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Le « livre blanc » de la Commission européenne ouvre … cinq impasses !
La Commission Européenne a dévoilé un « livre blanc » et cinq scénarios pour l’avenir de l’Europe dont la Croix présente une synthèse critique. La Commission européenne veut « trouver un nouveau souffle après le Brexit » et surmonter «un climat de défiance généralisé» pour « démontrer la capacité de l’UE à peser dans la vie des citoyens ». Remarque : précisément, nombre de citoyens trouvent l’UE « pesante » ! Or en 2017, le sort de l’UE est suspendu « aux différents scrutins nationaux aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Italie, en République Tchèque, peut-être en Italie ou en Autriche »… Les différents scénarios doivent constituer le « certificat de naissance » de l’Europe à vingt-sept, a estimé le 1er mars le patron de l’institution, Jean-Claude Juncker. Remarque : curieuse expression alors qu’il n’y a pas dans ce rapport de « cap précis » désigné mais « cinq chemins possibles à emprunter d’ici à 2025 ». Un enfant qui naît a une filiation et une identité ! Le problème n’est-il pas que l’Union européenne ignore l’une et l’autre ? Voici néanmoins les 5 scénarios élaborés par le « livre blanc » : 1. « Continuer tel quel », en mettant en œuvre les programmes de travail déjà actés : protection des frontières extérieures, lutte contre le terrorisme, relance de la défense européenne. Critique de la Croix : ce « statu quo » est une navigation à vue dans une mer périlleuse (crise migratoire, Brexit, terrorisme) qui ne tient pas compte des « divergences de vues de plus en plus marquées entre les États membres ». Pourquoi élaborer un livre blanc pour conclure qu’il ne faut, à l’avenir, rien changer ? 2. Tout miser sur le marché unique : en faire la « raison d’être » des Vingt-sept « pour faire plaisir aux « souverainistes » qui estiment que l’Europe doit cesser de se mêler de tout. Critique de la Croix : « Témoin impuissant de l’incapacité des États membres à accorder leur voix dans de nombreux domaines, la Commission se centre sur le plus petit dénominateur commun du marché unique… » 3. L’Europe « à plusieurs vitesses » selon la capacité des Etats membres. Avis de La Croix : Ce scénario, privilégié par la France et l’Allemagne « permet aux « bons élèves » de l’Union de progresser plus vite. Mais cette voie ne dit pas comment prendre en compte ceux qui restent à la traîne. » 4. Faire moins, mais plus efficacement Se concentrer sur des dossiers prioritaires : commerce, sécurité, migration, contrôle des frontières, défense, innovation. Et « lever le pied sur les politiques régionales, la santé, et une partie de la politique sociale. » Encore faut-ils que les États membres s’entendent sur l’ordre de ces priorités. Avis de la Croix : Bruxelles est consciente de s’éparpiller et « fidèle au principe de subsidiarité - qui consiste à traiter au niveau global ce qui est moins bien géré à l’échelle locale - la Commission veut envoyer un signal positif aux citoyens, avec un souci d’efficacité. » NB Erreur de La Croix : le principe de subsidiarité, c’est l’inverse ! C’est de permettre au local à faire lui-même tout ce qui est à sa portée pour n’intervenir qu’en dernier recours. (* Cf Pie XI dans l’Encyclique Quadragesimo Anno : " L"objet naturel de toute intervention en matière sociale est d’aider les membres du corps social, et non pas de les détruire ni de les absorber.") 5. Faire beaucoup plus ensemble : l’option du « toujours plus, toujours mieux ». Les Vingt-Sept décideraient de mettre en commun davantage de pouvoirs, de ressources et de processus décisionnels, dans tous les secteurs qui font l’Union - budget compris. Avis de La Croix : Ce fédéralisme qui serait aussi le « scénario de cœur » du président de la Commission Jean-Claude Juncker « est aussi la plus difficile à mettre en œuvre, tant les désaccords entre pays sont nombreux.( par exemple sur la défense). Bref, ces cinq « chemins » ont tout l’air d’impasses : si c’est un « certificat de naissance », il s’agit d’un mort-né.
La sélection
Cinq scénarios pour l'Europe
La Croix