Santé
Grégoire Courtine, le Français qui fait remarcher les paraplégiques
C’est un miracle digne des évangiles : trois hommes qui ne pouvaient ni bouger ni même sentir leurs jambes sont de nouveau capables de marcher. Ces patients paraplégiques peuvent se déplacer via un implant constitué d’une quinzaine d'électrodes stimulant électriquement plusieurs zones de leur moelle épinière. Mais ici, il ne s’agit pas de miracle, mais de science : le neuroscientifique français Grégoire Courtine est à l’origine de cette révolution qui pourrait changer la vie de nombreux paralytiques, avec l’équipe qu’il mène aux côtés de la chirurgienne suisse Jocelyne Bloch.
Son approche est révolutionnaire : rétablir la communication entre le cerveau et la moelle épinière au moyen d'un « pont » électronique qui, une fois implanté, pourrait amener les nerfs à se reconstruire et rétablir la motricité des jambes. Ce succès médical n’’est pas tombé du ciel : c’est le fruit d’une dizaine d’années de recherches. C’est en effet en 2012 qu’est née cette idée d’avoir recours à un courant électrique pour recréer des mouvements devenus impossible du fait d’une blessure à la moelle épinière. Les travaux du bourguignon Grégoire Courtine ont alors montré qu'un rat paralysé était capable de remarcher. En 2017, le premier patient était opéré.
Étape suivante pour ce lauréat du prix Rolex à l'esprit d'entreprise : réaliser un essai clinique sur trois patients paralysés depuis environ un an, dans le but de mieux comprendre les liens entre les signaux cérébraux et la stimulation de la moelle épinière. « Le mouvement a toujours été très important pour moi parce que j'adore le sport, explique Grégoire Courtine, par ailleurs passionné de varappe et de sports extrêmes. C'est ce qui m'a poussé à étudier la façon dont le cerveau contrôle les mouvements. » Il a été inspiré par la Fondation Christopher & Dana Reeve, aux États-Unis, mais c'est surtout la rencontre à Zurich avec un jeune ayant perdu l'usage de ses jambes qui joue un rôle déclencheur. « Je me suis vraiment identifié à lui, car j'avais le même âge et la même passion pour le sport. C'était déchirant de le voir perdre quelque chose que je considérais comme si important. » C’est là qu’il décidera de consacrer sa carrière scientifique à la recherche d'une solution pour les personnes souffrant d'une lésion de la colonne vertébrale.
Cette année, les patients opérés ont pu faire bien plus que quelques pas : au bout de cinq mois de rééducation, l’un des patient a ainsi pu marcher pendant un kilomètre ! Des électrodes plus longues et plus grandes que celles utilisées auparavant permettent d'accéder à plus de muscles. De plus, grâce à des logiciels ayant recours à l'intelligence artificielle, les impulsions électriques sont cette fois bien plus précises et correspondent mieux à chaque mouvement. Une société baptisée Onward a levé des fonds via une impressionnante entrée en bourse et travaille à la commercialisation de la technologie de restauration de la mobilité développée par les deux chercheurs et leur équipe. Encore quelques années, et ces progrès pourront certainement bénéficier au plus grand nombre. Sept millions d’individus à travers le monde souffrent de lésions de la moelle épinière. Dont 650 000 en Europe et aux États-Unis. Pour l’instant, cette stimulation électrique demeure encore temporaire, la maintenir en permanence épuiserait l’organisme du patient. De même, une fois éteinte, elle n’a pas d’effet durable. Mais pouvoir y avoir recours, ne serait-ce que quelques heures par jour, a déjà métamorphosé la vie quotidienne des premiers patients opérés.
Son approche est révolutionnaire : rétablir la communication entre le cerveau et la moelle épinière au moyen d'un « pont » électronique qui, une fois implanté, pourrait amener les nerfs à se reconstruire et rétablir la motricité des jambes. Ce succès médical n’’est pas tombé du ciel : c’est le fruit d’une dizaine d’années de recherches. C’est en effet en 2012 qu’est née cette idée d’avoir recours à un courant électrique pour recréer des mouvements devenus impossible du fait d’une blessure à la moelle épinière. Les travaux du bourguignon Grégoire Courtine ont alors montré qu'un rat paralysé était capable de remarcher. En 2017, le premier patient était opéré.
Étape suivante pour ce lauréat du prix Rolex à l'esprit d'entreprise : réaliser un essai clinique sur trois patients paralysés depuis environ un an, dans le but de mieux comprendre les liens entre les signaux cérébraux et la stimulation de la moelle épinière. « Le mouvement a toujours été très important pour moi parce que j'adore le sport, explique Grégoire Courtine, par ailleurs passionné de varappe et de sports extrêmes. C'est ce qui m'a poussé à étudier la façon dont le cerveau contrôle les mouvements. » Il a été inspiré par la Fondation Christopher & Dana Reeve, aux États-Unis, mais c'est surtout la rencontre à Zurich avec un jeune ayant perdu l'usage de ses jambes qui joue un rôle déclencheur. « Je me suis vraiment identifié à lui, car j'avais le même âge et la même passion pour le sport. C'était déchirant de le voir perdre quelque chose que je considérais comme si important. » C’est là qu’il décidera de consacrer sa carrière scientifique à la recherche d'une solution pour les personnes souffrant d'une lésion de la colonne vertébrale.
Cette année, les patients opérés ont pu faire bien plus que quelques pas : au bout de cinq mois de rééducation, l’un des patient a ainsi pu marcher pendant un kilomètre ! Des électrodes plus longues et plus grandes que celles utilisées auparavant permettent d'accéder à plus de muscles. De plus, grâce à des logiciels ayant recours à l'intelligence artificielle, les impulsions électriques sont cette fois bien plus précises et correspondent mieux à chaque mouvement. Une société baptisée Onward a levé des fonds via une impressionnante entrée en bourse et travaille à la commercialisation de la technologie de restauration de la mobilité développée par les deux chercheurs et leur équipe. Encore quelques années, et ces progrès pourront certainement bénéficier au plus grand nombre. Sept millions d’individus à travers le monde souffrent de lésions de la moelle épinière. Dont 650 000 en Europe et aux États-Unis. Pour l’instant, cette stimulation électrique demeure encore temporaire, la maintenir en permanence épuiserait l’organisme du patient. De même, une fois éteinte, elle n’a pas d’effet durable. Mais pouvoir y avoir recours, ne serait-ce que quelques heures par jour, a déjà métamorphosé la vie quotidienne des premiers patients opérés.