Don de sperme : Internet fait voler en éclats l’anonymat
Bioéthique

Don de sperme : Internet fait voler en éclats l’anonymat

Par Philippe Oswald. Synthèse n°252, Publiée le 18/01/2018
Un Français vient de porter un coup fatal à la loi française interdisant aux enfants nés d'un don après une PMA de connaître leurs origines. Il a en effet retrouvé son géniteur par Internet.

Conçu par insémination avec donneur anonyme, Arthur Kermalvezen, 34 ans, milite pour la levée de l'anonymat du don de sperme au sein de l’association « Procréation médicalement anonyme ». En 2008, il a publié « Né de spermatozoïde inconnu... » (J’ai lu) où il exprime sa souffrance de ne pas connaître ses origines paternelles. La loi française interdit en effet aux enfants nés d'une insémination artificielle avec donneur anonyme de lever le secret de leurs origines. Mais Arthur Kermalvezen est parvenu facilement à retrouver son géniteur en commandant pour 99 dollars sur un site Internet américain un test ADN fonctionnant par simple prélèvement salivaire. Il a raconté son histoire sur Europe 1 : « C'est archi simple. Ça m'a pris 30 secondes pour le commander, deux jours pour le recevoir et trois semaines pour avoir les résultats. Douze heures plus tard, en menant une enquête comme un journaliste, j'ai retrouvé mon géniteur.» Celui-ci s’est montré très réceptif et a accepté de le rencontrer. Mais il a aussi appris à son fils, par la même occasion, qu'il était porteur d'une anomalie génétique grave et qu’il lui faudrait faire une prise de sang pour savoir s’il en avait hérité…

La levée de l’anonymat ne figure pas à l’ordre du jour des Etats généraux de la bioéthique qui s’ouvrent ce 18 janvier. Mais l’initiative d’Arthur Kermalvezen brise l’interdit en montrant sa fragilité : pour retrouver un donneur, il suffit qu'au moins l'un des descendants de ses arrière-arrière-arrière-grands-parents soit sur une base de données. Ce type de recherche, devenu banal dans les pays anglo-saxons où la généalogie génétique est en plein essor, gagne évidemment l’Europe via internet. Voilà qui devrait mettre fin au scandale sanitaire et social que représente la violation du droit à « la reconnaissance des origines génétiques d’une personne en tant qu’élément important de sa vie privée » réaffirmé à plusieurs reprises par la Cour Européenne des Droits de l’Homme : Arrêt Jäggi contre la Suisse du 3 juillet 2006 ; Arrêt Pascaud contre la France du 16 juin 2011 ; Arrêt Godelli contre l’Italie du 25 septembre 2012, tous trois rendus « en faveur des personnes demandant à connaitre leur ascendance ».
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Don de sperme : Internet fait voler en éclats l’anonymat
Né d'un donneur anonyme, ce Français a retrouvé son géniteur par Internet
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