Santé
Covid-19 et chloroquine : le vent tourne…mais ça grince !
Dans la querelle de l’utilisation de la chloroquine contre le Covid-19, une digue s’est fissurée : lors de son point presse du 23 mars, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que la chloroquine (une molécule présente dans les médicaments Nivaquine, Plaquenil entre autres), serait accessible « aux équipes médicales qui le souhaitent » (encore faudrait-il que les stocks pillés dans les pharmacies des hôpitaux soient reconstitués…). Toutefois, le ministre a souligné la « recommandation » du Haut Conseil de santé publique de ne pas utiliser la chloroquine « sauf pour des formes graves », sur décision collégiale et sous surveillance médicale stricte.
Cette réserve « aux formes graves » est contraire aux prescriptions du Pr Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée de Marseille : il explique qu’il faut agir avant qu’un malade soit sur le point d’être mis en réanimation, stade auquel le médicament (qu’il associe à un antibiotique) ne sert plus à rien. Cette réserve du Haut Conseil de santé publique a d’ailleurs fait bondir un éminent collègue du Pr Raoult, le Pr Christian Perronne, chef du service infectiologie de l'hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches. C’était en soirée, sur le plateau de plateau de LCI, ce 23 mars. Pour lui, « les autorités suivent des experts qui les fourvoient ! » Nous retranscrivons ici l’essentiel de ses propos :
« Je voudrais tout de même dire un mot sur tout ce qu’on a dit sur le Plaquenil qui m’a profondément bouleversé : c’est un médicament qui marche, les Chinois l’ont montré, à condition que ce médicament ne soit pas donné dans des cas trop graves, en réanimation. » (Ici, le journaliste lui fait remarquer que c’est précisément le contraire que recommande le Haut Conseil à la santé) « Justement, reprend le Pr Perronne, j’ai été estomaqué. J’ai entendu mes collègues (du Haut Conseil) dire : on ne donne la chloroquine que dans les cas très sévères…C’est l’inverse, les Chinois nous disent l’inverse ! Si on donne ce médicament à des gens qui sont en réanimation, en train d’être asphyxiés, c’est trop tard ! » Et d’objecter, à propos de l’essai clinique européen en cours de différents remèdes : « Dans les groupes (de patients) tirés au sort pour différents traitements, l’un des groupes n’a pas de traitement du tout. Et ça, je le trouve d’un point de vue éthique inacceptable. Je comprends tout à fait les tirages au sort, les placebos dans certains cas, quand on a le temps, mais là, on a une médecine de guerre, il y a des gens qui vont mourir dans les jours qui viennent, et leur proposer de signer un papier disant : « Vous avez une chance de ne pas être traité », je suis très choqué. Honnêtement, je ne comprends pas comment les autorités suivent ces recommandations alors qu’on sait que le Plaquenil marche ! » Enfin, à propos de son collègue de Marseille : « Didier Raoult, c’est pas un idiot, il a tout de même fait la preuve de son génie scientifique, il a toute une équipe derrière lui qui le soutient, et je n’arrive pas à comprendre qu’on dise : tout cela n’a aucune valeur ! (…) Que des autorités suivent des experts qui, à mon avis, les fourvoient, en tant que médecin, ça me fait mal aux tripes. Je dis : stop ! Ce n’est pas éthique ! Il va y avoir des milliers de morts dans les jours et les semaines qui viennent. On ne peut pas attendre un essai qui va se mettre en place dans 15 jours… »
L’essentiel est dit, et semble relever du bon sens : si la situation sanitaire est bien celle d’une « guerre » contre le Covid-19, pour reprendre l’expression du président de la République, on ne peut pas attendre des semaines pour soigner les malades. D’autant qu’on dispose d’un vieux médicament (1949) utilisé comme antipaludique dans le monde entier avec peu d’effets secondaires, si l’on en croit le Pr Raoult (ce qui pose la question intrigante de son classement soudain sur la liste des « substances vénéneuses » par Agnès Buzyn le 15 janvier 2020, peu avant son départ du ministère de la Santé…). Va-t-on laisser mourir des malades pour respecter le protocole des essais en cours ? Ou pire, pour punir Didier Raoult de ses accusations contre le « lobby pharmaceutique » ? Non, ont répondu six médecins de l’IHU de Marseille, dont le professeur Raoult : ils ont mis en route le protocole du Pr Raoult afin de soigner sur le champ des patients atteints de Covid-19 dont un grand nombre présentant « des lésions pulmonaires au scanner ». A Marseille, deux personnalités politiques, Christian Estrosi, maire de Nice, et Valérie Boyer, député LR des Bouches-du-Rhône, ont témoigné en bénéficier actuellement. Les travaux du Pr Raoult ont reçu un autre soutien de poids : celui du Pr Philippe Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital Georges Pompidou à Paris. Mais le problème, c’est la pénurie : « Il faut produire très massivement » de la chloroquine a-t-il déclaré à France Inter, le 23 mars.C’est ce qu’affirme également le Pr Perronne sur Europe 1 en lien ci-dessous :
