Santé
COVID-19: "Cachez donc cette Suède qu'on ne saurait voir"
Il y a 100 ans, 20 000 personnes défilaient sur la Fifth Avenue de New York pour protester contre une des plus importantes mesures d’ingénierie sociale jamais mises en place : la « prohibition ». Les manifestants arboraient des pancartes montrant une image de « la Cène » de Léonard de Vinci avec le commentaire : « On y servait du vin ! » – ou encore une citation d’Abraham Lincoln : « La tyrannie au nom du Bien est la pire de toutes les tyrannies. » La justification d’une telle mesure semblait imparable : l’alcool était un poison et encourageait le crime. L’État « oubliait » que c’était aussi un produit profondément ancré dans la culture des sociétés occidentales.
L’épidémie qui sévit depuis presque 2 ans a conduit à des initiatives d’ingénierie sociale qui dépassent l’expérience américaine de la « prohibition ». Dans une majorité de pays, la réponse a été de fermer des écoles, imposer le port du masque, arrêter des pans entiers de l’économie. Tout cela au nom de la « santé publique ». Dès le début de la crise sanitaire, un (gros) village viking a choisi une autre stratégie. En Suède, nous rappelle Johan Anderberg pour UnHerd (voir en lien ci-dessous), les gens ont pu continuer à circuler sans masque et travailler normalement.
Les grands médias ont hurlé en meute pour dénoncer ces réfractaires au nouvel ordre sanitaire global. « Un désastre » selon le Time Magazine. « Une folie mortifère » titrait le Guardian. La Repubblica concluait que ce pays nordique avait commis une « grave erreur ». Le choix suédois – faire des recommandations plutôt qu’imposer – ne pouvait conduire qu’à plus de morts. Les autres pays avaient fait le choix courageux de mettre entre parenthèses la liberté pour « sauver des vies ». De nombreux épidémiologistes et journalistes suédois se sont joints à ce concert de condamnations. Des chercheurs universitaires ont prédit alors, sur la base de projections mathématiques, que plus de 96 000 Suédois allaient périr avant l’été 2020… Cette crainte n’était pas déraisonnable car la Suède avait un taux de mortalité attribué au Covid supérieur à la moyenne mondiale au printemps 2020.
Mais l’épidémie ne s’est pas éteinte après la première vague… Peu à peu, les pays qui ont fait le choix de confiner leurs populations, d’interdire l’accès aux parcs y compris avec l’aide de drones, ont vu leur taux de décès dépasser celui de la Suède. Selon Eurostat, le taux de mortalité de la Suède en 2020 la mettait seulement à la 21ème place sur 31 pays européens. Si la Suède était un État américain, ce même indice l’aurait mis à la 43ème position sur 50. Étrangement, ce résultat objectif est absent des émissions et articles qui alertent tous les jours sur les dangers de nouvelles vagues épidémiques…
Le Wall Street Journal a récemment publié un reportage sur le Portugal comme un exemple pour vivre avec le virus. Ce pays impose un passeport vaccinal et le port du masque pour tous les événements publics. Rien sur la Suède, qui suit une stratégie opposée avec un taux de décès plus faible que le Portugal ! Quant à la Floride, qui a suivi le modèle suédois, de vives critiques ont assailli son gouverneur républicain De Santis : « Il mène son État à la morgue ! » selon le magazine The New Republic. Les grandes chaînes de télévision s’offusquaient, avec la candeur des ligues de vertu de 1920, de voir les gens se promener sur les plages… À l’inverse, le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, s’est vu offrir un contrat juteux pour son livre « Leçons tirées de la gestion de l’épidémie du Covid ». Les chiffres sont les suivants : 0,29% des habitants de son État sont morts de la maladie à ce jour contre 0,27% en Floride (qui compte pourtant une forte proportion de retraités). Là encore, silence…
L’omerta médiatique peut se comprendre. Comment justifier des mesures radicales pour des résultats si discutables ? Sans compter les conséquences à plus long-terme sur la santé mentale et l’éducation… L’échec de la « prohibition » donne quelques indices. Ce n’est pas que l’argument de la liberté ait prévalu, ni que l’alcool soit devenu moins nocif. La tentative a échoué parce que les gouvernants de l’époque ont sous-estimé la complexité d’une société humaine. Cent ans plus tard, les mêmes erreurs se répètent : fermer les écoles n’empêche pas les enfants de se voir ailleurs. Confiner une ville n’empêche pas ses habitants de partir ailleurs et propager le virus… Comme les politiciens de 1921 qui se faisaient prendre en train de boire de l’alcool lors de dîners clandestins, nombre de ceux de 2021 ont piétiné les règles qu’ils prétendaient imposer. Comment alors exiger de la discipline à leurs électeurs ?
