
Contraception : elles ne veulent plus avaler la pilule
La fronde a commencé au tournant des années 2010 dans les magazines féminins. « Ras le bol de la pilule ? », titrait Elle en avril 2010. « Marre de la pilule : pourquoi elles plaquent leur plaquette », expliquait Marie-Claire en février 2011. Les plaintes d'utilisatrices ayant subi des troubles divers (embolie, phlébite, AVC, mais aussi baisse de la libido) se sont multipliées dans tous les pays développés. Plaintes non sans fondement : un rapport de l'Agence du médicament (mars 2013) a révélé qu'en France, pays où la pilule contraceptive est la plus diffusée, elle causerait chaque année plus de 2.500 « accidents » et 20 « décès prématurés ». Risques aggravés par la « pilule du lendemain » dont la dose de progestérone est 40 fois plus élevée qu'une pilule habituelle, mettait en garde Medisite, le 7 décembre 2017.
Aujourd'hui, l'alerte sur les perturbateurs endocriniens - dont les résidus hormonaux dans l'eau des rivières- (LSDJ n°142) ne fait qu'accroître la défiance envers cette « castration chimique » qui, après avoir agressé le corps des femmes, menace tous les vivants. Le nombre d'utilisatrices est en forte baisse : alors que 45 % des Françaises l'utilisaient en 2010, elles n'étaient plus que 36,5 % en 2016, selon Alliance Vita. « J'arrête la pilule » témoigne la journaliste Sandrine Debusquat, dans un livre publié en septembre 2017. « Apogée et déclin de la pilule », titrait Le Monde du 19 décembre 2017…