Cette réserve « aux formes graves » est contraire aux prescriptions du Pr Raoult, directeur de l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée de Marseille : il explique qu’il faut agir avant qu’un malade soit sur le point d’être mis en réanimation, stade auquel le médicament (qu’il associe à un antibiotique) ne sert plus à rien. Cette réserve du Haut Conseil de santé publique a d’ailleurs fait bondir un éminent collègue du Pr Raoult, le Pr Christian Perronne, chef du service infectiologie de l'hôpital universitaire Raymond-Poincaré de Garches. C’était en soirée, sur le plateau de plateau de LCI, ce 23 mars. Pour lui, « les autorités suivent des experts qui les fourvoient ! » Nous retranscrivons ici l’essentiel de ses propos :
« Je voudrais tout de même dire un mot sur tout ce qu’on a dit sur le Plaquenil qui m’a profondément bouleversé : c’est un médicament qui marche, les Chinois l’ont montré, à condition que ce médicament ne soit pas donné dans des cas trop graves, en réanimation. » (Ici, le journaliste lui fait remarquer que c’est précisément le contraire que recommande le Haut Conseil à la santé) « Justement, reprend le Pr Perronne, j’ai été estomaqué. J’ai entendu mes collègues (du Haut Conseil) dire : on ne donne la chloroquine que dans les cas très sévères…C’est l’inverse, les Chinois nous disent l’inverse ! Si on donne ce médicament à des gens qui sont en réanimation, en train d’être asphyxiés, c’est trop tard ! » Et d’objecter, à propos de l’essai clinique européen en cours de différents remèdes : « Dans les groupes (de patients) tirés au sort pour différents traitements, l’un des groupes n’a pas de traitement du tout. Et ça, je le trouve d’un point de vue éthique inacceptable. Je comprends tout à fait les tirages au sort, les placebos dans certains cas, quand on a le temps, mais là, on a une médecine de guerre, il y a des gens qui vont mourir dans les jours qui viennent, et leur proposer de signer un papier disant : « Vous avez une chance de ne pas être traité », je suis très choqué. Honnêtement, je ne comprends pas comment les autorités suivent ces recommandations alors qu’on sait que le Plaquenil marche ! » Enfin, à propos de son collègue de Marseille : « Didier Raoult, c’est pas un idiot, il a tout de même fait la preuve de son génie scientifique, il a toute une équipe derrière lui qui le soutient, et je n’arrive pas à comprendre qu’on dise : tout cela n’a aucune valeur ! (…) Que des autorités suivent des experts qui, à mon avis, les fourvoient, en tant que médecin, ça me fait mal aux tripes. Je dis : stop ! Ce n’est pas éthique ! Il va y avoir des milliers de morts dans les jours et les semaines qui viennent. On ne peut pas attendre un essai qui va se mettre en place dans 15 jours… »
L’essentiel est dit, et semble relever du bon sens : si la situation sanitaire est bien celle d’une « guerre » contre le Covid-19, pour reprendre l’expression du président de la République, on ne peut pas attendre des semaines pour soigner les malades. D’autant qu’on dispose d’un vieux médicament (1949) utilisé comme antipaludique dans le monde entier avec peu d’effets secondaires, si l’on en croit le Pr Raoult (ce qui pose la question intrigante de son classement soudain sur la liste des « substances vénéneuses » par Agnès Buzyn le 15 janvier 2020, peu avant son départ du ministère de la Santé…). Va-t-on laisser mourir des malades pour respecter le protocole des essais en cours ? Ou pire, pour punir Didier Raoult de ses accusations contre le « lobby pharmaceutique » ? Non, ont répondu six médecins de l’IHU de Marseille, dont le professeur Raoult : ils ont mis en route le protocole du Pr Raoult afin de soigner sur le champ des patients atteints de Covid-19 dont un grand nombre présentant « des lésions pulmonaires au scanner ». A Marseille, deux personnalités politiques, Christian Estrosi, maire de Nice, et Valérie Boyer, député LR des Bouches-du-Rhône, ont témoigné en bénéficier actuellement. Les travaux du Pr Raoult ont reçu un autre soutien de poids : celui du Pr Philippe Juvin, chef du service des urgences à l'hôpital Georges Pompidou à Paris. Mais le problème, c’est la pénurie : « Il faut produire très massivement » de la chloroquine a-t-il déclaré à France Inter, le 23 mars.C’est ce qu’affirme également le Pr Perronne sur Europe 1 en lien ci-dessous :