Contrôler la vie des gens n’est pas chose aisée – heureusement. Les démocraties d’aujourd’hui apprennent ce que les dictateurs ont tous connu. Mais la pression actuelle est accentuée par la globalisation. On imite les méthodes d’un régime totalitaire devenu un poids lourd économique, la Chine. On cherche à inféoder la presse et les réseaux sociaux. L’appétit du Léviathan est décidément insatiable…
L’épidémie qui sévit depuis presque 2 ans a conduit à des initiatives d’ingénierie sociale qui dépassent l’expérience américaine de la « prohibition ». Dans une majorité de pays, la réponse a été de fermer des écoles, imposer le port du masque, arrêter des pans entiers de l’économie. Tout cela au nom de la « santé publique ». Dès le début de la crise sanitaire, un (gros) village viking a choisi une autre stratégie. En Suède, nous rappelle Johan Anderberg pour UnHerd (voir en lien ci-dessous), les gens ont pu continuer à circuler sans masque et travailler normalement.
Les grands médias ont hurlé en meute pour dénoncer ces réfractaires au nouvel ordre sanitaire global. « Un désastre » selon le Time Magazine. « Une folie mortifère » titrait le Guardian. La Repubblica concluait que ce pays nordique avait commis une « grave erreur ». Le choix suédois – faire des recommandations plutôt qu’imposer – ne pouvait conduire qu’à plus de morts. Les autres pays avaient fait le choix courageux de mettre entre parenthèses la liberté pour « sauver des vies ». De nombreux épidémiologistes et journalistes suédois se sont joints à ce concert de condamnations. Des chercheurs universitaires ont prédit alors, sur la base de projections mathématiques, que plus de 96 000 Suédois allaient périr avant l’été 2020… Cette crainte n’était pas déraisonnable car la Suède avait un taux de mortalité attribué au Covid supérieur à la moyenne mondiale au printemps 2020.
Mais l’épidémie ne s’est pas éteinte après la première vague… Peu à peu, les pays qui ont fait le choix de confiner leurs populations, d’interdire l’accès aux parcs y compris avec l’aide de drones, ont vu leur taux de décès dépasser celui de la Suède. Selon Eurostat, le taux de mortalité de la Suède en 2020 la mettait seulement à la 21ème place sur 31 pays européens. Si la Suède était un État américain, ce même indice l’aurait mis à la 43ème position sur 50. Étrangement, ce résultat objectif est absent des émissions et articles qui alertent tous les jours sur les dangers de nouvelles vagues épidémiques…
Le Wall Street Journal a récemment publié un reportage sur le Portugal comme un exemple pour vivre avec le virus. Ce pays impose un passeport vaccinal et le port du masque pour tous les événements publics. Rien sur la Suède, qui suit une stratégie opposée avec un taux de décès plus faible que le Portugal ! Quant à la Floride, qui a suivi le modèle suédois, de vives critiques ont assailli son gouverneur républicain De Santis : « Il mène son État à la morgue ! » selon le magazine The New Republic. Les grandes chaînes de télévision s’offusquaient, avec la candeur des ligues de vertu de 1920, de voir les gens se promener sur les plages… À l’inverse, le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, s’est vu offrir un contrat juteux pour son livre « Leçons tirées de la gestion de l’épidémie du Covid ». Les chiffres sont les suivants : 0,29% des habitants de son État sont morts de la maladie à ce jour contre 0,27% en Floride (qui compte pourtant une forte proportion de retraités). Là encore, silence…
L’omerta médiatique peut se comprendre. Comment justifier des mesures radicales pour des résultats si discutables ? Sans compter les conséquences à plus long-terme sur la santé mentale et l’éducation… L’échec de la « prohibition » donne quelques indices. Ce n’est pas que l’argument de la liberté ait prévalu, ni que l’alcool soit devenu moins nocif. La tentative a échoué parce que les gouvernants de l’époque ont sous-estimé la complexité d’une société humaine. Cent ans plus tard, les mêmes erreurs se répètent : fermer les écoles n’empêche pas les enfants de se voir ailleurs. Confiner une ville n’empêche pas ses habitants de partir ailleurs et propager le virus… Comme les politiciens de 1921 qui se faisaient prendre en train de boire de l’alcool lors de dîners clandestins, nombre de ceux de 2021 ont piétiné les règles qu’ils prétendaient imposer. Comment alors exiger de la discipline à leurs électeurs ?
Contrôler la vie des gens n’est pas chose aisée – heureusement. Les démocraties d’aujourd’hui apprennent ce que les dictateurs ont tous connu. Mais la pression actuelle est accentuée par la globalisation. On imite les méthodes d’un régime totalitaire devenu un poids lourd économique, la Chine. On cherche à inféoder la presse et les réseaux sociaux. L’appétit du Léviathan est décidément insatiable…
La sélection
How Sweden swerved Covid disaster
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