Économie
Finances publiques : la Cour des comptes sonne le tocsin
C’est un classique dont la répétition peut sembler un peu vaine : la Cour des comptes dans le rôle de Cassandre. Le rapport annuel de plus de 1000 pages dans lequel elle tance l’Etat pour ses dépenses excessives sert-il vraiment à quelque chose ou n’est-ce qu’un exutoire ? Cette année, il est vrai, la Cour des comptes sonne le tocsin. Les dépenses consenties par l’exécutif pour apaiser les Gilets jaunes (« de l'ordre de 11 milliards d'euros ») ont affecté « d'une fragilité toute particulière » les finances publiques pour 2019, lit-on dans ce rapport publié le 6 février. « La France, du fait du caractère incomplet de l'assainissement de ses finances publiques, ne dispose que de peu de marges budgétaires pour faire face à un retournement conjoncturel ou à une situation de crise », lit-on encore. On notera la pudeur de l’expression « caractère incomplet de l’assainissement » de nos finances ! Disons plutôt que le gouvernement continue de creuser leur déficit abyssal, la dette publique frôlant les 100% du PIB.
L’aggravation du déficit en 2019 ne sera pas de 2,8% du PIB comme le prévoyait le gouvernement : il a dû le réviser à 3,2% (largement au-dessus des 3% exigés par les traités européens). Or ce nouvel objectif est lui-même jugé « très incertain » par la Cour des compte qui table plutôt sur un déficit de 4 % de PIB. A cause du ralentissement de la croissance et de la dégradation de la conjoncture internationale, les magistrats financiers ne croient pas aux 1,7 % de croissance espérés par Bercy. Ils jugent que la France est « en décalage croissant avec les autres pays européens », avec un déficit structurel qui rejoint celui des deux plus mauvais élèves européens, l'Italie et l'Espagne.
Bref, la France a le dos au mur : elle serait particulièrement vulnérable si elle était confrontée « à un retournement conjoncturel ou à une situation de crise. » Face à « un scénario de finances publiques préoccupant » et « affecté de multiples fragilités », la Cour des comptes juge « impérative » « la réduction soutenue des déficits » notamment grâce à une gestion enfin rigoureuse des dépenses et à des efforts sur « l’efficience » des services publics. Rappelons que le gouvernement a promis de réduire la dépense publique de trois points de PIB d'ici à 2022...sans dire encore comment il y parviendra.
La Cour des comptes donne des pistes d’économie aux services de l'Etat et aux collectivités locales : lutte contre les fraudes (fraude au travail détaché, fraude dans les transports en commun), lutte contre l’absentéisme dans les services publics, suppression de l' « avantage énergie » aussi peu écologique qu’économique offert par EDF à ses salariés et retraités, transfert aux régions de la gestion des trains Intercités, réforme des services d’urgence hospitalière…A se demander ce qui a été vraiment fait par Emmanuel Macron depuis vingt mois. Ah si, le président a ouvert un « grand débat national » où il se dépense sans compter !
L’aggravation du déficit en 2019 ne sera pas de 2,8% du PIB comme le prévoyait le gouvernement : il a dû le réviser à 3,2% (largement au-dessus des 3% exigés par les traités européens). Or ce nouvel objectif est lui-même jugé « très incertain » par la Cour des compte qui table plutôt sur un déficit de 4 % de PIB. A cause du ralentissement de la croissance et de la dégradation de la conjoncture internationale, les magistrats financiers ne croient pas aux 1,7 % de croissance espérés par Bercy. Ils jugent que la France est « en décalage croissant avec les autres pays européens », avec un déficit structurel qui rejoint celui des deux plus mauvais élèves européens, l'Italie et l'Espagne.
Bref, la France a le dos au mur : elle serait particulièrement vulnérable si elle était confrontée « à un retournement conjoncturel ou à une situation de crise. » Face à « un scénario de finances publiques préoccupant » et « affecté de multiples fragilités », la Cour des comptes juge « impérative » « la réduction soutenue des déficits » notamment grâce à une gestion enfin rigoureuse des dépenses et à des efforts sur « l’efficience » des services publics. Rappelons que le gouvernement a promis de réduire la dépense publique de trois points de PIB d'ici à 2022...sans dire encore comment il y parviendra.
La Cour des comptes donne des pistes d’économie aux services de l'Etat et aux collectivités locales : lutte contre les fraudes (fraude au travail détaché, fraude dans les transports en commun), lutte contre l’absentéisme dans les services publics, suppression de l' « avantage énergie » aussi peu écologique qu’économique offert par EDF à ses salariés et retraités, transfert aux régions de la gestion des trains Intercités, réforme des services d’urgence hospitalière…A se demander ce qui a été vraiment fait par Emmanuel Macron depuis vingt mois. Ah si, le président a ouvert un « grand débat national » où il se dépense sans compter !