Société
Essentiel ou accessoire ?
Qu’est-ce qui, dans notre quotidien confiné, est essentiel et accessoire ? Dans un nouveau confinement appliqué au doigt mouillé, le gouvernement a décidé de fermer l’ensemble des petits commerces dits non essentiels, quitte à ce que la ruine les guette à court terme. Pour le plus grand bonheur de la grande distribution et des géants de la vente en ligne. Alors que la grogne des maires est montée des territoires, nombre de maires ont pris des arrêtés pour ouvrir les commerces de proximité dans leurs communes. Mais le gouvernement est resté droit dans ses bottes, Bruno Le Maire accusant même ces élus locaux de mettre en danger les Français, quand on serait bien en mal de donner les chiffres de contamination dans les petits commerces... Face au « deux poids, deux mesures », Jean Castex vient d’annoncer maintenant la fermeture des rayons dits non essentiels des grands magasins. Mais ce qui est essentiel pour l'un ne l'est pas forcément pour l'autre.
Quel monde étrange, quel enfer sur Terre, où vivre se résumerait soudain à la trilogie "métro-boulot-dodo"... Plus question d'acheter un livre, ni de se maquiller d’ailleurs. Vous voilà prié de boire et de manger, ni plus ni moins. Mais qui diable en France peut être chargé, et selon quels critères, de définir ce qui est essentiel ou non dans nos vies quotidiennes ? Alors que commerces, écoles et entreprises sont ouvertes, au nom de quoi de nouveau interdire la liberté de culte dans notre pays ? "La liberté de culte ne peut se négocier, surtout en des temps où elle est menacée", écrivent dans Le Figaro cinq évêques et plusieurs intellectuels catholiques, parmi lesquels Rémi Brague, Chantal Delsol, Fabrice Hadjadj et Pierre Manent. "Pourtant, alors qu’on réaffirme que la liberté de culte constitue un droit fondamental à protéger, on la restreint dans son exercice par une interdiction quasi totale de se réunir dans les édifices religieux. On considère par là qu’elle n’est pas une « activité essentielle ». Nous pensons au contraire que la liberté de culte ne peut se négocier et qu’on doit lui permettre de s’exprimer, particulièrement en ce temps où elle est contestée. Si « la République assure la liberté de conscience » (loi de 1905, 1er article), l’État se doit de rendre possible l’exercice et la pratique du culte." Sauf à ce que nous vivions prisonniers désormais d’un poème de Victor Hugo : "Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre. Inutiles, épars, ils traînent ici-bas le sombre accablement d’être en ne pensant pas."
Quel monde étrange, quel enfer sur Terre, où vivre se résumerait soudain à la trilogie "métro-boulot-dodo"... Plus question d'acheter un livre, ni de se maquiller d’ailleurs. Vous voilà prié de boire et de manger, ni plus ni moins. Mais qui diable en France peut être chargé, et selon quels critères, de définir ce qui est essentiel ou non dans nos vies quotidiennes ? Alors que commerces, écoles et entreprises sont ouvertes, au nom de quoi de nouveau interdire la liberté de culte dans notre pays ? "La liberté de culte ne peut se négocier, surtout en des temps où elle est menacée", écrivent dans Le Figaro cinq évêques et plusieurs intellectuels catholiques, parmi lesquels Rémi Brague, Chantal Delsol, Fabrice Hadjadj et Pierre Manent. "Pourtant, alors qu’on réaffirme que la liberté de culte constitue un droit fondamental à protéger, on la restreint dans son exercice par une interdiction quasi totale de se réunir dans les édifices religieux. On considère par là qu’elle n’est pas une « activité essentielle ». Nous pensons au contraire que la liberté de culte ne peut se négocier et qu’on doit lui permettre de s’exprimer, particulièrement en ce temps où elle est contestée. Si « la République assure la liberté de conscience » (loi de 1905, 1er article), l’État se doit de rendre possible l’exercice et la pratique du culte." Sauf à ce que nous vivions prisonniers désormais d’un poème de Victor Hugo : "Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre. Inutiles, épars, ils traînent ici-bas le sombre accablement d’être en ne pensant pas."