
Les meilleurs élèves deviennent des parias
Cette persécution est la grande oubliée des enquêtes sur le harcèlement à l’école, explique-t-il : « Sur ce sujet, silence des défenseurs des droits des enfants et de ceux qui militent à juste titre contre les horribles discriminations. »
Ces parias viennent pourtant de «tous les milieux sociaux » : « fils de femme de ménage, enfants d’ouvriers immigrés, jeune fille musulmane souhaitant s’émanciper par le travail d’un milieu qui n’encourage guère les femmes à faire des études, fils d’instituteurs, de cadres : tout le monde peut faire l’objet de ce bannissement abject. »
C’est donc bien la volonté d’excellence elle-même qui est suspectée, jalousée, persécutée. Serait-ce avec la complicité honteuse de ceux qui président aux destinées de l’école de la République alors que celle-ci a cessé depuis longtemps d’être un sanctuaire du savoir et un ascenseur social ? « Avec la réforme actuelle et l’aspiration par le bas, la fin de l’ambition, on peut prévoir un avenir sombre à ces petits élèves qui ont faim de savoir » conclut Antoine Desjardins.