Société
Euthanasie : un "soleil vert" se lève au Canada
Le célèbre film d’anticipation « Soleil vert » de 1973 projetait une vision cauchemardesque de 2022. Dans une métropole étouffée par la pollution et soumise à la dictature d’une élite, la nourriture est rationnée et l’euthanasie « en accès libre ». Le héros finira par découvrir que le très recherché « soleil vert », nouvel aliment plus nutritif que les précédents, est fait de chair humaine… La société canadienne de 2022 n’est pas anthropophage mais l’euthanasie y est disponible, d’une manière très libérale, depuis 2016. C’est un exemple à méditer pour la France, où la pression s’accentue pour le « droit de mourir dans la dignité ». Alexander Raikin pour « The New Atlantis » a mené une enquête auprès des médecins et associations pratiquant l’euthanasie et s’est procuré des documents confidentiels (voir son essai en lien). Il démontre comment ce « nouveau droit » revient à pousser les plus vulnérables à une « belle mort » sous le couvert des meilleures intentions…
La bienveillance, vertu imposée dans une société schizophrène
Dans le Canada ultra-libéral de 2022, on dispose d’une permanence téléphonique de prévention contre le suicide 24h/24 et 7j/7. Parallèlement, d’autres permanences guident les candidats à l’euthanasie pour accomplir leurs vœux… Le personnel soignant s’affaire à sauver des vies tout en donnant la mort. Légalement, « l’aide à mourir » comprend le suicide assisté et l’euthanasie à proprement parler – c’est-à-dire l’intervention d’un professionnel pour faire mourir un patient. En fait, plus de 99% des cas répertoriés appartiennent à cette dernière catégorie. Pour le gouvernement canadien, il s’agit d’offrir une solution de «mort digne » à des personnes en phase terminale d’une maladie ou sans espoir de guérison. Le Premier Ministre Justin Trudeau s’y est engagé en 2019, alors qu’il soutenait un assouplissement des conditions d’accès : des règles strictes doivent garantir un contrôle efficace. La réalité révélée par l’accumulation d’exemples est bien différente : de plus en plus de personnes isolées, pauvres, sans accès au système de santé, sont poussées vers une mort médicalisée. Les autorités le savent et se taisent. Le Canada est à la pointe du libéralisme en la matière et les chiffres font froid dans le dos : 10 064 personnes ont eu recours à ce « service » depuis 2016.
Une « boite de Pandore » infernale
Même des médecins pratiquant l’euthanasie ont fini par lancer l’alerte : personne ne semble contrôler dans le détail les motivations des personnes demandant la mort. Les preuves sont pourtant là : nombre de candidats invoquent des maladies graves ou handicapantes pour « cocher la case » leur donnant ce « droit à mourir ». Les causes réelles sont souvent des impasses financières dramatiques, l’isolement, le manque d’accès aux soins… Le « droit à mourir » précipite les personnes les plus désespérées de la société canadienne à choisir la seule voie de sortie qu’on leur propose. D’ailleurs, les autorités de la santé publique ont rapidement délégué le soin de former les praticiens à des associations « pro-euthanasie » qui n’ont donc aucun intérêt à la transparence vis-à-vis du grand public. Comble d’hypocrisie : quand le retour du terrain montre combien les plus fragiles sont enclins à avoir recours à l’euthanasie, les responsables forgent l’espoir que cette situation va pousser le gouvernement à renforcer le système d’aide sociale…
Idéologie mortifère et mensonge d’État
Justin Trudeau avait été très clair : aucun Canadien ne doit se sentir acculé à l’euthanasie. C’est pourtant ce qui se passe de plus en plus. Pourquoi ? Parce que les garde-fous sont vagues et subjectifs : il suffit de prouver une situation « grave et irrémédiable ». Pire, à partir de mars 2023, une pathologie mentale devrait suffire. Une liste confidentielle montre que sur 54 candidats qui n’étaient pas en phase terminale d’une maladie, les deux tiers souffraient de maladies mentales et plus d’un tiers n’avaient pas accès à des traitements appropriés… Le Collège des médecins du Québec propose d’étendre l’éligibilité aux mineurs et même aux nouveaux nés. C’est logique : si l’on considère qu’un très jeune enfant est capable de déterminer son « genre », il est assez mature pour choisir de mourir…
« La plus belle des fins »
