
Cette fois, les maires en ont vraiment marre : ils démissionnent !
Ils se sentent surtout maltraités par l’Etat. La moitié des communes de France ont vu leur dotation baisser cette année. A quoi s’ajoutent l’empilement de normes parfois ubuesques exigées par une administration soupçonneuse et tatillonne, les desiderata d’administrés d’autant moins compréhensifs qu’ils voient augmenter leurs impôts locaux, et les contraintes des intercommunalités qui non seulement entravent la liberté des maires, mais les obligent souvent à parcourir des dizaines de kilomètres pour rallier les centres de décisions.
La confiance des Français envers leurs maires aurait baissé de neuf points en seulement un an selon le baromètre annuel du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Premières cibles des mécontents, les maires jouent néanmoins un rôle d’assistance sociale et de médiateurs dans des conflits de voisinage. Ils sont au four et au moulin pour une indemnité dérisoire de 658 euros bruts par mois pour une commune de moins de 500 habitants, soit la majorité des communes françaises. Et tout cela, avec le risque permanent de se retrouver traînés devant les tribunaux…
Dans ces conditions, qui aspirerait à reprendre le flambeau municipal en 2020 ? Faute de candidats, que feront les préfets ? Combien de communes seront-ils contraints de dissoudre pour les rattacher à une commune voisine ?
« Les élus locaux se rendent compte que malgré leur bonne volonté, ils ne peuvent pas respecter leurs engagements », explique Philippe Laurent, maire UDI de Sceaux et secrétaire général de l’Association des maires de France (AMF), interrogé le 14 août sur Europe 1.