Économie
Ce que les marchés financiers nous enseignent sur la pandémie et les vaccins
Il semblerait que les analystes financiers aient compris, avant les autorités politiques et sanitaires, que l’épidémie de la COVID-19 touchait à sa fin. Et que les vaccins avaient une efficacité très limitée pour éradiquer la maladie… Freddie Sayers a interviewé Louis Gave (01’45’’) pour Unherd (voir la vidéo de l’interview en lien ci-dessous) qui s’est intéressé à la société Moderna, l’un des deux grands fournisseurs de vaccins à ARN messager.
Avant l’annonce par Moderna de la sortie de son vaccin, cette société était déficitaire. Elle générait 800 millions de $ de ventes annuelles et peinait à engranger des profits, comme nombre d’entreprises dans le secteur des biotechnologies. La sortie de son vaccin a tout changé : un an après, ses ventes atteignaient 17 milliards de $ et ses profits la somme stratosphérique de 6 milliards de $ ! Rien d’étonnant en fait : les investisseurs ont misé sur une « poule aux œufs d’or » et la valeur boursière s’est envolée. Mais, depuis l’été 2021, le cours de Moderna est retombé à la valeur qu’il avait avant la sortie des vaccins.
Un graphique permet de suivre cette évolution ces deux dernières années (02’44’’). En mars 2020, juste avant la première vague en Europe, Moderna était valorisée à 9 milliards de $. Les investisseurs voient dans la firme une des plus sérieuses candidate pour la sortie d’un nouveau vaccin. Sa valeur grimpe à 35 milliards de $ jusqu’à l’annonce d’un essai validé le 15 novembre 2020. Le titre décolle alors comme une fusée jusqu’à 195 milliards de $ en septembre 2021. Depuis, la chute a été vertigineuse : -75%. Comment expliquer un tel renversement ?
Aujourd’hui, Moderna pèse 65 milliards de $ sur les marchés financiers alors qu’elle a généré 6 milliards de $ de profits. C’est un rapport de 1 à 10 ce qui, précise Louis Gave, ne pèse pas lourd. D’autant moins que la marque Moderna est aujourd’hui connue de tout le monde. Ses dirigeants n’ont pas besoin de dépenser de l’argent pour faire de la publicité, et les juteux contrats signés avec les gouvernements assurent des revenus confortables pour des années…
Malgré ces assurances, les marchés financiers sont devenus sceptiques. Quand les vaccins sont sortis, une efficacité de 95% était affichée – c’est-à-dire une immunité très forte (06’29’’). D’ailleurs, les autorités de santé n’auraient pas donné leur approbation en-dessous de 50%. Or, nous savons aujourd’hui que l’efficacité des vaccins à ARN messager est beaucoup plus faible qu’annoncé : l’Imperial College de Londres affirme par exemple qu’elle n’atteint pas 50%.
Une réaction typique de dirigeants qui ne sont pas capables de fournir ce qu’ils ont promis est de changer les objectifs… (07’55’’). On est passé de « vous ne tomberez pas malades » à « vous ne rendrez pas les autres malades » puis à « vous ne ferez pas de formes graves ». Les financiers sont pragmatiques et peuvent accepter que les « facteurs critiques de succès » évoluent. Là, il s’agit d’une chute telle qu’elle indique qu’ils doutent même du dernier argument. Pourquoi ne sont-ils pas convaincus ? (10’47’’) Parce que les statistiques mises en avant comparent la mortalité des vaccinés et des non vaccinés sans prendre en compte les différences majeures entre ces deux groupes. Les non vaccinés comprennent de manière disproportionnée des personnes fragiles – donc une plus haute mortalité n’est pas étonnante.
D’autres données ont semé le doute (12’46’’). Les analystes ont mis en parallèle les résultats israéliens et sud-africains. En Israël, plus de 60% de la population a reçu quatre doses alors que seulement 30% des Sud-africains ont reçu une seule dose. Contre toute attente, le graphique montre que les hospitalisations ont doublé en Israël alors qu’elles ont baissé en Afrique du Sud… On peut rétorquer que les populations sont très différentes. Mais la démographie israélienne n’a pas changé au cours de ces 18 derniers mois. Certes, on teste massivement dans les pays riches – ce qui gonfle les chiffres. Mais l’étude objective des courbes ne démontre pas une corrélation entre forte vaccination et baisse de la mortalité.
C’est une excellente nouvelle pour les marchés émergents (18’08’’) où la couverture vaccinale a été moins forte que dans les économies riches. Cela démonte aussi les théories du complot affirmant que « Big Pharma » avait tout planifié. La chute brutale du cours de Moderna est la preuve que la « success story » n’a pas duré longtemps. On ne peut pas reprocher au PDG de Moderna de vendre ses actions après avoir tant investi pendant une décennie sans retour d’investissement.
