Politique
Emmanuel Macron « favorable » à l’euthanasie
Le 31 mars, lors d’un déplacement de campagne électorale en Charente-Maritime, le président de la République s’est déclaré « favorable à ce qu’on évolue vers le modèle belge » à propos de la fin de vie. Bien qu’il ait évité de prononcer le mot, chacun sait que le « modèle belge », c’est la dépénalisation de l’euthanasie. Emmanuel Macron avait d’ailleurs indiqué en 2017, alors qu’il était candidat à un premier mandat, qu’il souhaitait lui-même « choisir (sa) fin de vie ».
La Belgique a en effet vingt ans « d’avance » sur ce sujet sociétal. Mais est-elle pour autant un « modèle » ? L’encadrement de « l’aide active à mourir » prévu par la loi est resté lettre morte. Les euthanasies y ont explosé : 259 actes déclarés en 2004, 2 699 en 2021, d’après le rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie chargée d’encadrer le processus a posteriori (c’est-à-dire post-mortem) en se fondant sur les déclarations des praticiens. La Commission indique elle-même que sa mission « se limite à contrôler les euthanasies pratiquées et déclarées par les médecins pour s’assurer qu’elles sont conformes (…) et ce, uniquement au travers des documents d’enregistrement qu’elle reçoit. Elle n’a pas légalement de pouvoir d’instruction, de compétence ou les moyens budgétaires pour procéder à quelque autre investigation que ce soit. » Par conséquent, les médecins qui pratiquent l’euthanasie en se dispensant des déclarations préalables exigées par la loi, ne risquent pas d’être inquiétés par la Justice. Dans son dernier rapport (31 mars), la Commission d’évaluation indique qu’aucun dossier n’a été transmis au procureur du roi.
En réalité, la légalisation de l’euthanasie en Belgique (depuis 2002) comme d’ailleurs aux Pays-Bas (depuis 2001) est un contre-exemple. Les conditions auxquelles l’euthanasie est permise sont interprétées dans un sens de plus en plus laxiste. La notion de « souffrance psychique » permet d’ailleurs de s’affranchir de toute limite : il n’est pas nécessaire que le pronostic vital soit engagé à brève échéance, il suffit de faire état d’une souffrance physique ou psychique « constante et insupportable qui ne peut être apaisée ». En Belgique toujours, la possibilité de demander l’euthanasie a été ouverte en 2014 aux mineurs « dotés de la capacité de discernement ». Aux Pays-Bas, l’euthanasie des nouveau-nés est permise sous certaines conditions. Et l’opinion publique s’habitue à ces pratiques en consentant à leur régulière extension. Mais la responsabilité en incombe d’abord à l’État et aux médecins qui font passer l’euthanasie pour un acte médical, et aux médias qui la présentent comme une « avancée ». Quand l’interdit de tuer est transgressé, les barrières tombent une à une.
Emmanuel Macron a rappelé le 31 mars qu’il avait pris l’engagement lors de la présentation de son programme, le 17 mars, de « faire évoluer » le cadre législatif actuel (la loi Claeys-Leonetti) en organisant « une convention citoyenne pour qu’elle fasse accoucher un consensus ». Mais en se disant lui-même favorable à cette « évolution », le président-candidat indique déjà dans quel sens il souhaite que la « convention citoyenne » travaille… Les conclusions sont connues d’avance, selon un scénario déjà bien rodé lors des États généraux de la bioéthique et de la Convention citoyenne sur le climat. Quant au développement des soins palliatifs (inscrit dans un cinquième plan national en septembre 2021) et à la Loi grand âge et autonomie (annoncée en 2018, programmée pour début 2020, rebaptisée « projet de loi Générations solidaires », et reportée après la fin de l’épidémie…), ils ne sont manifestement pas à l’ordre du jour d’un candidat en quête de « marqueurs » de gauche.
La Belgique a en effet vingt ans « d’avance » sur ce sujet sociétal. Mais est-elle pour autant un « modèle » ? L’encadrement de « l’aide active à mourir » prévu par la loi est resté lettre morte. Les euthanasies y ont explosé : 259 actes déclarés en 2004, 2 699 en 2021, d’après le rapport de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie chargée d’encadrer le processus a posteriori (c’est-à-dire post-mortem) en se fondant sur les déclarations des praticiens. La Commission indique elle-même que sa mission « se limite à contrôler les euthanasies pratiquées et déclarées par les médecins pour s’assurer qu’elles sont conformes (…) et ce, uniquement au travers des documents d’enregistrement qu’elle reçoit. Elle n’a pas légalement de pouvoir d’instruction, de compétence ou les moyens budgétaires pour procéder à quelque autre investigation que ce soit. » Par conséquent, les médecins qui pratiquent l’euthanasie en se dispensant des déclarations préalables exigées par la loi, ne risquent pas d’être inquiétés par la Justice. Dans son dernier rapport (31 mars), la Commission d’évaluation indique qu’aucun dossier n’a été transmis au procureur du roi.
En réalité, la légalisation de l’euthanasie en Belgique (depuis 2002) comme d’ailleurs aux Pays-Bas (depuis 2001) est un contre-exemple. Les conditions auxquelles l’euthanasie est permise sont interprétées dans un sens de plus en plus laxiste. La notion de « souffrance psychique » permet d’ailleurs de s’affranchir de toute limite : il n’est pas nécessaire que le pronostic vital soit engagé à brève échéance, il suffit de faire état d’une souffrance physique ou psychique « constante et insupportable qui ne peut être apaisée ». En Belgique toujours, la possibilité de demander l’euthanasie a été ouverte en 2014 aux mineurs « dotés de la capacité de discernement ». Aux Pays-Bas, l’euthanasie des nouveau-nés est permise sous certaines conditions. Et l’opinion publique s’habitue à ces pratiques en consentant à leur régulière extension. Mais la responsabilité en incombe d’abord à l’État et aux médecins qui font passer l’euthanasie pour un acte médical, et aux médias qui la présentent comme une « avancée ». Quand l’interdit de tuer est transgressé, les barrières tombent une à une.
Emmanuel Macron a rappelé le 31 mars qu’il avait pris l’engagement lors de la présentation de son programme, le 17 mars, de « faire évoluer » le cadre législatif actuel (la loi Claeys-Leonetti) en organisant « une convention citoyenne pour qu’elle fasse accoucher un consensus ». Mais en se disant lui-même favorable à cette « évolution », le président-candidat indique déjà dans quel sens il souhaite que la « convention citoyenne » travaille… Les conclusions sont connues d’avance, selon un scénario déjà bien rodé lors des États généraux de la bioéthique et de la Convention citoyenne sur le climat. Quant au développement des soins palliatifs (inscrit dans un cinquième plan national en septembre 2021) et à la Loi grand âge et autonomie (annoncée en 2018, programmée pour début 2020, rebaptisée « projet de loi Générations solidaires », et reportée après la fin de l’épidémie…), ils ne sont manifestement pas à l’ordre du jour d’un candidat en quête de « marqueurs » de gauche.