Êtes-vous un homme inutile ?
« 80 % des hommes sont inutiles, et c'est une bonne nouvelle pour les femmes. » Ce constat est brutal mais il devient de plus en plus commun. C'est la vision de certaines féministes, dont Meike Stoverock, une autrice allemande peu connue en France. Il y a deux ans, elle a publié Le Choix féminin - Sur le début et la fin de la civilisation masculine, un ouvrage décapant qui n'a pas encore été traduit en français.
Meike Stoverock offre une perspective féministe radicale. Elle explore ce que pourrait être l'avenir pour les hommes au cas où l'élite féministe venait à prendre le pouvoir. Meike Stoverock est biologiste de formation. Elle n'a pas le biais antiscience des féministes habituelles comme Sandrine Rousseau, et c'est pour ça qu'il faut écouter ce qu'elle a à dire. Mais que nous dit-elle ?
Toute l'histoire ne serait qu'une éternelle lutte des sexes. Quand les femmes sont libres de sélectionner un partenaire, 80 % des hommes finissent seuls. C'est ce qu'elle appelle « le conflit sexuel ». Ce conflit sexuel existerait depuis la nuit des temps. Pas comme une construction sociale mais comme un instinct biologique, aussi fort que votre besoin de respirer.
L'invention du patriarcat, qui a prévalu jusqu'à récemment, aurait été une méthode des hommes pour maintenir leur pouvoir sur les femmes et ne pas finir dans les 80 %. Toutefois, l'année 1957 aurait marqué un tournant avec l'apparition de la pilule contraceptive, qui a redonné aux femmes la maîtrise de leur reproduction. Cette nouvelle autonomie des femmes leur a donné le pouvoir d'engendrer des changements sociaux majeurs, notamment une augmentation des divorces initiés par les femmes et une transformation des dynamiques de séduction, illustrée par Tinder.
Les féministes applaudissent ! Vive la libération de la femme ! Mais l'utopie féministe a oublié quelque chose : que faire des 80 % d'hommes inutiles qui sont toujours là ? Meike Stoverock sait que la société change, mais pas la biologie. Si rien n'est fait, les 80 % vont se rebeller, comme quand ils ont inventé le patriarcat. Et là, ce serait la fin de l'utopie féministe. On ne peut pas se débarrasser de ces 80 %. Après tout, ils font tourner la société : sans leur travail, adieu le confort moderne.
Il ne reste qu'une seule solution : trouver un moyen de les tenir en laisse pour que les femmes puissent choisir dans les 20 % qui restent sans risquer une révolte. C'est là que Stoverock fait 3 propositions pour l'avenir :
- Détruire la monogamie.
- Identifier les 80 % dès l'enfance et les tenir éloignés des femmes.
- Combler les besoins sexuels des 80 % avec des moyens tels que les robots sexuels, la consommation de porno ou des prostituées financées par l'État.
Le féminisme du futur se présente finalement comme un fascisme sexuel. Quelles que soient leurs opinions politiques ou culturelles, les femmes seraient absolument brutales dans leur stratégie de sélection d'un partenaire. En public, elles défendent le monde des Bisounours et de la tolérance. Mais le soir, dans l'intimité de Tinder, sur 1 000 hommes, elles en éliminent 800 sans aucune arrière-pensée.
Quand on regarde l'évolution du féminisme, nous rapprochons nous ou nous éloignons nous de la vision de Meike Stoverock ? L'abandon complet du mariage, le divorce de masse et le polyamour (qui n'est que la polygamie version « cool ») nous donnent la réponse. Quant à la situation des hommes, ils vivent déjà dans ce monde-là : célibat de masse et porno. En Norvège, le pourcentage d'hommes sans enfants a quasiment doublé en 30 ans.
Et vous, faites-vous partie des 80 % ou des 20 % ?