
Finances publiques : la Cour des comptes sonne le tocsin
L’aggravation du déficit en 2019 ne sera pas de 2,8% du PIB comme le prévoyait le gouvernement : il a dû le réviser à 3,2% (largement au-dessus des 3% exigés par les traités européens). Or ce nouvel objectif est lui-même jugé « très incertain » par la Cour des compte qui table plutôt sur un déficit de 4 % de PIB. A cause du ralentissement de la croissance et de la dégradation de la conjoncture internationale, les magistrats financiers ne croient pas aux 1,7 % de croissance espérés par Bercy. Ils jugent que la France est « en décalage croissant avec les autres pays européens », avec un déficit structurel qui rejoint celui des deux plus mauvais élèves européens, l'Italie et l'Espagne.
Bref, la France a le dos au mur : elle serait particulièrement vulnérable si elle était confrontée « à un retournement conjoncturel ou à une situation de crise. » Face à « un scénario de finances publiques préoccupant » et « affecté de multiples fragilités », la Cour des comptes juge « impérative » « la réduction soutenue des déficits » notamment grâce à une gestion enfin rigoureuse des dépenses et à des efforts sur « l’efficience » des services publics. Rappelons que le gouvernement a promis de réduire la dépense publique de trois points de PIB d'ici à 2022...sans dire encore comment il y parviendra.
La Cour des comptes donne des pistes d’économie aux services de l'Etat et aux collectivités locales : lutte contre les fraudes (fraude au travail détaché, fraude dans les transports en commun), lutte contre l’absentéisme dans les services publics, suppression de l' « avantage énergie » aussi peu écologique qu’économique offert par EDF à ses salariés et retraités, transfert aux régions de la gestion des trains Intercités, réforme des services d’urgence hospitalière…A se demander ce qui a été vraiment fait par Emmanuel Macron depuis vingt mois. Ah si, le président a ouvert un « grand débat national » où il se dépense sans compter !