
Demain, des cyclones plus nombreux et plus puissants ?
Certains scientifiques sont plus prudents et refusent pour l’instant d’établir un lien entre le réchauffement des températures et l’intensité des ouragans. Quoi qu’il en soit, dans le cas d’Irma, les spécialistes observent qu’il s’est formé à l’est de l’océan Atlantique, où les météorologues ont enregistré une température de l’eau environ 1,5 degré supérieure à la normale. « Cet ouragan est exceptionnel, commente Jérôme Lecou car c’est la première fois qu’un phénomène d’une telle intensité se forme aussi à l’est de l’océan Atlantique. Irma était déjà de catégorie 5 avant d’avoir atteint l’arc antillais alors que la majorité des ouragans qui atteignent cette puissance le deviennent généralement plus au sud ». Selon Météo France, la latitude à laquelle les cyclones atteignent leur intensité maximale aurait effectivement migré vers les pôles au cours des trente-cinq dernières années.
Faute de données satellitaires à l’échelle planétaire avant les années 1970, l’évolution de l’activité cyclonique au XXe siècle est difficile à évaluer. Des ouragans, même très intenses, ont pu passer inaperçus s’ils n’ont pas touché les terres. Grâce au développement de nouvelles technologies, les scientifiques ont pu étudier l’intensité des ouragans mais aussi leur fréquence qui, depuis une vingtaine d’années, a augmenté dans l’Atlantique nord. À l’inverse, une baisse de leur nombre entre 1970 et 1995 pourrait laisser penser que l’activité cyclonique régionale suit des cycles de plusieurs dizaines d’années.