Les chances de retrouver vivant le petit Julen, deux ans, sont quasi nulles. Mais depuis dix jours déjà, les sauveteurs déploient des trésors de patience et de technique pour le sortir du puits de 107 mètres de profondeur dans lequel il est tombé, près de Malaga. Quelle que soit l’issue de cette histoire, la mobilisation qu’elle aura suscité demeurera un exemple de solidarité et d’humanité. Plus de 300 sauveteurs se sont relayés jour et nuit, sans jamais cesser le travail, pour effectuer au plus vite un forage vertical, puis creuser à la main un second tunnel horizontal pour atteindre l’enfant. "Les personnes qui travaillent là-bas et mettent leur vie en jeu ont l’espoir de retrouver l’enfant vivant, dans le cas contraire, ils ne travailleraient pas dans ces conditions", a expliqué Bernardo Molto, porte-parole de la Garde civile dans la province de Malaga.


Mais c’est aussi tout le village de Totalan (700 habitants) qui s’est mobilisé, en accueillant la famille de l’enfant, accompagnée par une équipe de soutien psychologique, et les secouristes eux-même. Au-delà de l’opération de sauvetage elle-même, cet accident met en lumière le fait qu’il existe près d’un million de puits illégaux non répertoriées en Espagne. Des puits creusés en une nuit ou deux afin d’obtenir de l’eau dans des régions touchées par la sécheresse. Une fois abandonnés, ces puits devraient être scellés par du béton. Mais, par souci d’économie, personne ne le fait en réalité. Celui dans lequel le petit Julen est tombé le 13 janvier dernier mesure environ 25 centimètres de diamètre pour plus de 100 mètres de profondeur. Il n’était bouché que par une simple pierre. Depuis la chute de l’enfant, nul signe de vie. Mais toute l’Espagne suit cette opération de sauvetage hors-norme et retient son souffle en priant pour un dénouement heureux. Le petit Julen est devenu l’enfant de tout un pays.