
France : les riches vivent treize ans de plus que les pauvres
Ne serait-ce qu’en matière de mode de vie, on apprend ainsi que les conditions matérielles de vie ont des répercussions majeures sur la santé, et donc sur la durée de vie : treize années séparent l’espérance de vie des 5% les plus pauvres (71,7 ans) des 5% les plus riches (84,4 ans). Ainsi, "l’état de santé dépend beaucoup des conditions du travail, qui ne progressent guère ; au contraire, la précarisation joue en sens inverse." On apprend également que 800.000 personnes n’ont pas de domicile personnel, dont 643.000 hébergées dans des conditions de confort plus ou moins acceptables. Par ailleurs, 143.000 n’ont aucun domicile et recourent à l’hébergement social, et 11.000 d’entre elles au minimum dorment à la rue. "Dans le domaine du logement, les progrès ne sont plus ce qu’ils ont pu être dans les décennies précédentes. L’évolution des conditions de vie dépend en grande partie des niveaux de vie, qui ne s’améliorent plus pour la majorité de la population. Seul un programme d’investissement public d’envergure pourrait modifier la donne, en particulier pour les plus jeunes, mais il n’est pas à l’agenda politique actuel de la majorité."
D’autant plus que le fossé entre riches et pauvres est aussi culturel et numérique : toujours selon cet observatoire, 42% des 20% les plus riches sont allés plus de trois fois au cinéma dans l’année, soit 2,5 fois plus en moyenne que chez les plus pauvres. De même, 98% des cadres sup’ effectuent des démarches administratives en ligne. Soit une proportion 1,4 fois plus élevée que chez les ouvriers. À la télévision, les cadres supérieurs sont 15 fois plus visibles que les ouvriers dans les œuvres de fiction et les programmes d’information. Seules les manifestations des ‘‘gilets jaunes’’ ont un tant soit peu, et temporairement modifié leur visibilité.