
Cette France « en marge » si loin de la France « en marche »
Alors que beaucoup de Français souhaitent que leur pays puisse à nouveau contrôler ses frontières, une frontière intérieure sépare les grandes métropoles, en phase avec la mondialisation, et ces communes abandonnées au déclin industriel, à la désertification et à l’islamisation. La partition est à l’œuvre …Peut-on parler encore d’une seule et même société française au sein de la République « une et indivisible » ? Comment retisser les liens entre cette France périphérique qui ne cesse de s’appauvrir et une communauté nationale qui aurait sauté dans le train de la modernité ?
A défaut de recettes miracles, cet échange met en lumière plusieurs retours d’expérience :
-Le maître mot: instaurer la confiance sans laquelle rien ne peut se débloquer dans des populations qui ont besoin de considération plus encore que d’assistance. Comment ?
En prenant le temps de nouer des rapports de proximité avec les personnes. Ce ne sont pas des visites effectuées au pas de charge devant les caméras qui pourront convaincre ces populations marginalisées qu’on connaît leurs difficultés et qu’on veut les résoudre.
En étant à l’écoute : « Il s’agissait pour nous d’être une oreille attentive pour des gens qui n'ont pas la parole » témoigne Gérald Andrieu. Combien de responsables politiques, de chefs d’entreprises ou de journalistes posent des questions sans écouter vraiment la réponse ?
En dressant un constat lucide de la situation. Gérald Andrieu: « C'est bien une guerre économique qui se joue, y compris entre pays européens. J'ai rencontré des gens marqués physiquement, de vraies gueules cassées, et psychologiquement aussi, quasi en état de choc post-traumatique ».
Floriane Louison : « On dit que le monde ouvrier est fini, mais ça n'est pas vrai. 25% de la population française est ouvrière. À Creil, c'est un tiers des habitants. »
Que vont-ils devenir ? Tant que la formation ne sera pas au rendez-vous, la troisième révolution industrielle et ses promesses de milliers d’emplois connectés resteront sans effets pour ceux qui vivent dans ces territoires déshérités. Même lorsque des activités nouvelles s’y installent, comme c’est le cas à Creil, la population locale en profite peu, faute d’une formation adaptée.