Jennyfer Hatch, atteinte du syndrome de Ehlers-Danlos, a été euthanasiée en octobre dernier. Le jour après sa mort, La Maison Simons (marque de prêt-à-porter) a lancé une campagne, dont elle est l’héroïne, glorifiant la « mort choisie » (publicité "All is beauty"). Jennyfer avait pourtant confié à ses proches qu’elle voulait vivre, mais n’avait pas l’argent pour se soigner. La société libérale veut faire passer l’euthanasie comme la « plus belle des fins », la plus honorable puisque choisie. En temps de disette, les plus faibles parmi les Inuits se laissaient mourir de froid pour ne pas être des fardeaux. Cruel, mais il s’agissait de la survie du groupe. Le Canada libéral et moderne d’aujourd’hui regorge de richesses, à défaut d’humanité…
La bienveillance, vertu imposée dans une société schizophrène
Dans le Canada ultra-libéral de 2022, on dispose d’une permanence téléphonique de prévention contre le suicide 24h/24 et 7j/7. Parallèlement, d’autres permanences guident les candidats à l’euthanasie pour accomplir leurs vœux… Le personnel soignant s’affaire à sauver des vies tout en donnant la mort. Légalement, « l’aide à mourir » comprend le suicide assisté et l’euthanasie à proprement parler – c’est-à-dire l’intervention d’un professionnel pour faire mourir un patient. En fait, plus de 99% des cas répertoriés appartiennent à cette dernière catégorie. Pour le gouvernement canadien, il s’agit d’offrir une solution de «mort digne » à des personnes en phase terminale d’une maladie ou sans espoir de guérison. Le Premier Ministre Justin Trudeau s’y est engagé en 2019, alors qu’il soutenait un assouplissement des conditions d’accès : des règles strictes doivent garantir un contrôle efficace. La réalité révélée par l’accumulation d’exemples est bien différente : de plus en plus de personnes isolées, pauvres, sans accès au système de santé, sont poussées vers une mort médicalisée. Les autorités le savent et se taisent. Le Canada est à la pointe du libéralisme en la matière et les chiffres font froid dans le dos : 10 064 personnes ont eu recours à ce « service » depuis 2016.
Une « boite de Pandore » infernale
Même des médecins pratiquant l’euthanasie ont fini par lancer l’alerte : personne ne semble contrôler dans le détail les motivations des personnes demandant la mort. Les preuves sont pourtant là : nombre de candidats invoquent des maladies graves ou handicapantes pour « cocher la case » leur donnant ce « droit à mourir ». Les causes réelles sont souvent des impasses financières dramatiques, l’isolement, le manque d’accès aux soins… Le « droit à mourir » précipite les personnes les plus désespérées de la société canadienne à choisir la seule voie de sortie qu’on leur propose. D’ailleurs, les autorités de la santé publique ont rapidement délégué le soin de former les praticiens à des associations « pro-euthanasie » qui n’ont donc aucun intérêt à la transparence vis-à-vis du grand public. Comble d’hypocrisie : quand le retour du terrain montre combien les plus fragiles sont enclins à avoir recours à l’euthanasie, les responsables forgent l’espoir que cette situation va pousser le gouvernement à renforcer le système d’aide sociale…
Idéologie mortifère et mensonge d’État
Justin Trudeau avait été très clair : aucun Canadien ne doit se sentir acculé à l’euthanasie. C’est pourtant ce qui se passe de plus en plus. Pourquoi ? Parce que les garde-fous sont vagues et subjectifs : il suffit de prouver une situation « grave et irrémédiable ». Pire, à partir de mars 2023, une pathologie mentale devrait suffire. Une liste confidentielle montre que sur 54 candidats qui n’étaient pas en phase terminale d’une maladie, les deux tiers souffraient de maladies mentales et plus d’un tiers n’avaient pas accès à des traitements appropriés… Le Collège des médecins du Québec propose d’étendre l’éligibilité aux mineurs et même aux nouveaux nés. C’est logique : si l’on considère qu’un très jeune enfant est capable de déterminer son « genre », il est assez mature pour choisir de mourir…
« La plus belle des fins »
Jennyfer Hatch, atteinte du syndrome de Ehlers-Danlos, a été euthanasiée en octobre dernier. Le jour après sa mort, La Maison Simons (marque de prêt-à-porter) a lancé une campagne, dont elle est l’héroïne, glorifiant la « mort choisie » (publicité "All is beauty"). Jennyfer avait pourtant confié à ses proches qu’elle voulait vivre, mais n’avait pas l’argent pour se soigner. La société libérale veut faire passer l’euthanasie comme la « plus belle des fins », la plus honorable puisque choisie. En temps de disette, les plus faibles parmi les Inuits se laissaient mourir de froid pour ne pas être des fardeaux. Cruel, mais il s’agissait de la survie du groupe. Le Canada libéral et moderne d’aujourd’hui regorge de richesses, à défaut d’humanité…
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