
APB, un fiasco français
Il est en tout cas plus facile aujourd’hui pour un bachelier lyonnais d’aller étudier à Cambridge ou Oxford qu’à la Sorbonne… s’il peut payer. Le fiasco d’Admission post-bac profite d’abord aux universités étrangères, mais aussi à l’enseignement privé, qui prend chaque année plus d’ampleur en France. Chaque année, plus de 5 000 Français postulent sur UCAS, l’APB anglais. Des coachs se sont spécialisés dans les dossiers d’admission à l’étranger, comme au Canada ou en Grande-Bretagne. D’autres pays accueillent les Français déçus, la Suisse et la Belgique en particulier. À l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EFL), les Français représentent déjà plus du tiers des candidatures. Pour y entrer, une mention très bien suffit.
Autre bénéficiaire du tirage au sort : le privé. Ainsi, entre 2003 et 2016, le nombre d’étudiants au sein des universités catholiques a doublé, passant de 14 000 à 29 000. Depuis 2000, les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé ont augmenté de 62 %, alors que les effectifs totaux progressaient de 18 % sur la même période. Le privé représente désormais une inscription sur six. Ces écoles sont tellement rentables que les meilleures d’entre elles ont été rachetées par des fonds d’investissement britanniques ou américains…
