Écologie
Demain, des cyclones plus nombreux et plus puissants ?
Irma vient de frôler la Guadeloupe et de frapper St Martin et St Barthélémy, avant de poursuivre sa route dévastatrice vers les côtes de la Floride et leurs 6 millions d'habitants... Mais une question revient souvent depuis l'apparition de ce monstre de catégorie 5, la plus élevée qui soit : au-delà de son caractère exceptionnel, Irma est-il le précurseur d’un phénomène voué à durer voire à s’amplifier ? C’est ce que pensent plusieurs scientifiques, pour qui l’intensité de ces ouragans devrait se renforcer dans les années à venir. Météorologue à Météo France, Jérôme Lecou estime qu’« entre treize et dix-neuf phénomènes cycloniques » devraient avoir lieu cette année, contre une moyenne annuelle de douze. « Ces cyclones d’une intensité plus grande sont l’une des conséquences attendues du changement climatique », estimeValérie Masson-Delmotte, membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dont les analyses climatiques font référence au niveau mondial. « Plus la température de l’eau et le taux d’humidité sont élevés, plus le cyclone peut prendre de l’intensité. Or ces deux éléments sont renforcés du fait de l’augmentation de l’effet de serre. »
Certains scientifiques sont plus prudents et refusent pour l’instant d’établir un lien entre le réchauffement des températures et l’intensité des ouragans. Quoi qu’il en soit, dans le cas d’Irma, les spécialistes observent qu’il s’est formé à l’est de l’océan Atlantique, où les météorologues ont enregistré une température de l’eau environ 1,5 degré supérieure à la normale. « Cet ouragan est exceptionnel, commente Jérôme Lecou car c’est la première fois qu’un phénomène d’une telle intensité se forme aussi à l’est de l’océan Atlantique. Irma était déjà de catégorie 5 avant d’avoir atteint l’arc antillais alors que la majorité des ouragans qui atteignent cette puissance le deviennent généralement plus au sud ». Selon Météo France, la latitude à laquelle les cyclones atteignent leur intensité maximale aurait effectivement migré vers les pôles au cours des trente-cinq dernières années.
Faute de données satellitaires à l’échelle planétaire avant les années 1970, l’évolution de l’activité cyclonique au XXe siècle est difficile à évaluer. Des ouragans, même très intenses, ont pu passer inaperçus s’ils n’ont pas touché les terres. Grâce au développement de nouvelles technologies, les scientifiques ont pu étudier l’intensité des ouragans mais aussi leur fréquence qui, depuis une vingtaine d’années, a augmenté dans l’Atlantique nord. À l’inverse, une baisse de leur nombre entre 1970 et 1995 pourrait laisser penser que l’activité cyclonique régionale suit des cycles de plusieurs dizaines d’années.
Certains scientifiques sont plus prudents et refusent pour l’instant d’établir un lien entre le réchauffement des températures et l’intensité des ouragans. Quoi qu’il en soit, dans le cas d’Irma, les spécialistes observent qu’il s’est formé à l’est de l’océan Atlantique, où les météorologues ont enregistré une température de l’eau environ 1,5 degré supérieure à la normale. « Cet ouragan est exceptionnel, commente Jérôme Lecou car c’est la première fois qu’un phénomène d’une telle intensité se forme aussi à l’est de l’océan Atlantique. Irma était déjà de catégorie 5 avant d’avoir atteint l’arc antillais alors que la majorité des ouragans qui atteignent cette puissance le deviennent généralement plus au sud ». Selon Météo France, la latitude à laquelle les cyclones atteignent leur intensité maximale aurait effectivement migré vers les pôles au cours des trente-cinq dernières années.
Faute de données satellitaires à l’échelle planétaire avant les années 1970, l’évolution de l’activité cyclonique au XXe siècle est difficile à évaluer. Des ouragans, même très intenses, ont pu passer inaperçus s’ils n’ont pas touché les terres. Grâce au développement de nouvelles technologies, les scientifiques ont pu étudier l’intensité des ouragans mais aussi leur fréquence qui, depuis une vingtaine d’années, a augmenté dans l’Atlantique nord. À l’inverse, une baisse de leur nombre entre 1970 et 1995 pourrait laisser penser que l’activité cyclonique régionale suit des cycles de plusieurs dizaines d’années.