
Etats-Unis : le gâteau de la discorde
Discrimination contre religion, l’affaire symbolise plus largement deux visions de la société. Invoquant sa foi chrétienne, Jack Phillips avait expliqué le 19 juillet 2012, dans sa pâtisserie en banlieue de Denver, "Masterpiece Cakeshop", qu'il ne pouvait prendre une commande venant de Messieurs Mullins et Craig. Ses avocats avaient alors assuré que le gâteau représentait l'institution du mariage et qu'il véhiculait donc un message, contrairement à un simple croissant. Jack Phillips, qui a dû licencier des employés du fait de la baisse de son activité, suite à cette affaire, est resté fidèle à son choix : "la question n’est pas de refuser des clients, mais de faire un gâteau pour un événement - un événement sacré et religieux - qui entre en conflit avec ma conscience", avait-il expliqué l’an passé.
Au final, les sages américains ont constaté que Jack Phillips n'avait pas bénéficié d'une neutralité nécessaire pour exposer ses arguments devant les juridictions inférieures. "Les raisons de son refus étaient fondées sur des croyances et convictions religieuses sincères. (…) Il devrait avoir le droit d’exercer librement sa religion avec pour seule limite les lois généralement applicables", a écrit le Juge Kennedy dans l'arrêt rendu par la Cour Suprême.
