
Chine : les catholiques résistent à l’oppression communiste
Les paroissiens sont fichés et étroitement contrôlés, les prêtres étant contraints de remettre aux autorités la liste de leurs ouailles, des fonctionnaires et des enseignants reçoivent des injonctions à renoncer à leur pratique religieuse, eux et leurs familles, des personnes âgées sont menacées de perdre leur sécurité sociale. Mais c’est surtout aux jeunes que le Parti communiste tente de barrer la route de la foi. Ainsi dans la province centrale du Henan (voisine du Shandong), une des plus peuplées de Chine, les autorités ont affiché un panneau : « Entrée interdite aux mineurs » (moins de 18 ans) sur la porte d’une église dont des fonctionnaires contrôlent l’accès. Des croix ont été retirées des clochers : les curés ont désormais l’obligation d'ôter les signes religieux donnant sur l'espace public et de leur substituer le drapeau rouge national.
Résultat : les églises domestiques se multiplient face à une répression qui commence à rappeler aux anciens celle de la Révolution culturelle des années 1966-1976. Comme chez les premiers chrétiens persécutés par l’Empire romain, les catholiques chinois transforment leurs maisons en églises clandestines où des prêtres viennent célébrer et où les parents assurent la formation religieuses de leurs enfants. Plusieurs de ces résistants témoignent dans un reportage publié par Eglises d’Asie, le site des Missions Etrangères de Paris. « Chaque persécution ne fait que rendre l’Église plus forte et les fidèles plus déterminés », assure l’un d’eux. Elle contribue aussi à unir les quelque 12-14 millions de catholiques chinois déchirés entre une Eglise « patriotique », contrôlée par le régime communiste, et l’Eglise « clandestine » fidèle à Rome.