International
Chine : tout pour l’économie, rien pour la liberté
Le pouvoir accru du président Xi Jinping qui a fait modifier la constitution pour pouvoir rester en fonction après deux quinquennats ne change pas la donne pour une population soumise de longue date au parti unique, remarque Eric Chaney, conseiller économique, dans le blog de l’Institut Montaigne. En revanche, au sein de l’appareil d’Etat, la concentration du pouvoir entre les mains de Xi Jinping vise à vaincre l’opposition aux réformes et à renforcer la lutte contre la corruption, sans rien céder à la libéralisation politique, bien au contraire.
Vu d’Occident, où l’on croit toujours que le libéralisme économique produit la liberté politique, c’est un paradoxe. La Chine est devenue la seconde puissance économique mondiale et le principal créancier des Etats-Unis. Les usines du groupe chinois Foxconn produisent les composants qui équipent la plupart des smartphones et tablettes vendus dans le monde et la société Baidu est classée 4ème des sites internet mondiaux, mais la censure veille sur le net ! Et ce d’autant plus que les nuages s’accumulent à l’horizon : vieillissement et diminution de la population active, écart croissant de développement entre les campagnes et les villes, catastrophes écologiques, montée de l’endettement, corruption galopante.
Face aux risques d’enlisement, Xi Jinping mène une double stratégie : d’une part, maintenir le cap des réformes, poursuivre l’ouverture sous contrôle des marchés de capitaux, restructurer les entreprises d’état, réduire l’addiction à l’endettement des entreprises et des collectivités, lutter contre la corruption ; de l’autre, flatter le sentiment nationaliste de la population, exalter le « modèle socialiste chinois » servi par les ressorts de l’économie capitaliste de marché et de la révolution technologique, informatique notamment.
Conclusion sous forme d’avertissement à l’Europe : qu’elle apprenne à se protéger mais surtout qu’elle investisse dans l’innovation scientifique et technique. « Notre retard est très inquiétant : en 2017, 48 % des fonds levés sur les marchés d’actions pour l’intelligence artificielle l’ont été en Chine, 38 % aux Etats-Unis, et environ 10 % en Europe. Il est temps que les écailles tombent de nos yeux. »
Vu d’Occident, où l’on croit toujours que le libéralisme économique produit la liberté politique, c’est un paradoxe. La Chine est devenue la seconde puissance économique mondiale et le principal créancier des Etats-Unis. Les usines du groupe chinois Foxconn produisent les composants qui équipent la plupart des smartphones et tablettes vendus dans le monde et la société Baidu est classée 4ème des sites internet mondiaux, mais la censure veille sur le net ! Et ce d’autant plus que les nuages s’accumulent à l’horizon : vieillissement et diminution de la population active, écart croissant de développement entre les campagnes et les villes, catastrophes écologiques, montée de l’endettement, corruption galopante.
Face aux risques d’enlisement, Xi Jinping mène une double stratégie : d’une part, maintenir le cap des réformes, poursuivre l’ouverture sous contrôle des marchés de capitaux, restructurer les entreprises d’état, réduire l’addiction à l’endettement des entreprises et des collectivités, lutter contre la corruption ; de l’autre, flatter le sentiment nationaliste de la population, exalter le « modèle socialiste chinois » servi par les ressorts de l’économie capitaliste de marché et de la révolution technologique, informatique notamment.
Conclusion sous forme d’avertissement à l’Europe : qu’elle apprenne à se protéger mais surtout qu’elle investisse dans l’innovation scientifique et technique. « Notre retard est très inquiétant : en 2017, 48 % des fonds levés sur les marchés d’actions pour l’intelligence artificielle l’ont été en Chine, 38 % aux Etats-Unis, et environ 10 % en Europe. Il est temps que les écailles tombent de nos yeux. »