International
Hongkong inflige une cinglante défaite à Pékin
À Hongkong, l’aspiration à la liberté démocratique vient de remporter une victoire éclatante sur le totalitarisme communiste chinois. Plus efficace et plus éloquente que toutes les manifestations qui l’ont précédée mais, il est vrai, préparée, la victoire du camp pro-démocratie aux élections locales, le dimanche 24 novembre, a dépassé toutes les prévisions : avec un taux de participation exceptionnelle de 71%, (contre 47% lors du même scrutin en 2015), les candidats pro-démocratie ont raflé la majorité dans 17 des 18 conseils de district, soit près de 86% des sièges (390 sièges de conseillers municipaux sur 452). Un camouflet pour la dirigeante de l’exécutif, Carrie Lam et pour les autorités chinoises qui l’ont imposée pour contrôler à distance la « Région administrative spéciale de Hongkong» (qui comprend l’île, la péninsule de Kowloon et les Nouveaux territoires, au total 7,5 millions d'habitants). Le pouvoir communiste croyait en effet tenir ce poumon économique en ayant fait élire le chef de l’exécutif par de grands électeurs à sa botte, et en appliquant au Conseil législatif un subtil dosage de nominations et d’élections.
Trop confiant, le Parti a négligé de verrouiller l’élection des conseillers municipaux des dix-huit districts de la Région administrative spéciale de Hongkong, chargés d’affaires locales (entretien de la voirie, transports, ramassage des ordures etc.). En outre, beaucoup pensaient que, même dans ce scrutin mineur, les partisans de la démocratie n’obtiendraient pas la majorité en raison du pourrissement de la situation, des désordres enregistrés depuis la reprise des manifestations, le 15 mars 2019, et de la crainte d’une intervention des soldats massés aux portes de la mégapole. Malgré la suspension (en juin) puis l’abandon (en septembre) du projet de loi autorisant l'extradition vers la Chine continentale de ressortissants hongkongais jugés « déviants », les affrontements entre police et manifestants étaient en effet devenus de plus en plus violents.
Or l’ampleur du succès des adversaires du pouvoir en place, sans aucun débordement, a transformé ces élections locales en référendum contre le pouvoir continental et en plébiscite pour une police indépendante, la liberté des candidatures et le suffrage universel pour tous les postes électifs. Le message est clair : c’est un refus massif des habitants de Hong Kong de devenir des citoyens communistes dans une région chinoise qui serait soumise comme toutes les autres à la dictature du Parti communiste et de son nouveau « grand Timonier », le président Xi Jinping, en violation de l’accord de rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine (signé en 1984,) qui engageaient les autorités communistes à respecter le principe d’«un pays, deux systèmes» dans la nouvelle Région administrative spéciale (RAS) pour 50 ans à compter de 1997, année de la rétrocession. « Les Hongkongais n’ont pas voté pour résoudre les problèmes de toilettes publiques ou de sangliers qui défoncent les poubelles. Ils ont voté pour redire haut et fort leur attachement à leurs libertés fondamentales et leur soutien collectif aux manifestants qui sont montés au front depuis six mois pour les défendre », a résumé le financier militant pro-démocratie Ed Chin.
Bien sûr, la partie est loin d’être gagnée pour ces Hongkongais qui veulent rester libres. Prenant acte de sa défaite lors de la conférence de presse qu’elle a donnée le 26 novembre, Carrie Lam, la dirigeante de l’exécutif mise en place par Pékin, a fait un acte d’humilité « à la chinoise » en promettant d’«améliorer la gouvernance», sans rien engager sur le fond. Il n'y a «ni réflexion, ni réponse, ni résolution» concernant la crise actuelle dans les propos de Carrie Lam, a dénoncé le député Lam Cheuk-ting, figure de proue du Parti démocrate. À Pékin, comme on pouvait s’y attendre, les médias sont restés muets sur la victoire de l’opposition démocratique, se contentant de critiquer les conditions pourtant tout à fait pacifiques du déroulement du scrutin.
