Politique
Contre les arbitraires du confinement, commerçants, catholiques, même combat !
Faut-il effacer la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » des frontons de nos mairies ? Les règles du reconfinement la rendent dérisoire ! Les commerçants contraints une seconde fois de fermer boutique et les catholiques privés de messes sont en première ligne pour dénoncer de flagrantes inégalités dans l’application des mesures sanitaires. Partout en France, ils dénoncent l’injustice qui leur est faite, injustice mortelle, économiquement pour les commerçants, spirituellement pour les catholiques, et désastreuse pour la fraternité déjà mise à mal par la crise morale, sociale, politique que traverse le pays.
Depuis le 30 octobre, six mois après le premier confinement, 200 000 commerçants indépendants sont une nouvelle fois privés du droit d’ouvrir leurs boutiques. L’annonce par le Premier ministre Jean Castex, le 12 novembre, que toutes les mesures de lutte contre le coronavirus allaient rester en vigueur pour au moins quinze jours, les a plongés dans le désespoir et la colère. À un mois de Noël, ce n’est pas la possibilité de vendre en ligne qui leur permettra de compenser des ventes pouvant représenter jusqu’à plus de la moitié de leur activité annuelle. D’ores et déjà, nombre d’entre eux doivent ferrailler avec des bailleurs, des assureurs et une administration – fiscale notamment – qui est loin de toujours adopter la souplesse et la mansuétude promises par le gouvernement. Pendant ce temps, les grandes surfaces sont bondées, les plates-formes du type Amazon prospèrent, et dans les grandes villes, on se serre dans les transports en commun. Comment justifier que des magasins aux dimensions modestes où il est nettement plus facile de faire respecter les distances de sécurité, le port des masques, la désinfection des mains et les « gestes barrières », soient ainsi asphyxiés ? Quant à la distinction entre produits « essentiels » et non « essentiels » opérée par le gouvernement, son arbitraire passe les bornes de l’absurde : l’achat de livres en librairie est interdit alors que les buralistes peuvent continuer à vendre du tabac (auquel on attribue plus de 73 000 décès par an, presque deux fois plus qu’à la Covid-19) !
Même incompréhension et même sentiment d’injustice des fidèles catholiques privés de messes. Entre les deux confinements, ils ont scrupuleusement appliqué les mesures sanitaires pendant les offices (port du masque, gel hydroalcoolique, respect des distances de sécurité, un banc sur deux condamné). Pourtant, les voici interdits de pratiquer leur culte sans justification valable. Outre une pétition « pour la messe » à Emmanuel Macron qui a recueilli en quelques jours près de 105 000 signatures, ils multiplient les manifestations devant les églises (après les manifestations du week-end dernier, trente sont prévues ce week-end), au grand dam du ministre de l’Intérieur qui a menacé de les réprimer en qualifiant ces rassemblements de « prières de rue » (France info, 13 novembre). Mais Gérald Darmanin semble avoir oublié que le droit français ne prévoit pas de réprimer une prière dans l'espace public, et que les manifestations qui se sont déjà déroulées dans différentes villes de France (dont la capitale) avaient été déclarées et autorisées par les préfets. Saisi par l'épiscopat et par des associations catholiques qui demandaient le rétablissement des messes avec du public, le Conseil d’État a réclamé, le 7 novembre, l’ouverture d’une négociation entre l’Église et le gouvernement afin qu’une solution acceptable par tous puisse être trouvée avant le 16 novembre. Appuyant cette requête dans une tribune publiée par Le Figaro du 13 novembre, 46 parlementaires des différents groupes de l’opposition ont demandé au Premier ministre « d’entendre la voix des catholiques français ». Finalement, c’est Gérald Darmanin qui s'entretiendra (en visioconférence ) avec les représentants des cultes lundi matin 16 novembre au sujet de l'interdiction des célébrations religieuses pendant ce confinement. Mais il y a peu de chance que cette réunion fasse bouger les lignes puisque les autres représentants des religions – judaïsme, protestantisme, orthodoxie, islam, bouddhisme – ont été conviés à cette conférence alors qu’ils ne réclament pas le retour du culte. Par cette invitation collective, le ministre de l’Intérieur n’a vraisemblablement pas d’autre intention que d’étouffer, au nom de l’égalité de traitement des différents cultes, la revendication des catholiques. Or, pour eux, la messe dominicale est vitale : il n’y a pas de vie chrétienne sans le dimanche et sans l’Eucharistie. « Sine dominico non possumus » – « sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » avait répondu au pro-consul le porte-parole des 49 martyrs d’Abitène (303 après J.C).
