Christianisme
Face aux abus sexuels, le combat de l’Eglise doit mobiliser les laïcs
Réunis en assemblée plénière à Lourdes, les évêques de France ont décidé de la création d’une commission indépendante pour faire la lumière sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique depuis 1950. En France, 4 prêtres sont actuellement incarcérés et 10 mis en examen pour pédophilie, soit 14 sur 15.000 prêtres en exercice. Mais les abus ou crimes sexuels (harcèlements, attouchements, viols) ne se résument pas aux agressions contre des mineurs.
Sanctionnées ou non par la loi, les atteintes à l’intégrité des personnes empoisonnent l’Eglise comme de nombreuses institutions dans le monde. Mais contrairement à la plupart des pays occidentaux, l’Eglise n’a pas normalisé l’homosexualité active : le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC) enseigne aux paragraphes 2357-59 que les personnes homosexuelles doivent être accueillies « avec respect, compassion, délicatesse » mais également qu’elles sont appelées « à la chasteté » étant donné que leur « propension » est « objectivement désordonnée ». Le Synode des jeunes qui s’est achevé dimanche 28 octobre à Rome, n’est pas revenu sur cette doctrine, contrairement à ce que certains annonçaient (pour l’espérer ou le redouter). Ce qui a filtré des discussions des différents groupes sur le sujet montre au contraire des renvois à la position constante de l’Église catholique sur l’homosexualité.
Alors que l’Eglise juge l’homosexualité incompatible avec l’exercice d’un ministère, nombre d’enquêtes ont révélé la présence d’homosexuels dans les séminaires depuis des décennies. C’est sans doute la raison principale pour laquelle une majorité d’abus sexuels commis aujourd’hui par des prêtres ont lieu dans un contexte homosexuel. Or il s’agit de la résurgence d’un vieux démon, constate le cardinal Walter Brandmüller, 89 ans, historien réputé et ancien président du comité des sciences historiques de l’Eglise, dans un article publié par le mensuel allemand « Vatican Magazin ». Sa dénonciation vigoureuse de la situation actuelle de l’Eglise « ébranlée jusque dans ses fondations par la propagation des cas d’abus sexuels et d’homosexualité (…) au sein du clergé et jusque dans la hiérarchie » ne se résume pas à une déploration.
Aux yeux du cardinal, la situation actuelle est comparable à celle qu’a connue l’Église entre le XIe et le XIIe siècle, époque où la simonie et la corruption la défiguraient, attirant à la vie cléricale des personnages peu soucieux de répondre à une vocation vécue saintement. Le cardinal rappelle notamment qu’en 1049, saint Pierre Damien remit au pape Léon IX un « Liber Antigomorrhianus » (référence à Sodome et Gomorrhe) dans lequel il appelait le pape à sauver l’Église de la « souillure sodomite qui s’infiltre comme un cancer dans l’ordre ecclésiastique, voire comme une bête assoiffée de sang qui se déchaîne dans la bergerie du Christ ». Le cardinal Brandmüller souligne que le mal fut finalement vaincu sous les papes Grégoire VII (auquel on doit la réforme dite « grégorienne ») et Alexandre II, grâce au concours d’ « un vaste mouvement populaire », associant laïcs et ecclésiastiques, qui se dressa en même temps « contre la mainmise des autorités laïques sur les charges ecclésiastiques » et « contre l’immoralité du clergé».
Et le vieux cardinal d’appeler chacun dans l’Eglise à une semblable insurrection (dont il voit les prémices en Amérique du nord) en faveur de la chasteté de tous et d’un célibat des clercs vécu fidèlement. « C’est avec la collaboration des évêques, des prêtres et des fidèles et avec la puissance de l’Esprit Saint, que la crise actuelle peut et doit devenir le point de départ du renouveau spirituel – et donc également de la nouvelle évangélisation – d’une société postchrétienne », conclut le cardinal Brandmüller.
Sanctionnées ou non par la loi, les atteintes à l’intégrité des personnes empoisonnent l’Eglise comme de nombreuses institutions dans le monde. Mais contrairement à la plupart des pays occidentaux, l’Eglise n’a pas normalisé l’homosexualité active : le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC) enseigne aux paragraphes 2357-59 que les personnes homosexuelles doivent être accueillies « avec respect, compassion, délicatesse » mais également qu’elles sont appelées « à la chasteté » étant donné que leur « propension » est « objectivement désordonnée ». Le Synode des jeunes qui s’est achevé dimanche 28 octobre à Rome, n’est pas revenu sur cette doctrine, contrairement à ce que certains annonçaient (pour l’espérer ou le redouter). Ce qui a filtré des discussions des différents groupes sur le sujet montre au contraire des renvois à la position constante de l’Église catholique sur l’homosexualité.
Alors que l’Eglise juge l’homosexualité incompatible avec l’exercice d’un ministère, nombre d’enquêtes ont révélé la présence d’homosexuels dans les séminaires depuis des décennies. C’est sans doute la raison principale pour laquelle une majorité d’abus sexuels commis aujourd’hui par des prêtres ont lieu dans un contexte homosexuel. Or il s’agit de la résurgence d’un vieux démon, constate le cardinal Walter Brandmüller, 89 ans, historien réputé et ancien président du comité des sciences historiques de l’Eglise, dans un article publié par le mensuel allemand « Vatican Magazin ». Sa dénonciation vigoureuse de la situation actuelle de l’Eglise « ébranlée jusque dans ses fondations par la propagation des cas d’abus sexuels et d’homosexualité (…) au sein du clergé et jusque dans la hiérarchie » ne se résume pas à une déploration.
Aux yeux du cardinal, la situation actuelle est comparable à celle qu’a connue l’Église entre le XIe et le XIIe siècle, époque où la simonie et la corruption la défiguraient, attirant à la vie cléricale des personnages peu soucieux de répondre à une vocation vécue saintement. Le cardinal rappelle notamment qu’en 1049, saint Pierre Damien remit au pape Léon IX un « Liber Antigomorrhianus » (référence à Sodome et Gomorrhe) dans lequel il appelait le pape à sauver l’Église de la « souillure sodomite qui s’infiltre comme un cancer dans l’ordre ecclésiastique, voire comme une bête assoiffée de sang qui se déchaîne dans la bergerie du Christ ». Le cardinal Brandmüller souligne que le mal fut finalement vaincu sous les papes Grégoire VII (auquel on doit la réforme dite « grégorienne ») et Alexandre II, grâce au concours d’ « un vaste mouvement populaire », associant laïcs et ecclésiastiques, qui se dressa en même temps « contre la mainmise des autorités laïques sur les charges ecclésiastiques » et « contre l’immoralité du clergé».
Et le vieux cardinal d’appeler chacun dans l’Eglise à une semblable insurrection (dont il voit les prémices en Amérique du nord) en faveur de la chasteté de tous et d’un célibat des clercs vécu fidèlement. « C’est avec la collaboration des évêques, des prêtres et des fidèles et avec la puissance de l’Esprit Saint, que la crise actuelle peut et doit devenir le point de départ du renouveau spirituel – et donc également de la nouvelle évangélisation – d’une société postchrétienne », conclut le cardinal Brandmüller.