L’avenir dira combien de temps les intérêts financiers en jeu à Hongkong (place financière internationale où nombre d’oligarques rouges ont placé leurs économies) la préserveront d’une mise au pas musclée de Pékin (un peu comme la Suisse fut épargnée par Hitler). Il reste que la seule perspective acceptable pour les Hongkongais qui se sont exprimés dimanche dernier, c’est le retour d’une vraie démocratie impliquant des élections au suffrage universel pour le Parlement et pour le chef de l’exécutif, c’est la liberté !
Trop confiant, le Parti a négligé de verrouiller l’élection des conseillers municipaux des dix-huit districts de la Région administrative spéciale de Hongkong, chargés d’affaires locales (entretien de la voirie, transports, ramassage des ordures etc.). En outre, beaucoup pensaient que, même dans ce scrutin mineur, les partisans de la démocratie n’obtiendraient pas la majorité en raison du pourrissement de la situation, des désordres enregistrés depuis la reprise des manifestations, le 15 mars 2019, et de la crainte d’une intervention des soldats massés aux portes de la mégapole. Malgré la suspension (en juin) puis l’abandon (en septembre) du projet de loi autorisant l'extradition vers la Chine continentale de ressortissants hongkongais jugés « déviants », les affrontements entre police et manifestants étaient en effet devenus de plus en plus violents.
Or l’ampleur du succès des adversaires du pouvoir en place, sans aucun débordement, a transformé ces élections locales en référendum contre le pouvoir continental et en plébiscite pour une police indépendante, la liberté des candidatures et le suffrage universel pour tous les postes électifs. Le message est clair : c’est un refus massif des habitants de Hong Kong de devenir des citoyens communistes dans une région chinoise qui serait soumise comme toutes les autres à la dictature du Parti communiste et de son nouveau « grand Timonier », le président Xi Jinping, en violation de l’accord de rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine (signé en 1984,) qui engageaient les autorités communistes à respecter le principe d’«un pays, deux systèmes» dans la nouvelle Région administrative spéciale (RAS) pour 50 ans à compter de 1997, année de la rétrocession. « Les Hongkongais n’ont pas voté pour résoudre les problèmes de toilettes publiques ou de sangliers qui défoncent les poubelles. Ils ont voté pour redire haut et fort leur attachement à leurs libertés fondamentales et leur soutien collectif aux manifestants qui sont montés au front depuis six mois pour les défendre », a résumé le financier militant pro-démocratie Ed Chin.
Bien sûr, la partie est loin d’être gagnée pour ces Hongkongais qui veulent rester libres. Prenant acte de sa défaite lors de la conférence de presse qu’elle a donnée le 26 novembre, Carrie Lam, la dirigeante de l’exécutif mise en place par Pékin, a fait un acte d’humilité « à la chinoise » en promettant d’«améliorer la gouvernance», sans rien engager sur le fond. Il n'y a «ni réflexion, ni réponse, ni résolution» concernant la crise actuelle dans les propos de Carrie Lam, a dénoncé le député Lam Cheuk-ting, figure de proue du Parti démocrate. À Pékin, comme on pouvait s’y attendre, les médias sont restés muets sur la victoire de l’opposition démocratique, se contentant de critiquer les conditions pourtant tout à fait pacifiques du déroulement du scrutin.
L’avenir dira combien de temps les intérêts financiers en jeu à Hongkong (place financière internationale où nombre d’oligarques rouges ont placé leurs économies) la préserveront d’une mise au pas musclée de Pékin (un peu comme la Suisse fut épargnée par Hitler). Il reste que la seule perspective acceptable pour les Hongkongais qui se sont exprimés dimanche dernier, c’est le retour d’une vraie démocratie impliquant des élections au suffrage universel pour le Parlement et pour le chef de l’exécutif, c’est la liberté !