La raideur et les incohérences des autorités françaises dans la lutte contre l’épidémie sont abondamment commentées dans la presse étrangère, rapporte Courrier International (en lien ci-dessous).
Depuis le 30 octobre, six mois après le premier confinement, 200 000 commerçants indépendants sont une nouvelle fois privés du droit d’ouvrir leurs boutiques. L’annonce par le Premier ministre Jean Castex, le 12 novembre, que toutes les mesures de lutte contre le coronavirus allaient rester en vigueur pour au moins quinze jours, les a plongés dans le désespoir et la colère. À un mois de Noël, ce n’est pas la possibilité de vendre en ligne qui leur permettra de compenser des ventes pouvant représenter jusqu’à plus de la moitié de leur activité annuelle. D’ores et déjà, nombre d’entre eux doivent ferrailler avec des bailleurs, des assureurs et une administration – fiscale notamment – qui est loin de toujours adopter la souplesse et la mansuétude promises par le gouvernement. Pendant ce temps, les grandes surfaces sont bondées, les plates-formes du type Amazon prospèrent, et dans les grandes villes, on se serre dans les transports en commun. Comment justifier que des magasins aux dimensions modestes où il est nettement plus facile de faire respecter les distances de sécurité, le port des masques, la désinfection des mains et les « gestes barrières », soient ainsi asphyxiés ? Quant à la distinction entre produits « essentiels » et non « essentiels » opérée par le gouvernement, son arbitraire passe les bornes de l’absurde : l’achat de livres en librairie est interdit alors que les buralistes peuvent continuer à vendre du tabac (auquel on attribue plus de 73 000 décès par an, presque deux fois plus qu’à la Covid-19) !
Même incompréhension et même sentiment d’injustice des fidèles catholiques privés de messes. Entre les deux confinements, ils ont scrupuleusement appliqué les mesures sanitaires pendant les offices (port du masque, gel hydroalcoolique, respect des distances de sécurité, un banc sur deux condamné). Pourtant, les voici interdits de pratiquer leur culte sans justification valable. Outre une pétition « pour la messe » à Emmanuel Macron qui a recueilli en quelques jours près de 105 000 signatures, ils multiplient les manifestations devant les églises (après les manifestations du week-end dernier, trente sont prévues ce week-end), au grand dam du ministre de l’Intérieur qui a menacé de les réprimer en qualifiant ces rassemblements de « prières de rue » (France info, 13 novembre). Mais Gérald Darmanin semble avoir oublié que le droit français ne prévoit pas de réprimer une prière dans l'espace public, et que les manifestations qui se sont déjà déroulées dans différentes villes de France (dont la capitale) avaient été déclarées et autorisées par les préfets. Saisi par l'épiscopat et par des associations catholiques qui demandaient le rétablissement des messes avec du public, le Conseil d’État a réclamé, le 7 novembre, l’ouverture d’une négociation entre l’Église et le gouvernement afin qu’une solution acceptable par tous puisse être trouvée avant le 16 novembre. Appuyant cette requête dans une tribune publiée par Le Figaro du 13 novembre, 46 parlementaires des différents groupes de l’opposition ont demandé au Premier ministre « d’entendre la voix des catholiques français ». Finalement, c’est Gérald Darmanin qui s'entretiendra (en visioconférence ) avec les représentants des cultes lundi matin 16 novembre au sujet de l'interdiction des célébrations religieuses pendant ce confinement. Mais il y a peu de chance que cette réunion fasse bouger les lignes puisque les autres représentants des religions – judaïsme, protestantisme, orthodoxie, islam, bouddhisme – ont été conviés à cette conférence alors qu’ils ne réclament pas le retour du culte. Par cette invitation collective, le ministre de l’Intérieur n’a vraisemblablement pas d’autre intention que d’étouffer, au nom de l’égalité de traitement des différents cultes, la revendication des catholiques. Or, pour eux, la messe dominicale est vitale : il n’y a pas de vie chrétienne sans le dimanche et sans l’Eucharistie. « Sine dominico non possumus » – « sans le dimanche nous ne pouvons pas vivre » avait répondu au pro-consul le porte-parole des 49 martyrs d’Abitène (303 après J.C).
La raideur et les incohérences des autorités françaises dans la lutte contre l’épidémie sont abondamment commentées dans la presse étrangère, rapporte Courrier International (en lien ci-dessous).