On a assisté à une panique des décideurs politiques (20’58’’) qui ont accepté de payer de gros chèques à des laboratoires leur promettant un produit miracle. Quitte à abaisser les critères d’approbation – comme les périodes de tests sur 5 ans. En fait, les financiers semblent avoir déjà anticipé l’abandon des « passeports vaccinaux » et des rappels. Ils veulent un retour à la normale et s’inquiètent des conséquences sociales de politiques trop contraignantes…
Avant l’annonce par Moderna de la sortie de son vaccin, cette société était déficitaire. Elle générait 800 millions de $ de ventes annuelles et peinait à engranger des profits, comme nombre d’entreprises dans le secteur des biotechnologies. La sortie de son vaccin a tout changé : un an après, ses ventes atteignaient 17 milliards de $ et ses profits la somme stratosphérique de 6 milliards de $ ! Rien d’étonnant en fait : les investisseurs ont misé sur une « poule aux œufs d’or » et la valeur boursière s’est envolée. Mais, depuis l’été 2021, le cours de Moderna est retombé à la valeur qu’il avait avant la sortie des vaccins.
Un graphique permet de suivre cette évolution ces deux dernières années (02’44’’). En mars 2020, juste avant la première vague en Europe, Moderna était valorisée à 9 milliards de $. Les investisseurs voient dans la firme une des plus sérieuses candidate pour la sortie d’un nouveau vaccin. Sa valeur grimpe à 35 milliards de $ jusqu’à l’annonce d’un essai validé le 15 novembre 2020. Le titre décolle alors comme une fusée jusqu’à 195 milliards de $ en septembre 2021. Depuis, la chute a été vertigineuse : -75%. Comment expliquer un tel renversement ?
Aujourd’hui, Moderna pèse 65 milliards de $ sur les marchés financiers alors qu’elle a généré 6 milliards de $ de profits. C’est un rapport de 1 à 10 ce qui, précise Louis Gave, ne pèse pas lourd. D’autant moins que la marque Moderna est aujourd’hui connue de tout le monde. Ses dirigeants n’ont pas besoin de dépenser de l’argent pour faire de la publicité, et les juteux contrats signés avec les gouvernements assurent des revenus confortables pour des années…
Malgré ces assurances, les marchés financiers sont devenus sceptiques. Quand les vaccins sont sortis, une efficacité de 95% était affichée – c’est-à-dire une immunité très forte (06’29’’). D’ailleurs, les autorités de santé n’auraient pas donné leur approbation en-dessous de 50%. Or, nous savons aujourd’hui que l’efficacité des vaccins à ARN messager est beaucoup plus faible qu’annoncé : l’Imperial College de Londres affirme par exemple qu’elle n’atteint pas 50%.
Une réaction typique de dirigeants qui ne sont pas capables de fournir ce qu’ils ont promis est de changer les objectifs… (07’55’’). On est passé de « vous ne tomberez pas malades » à « vous ne rendrez pas les autres malades » puis à « vous ne ferez pas de formes graves ». Les financiers sont pragmatiques et peuvent accepter que les « facteurs critiques de succès » évoluent. Là, il s’agit d’une chute telle qu’elle indique qu’ils doutent même du dernier argument. Pourquoi ne sont-ils pas convaincus ? (10’47’’) Parce que les statistiques mises en avant comparent la mortalité des vaccinés et des non vaccinés sans prendre en compte les différences majeures entre ces deux groupes. Les non vaccinés comprennent de manière disproportionnée des personnes fragiles – donc une plus haute mortalité n’est pas étonnante.
D’autres données ont semé le doute (12’46’’). Les analystes ont mis en parallèle les résultats israéliens et sud-africains. En Israël, plus de 60% de la population a reçu quatre doses alors que seulement 30% des Sud-africains ont reçu une seule dose. Contre toute attente, le graphique montre que les hospitalisations ont doublé en Israël alors qu’elles ont baissé en Afrique du Sud… On peut rétorquer que les populations sont très différentes. Mais la démographie israélienne n’a pas changé au cours de ces 18 derniers mois. Certes, on teste massivement dans les pays riches – ce qui gonfle les chiffres. Mais l’étude objective des courbes ne démontre pas une corrélation entre forte vaccination et baisse de la mortalité.
C’est une excellente nouvelle pour les marchés émergents (18’08’’) où la couverture vaccinale a été moins forte que dans les économies riches. Cela démonte aussi les théories du complot affirmant que « Big Pharma » avait tout planifié. La chute brutale du cours de Moderna est la preuve que la « success story » n’a pas duré longtemps. On ne peut pas reprocher au PDG de Moderna de vendre ses actions après avoir tant investi pendant une décennie sans retour d’investissement.
On a assisté à une panique des décideurs politiques (20’58’’) qui ont accepté de payer de gros chèques à des laboratoires leur promettant un produit miracle. Quitte à abaisser les critères d’approbation – comme les périodes de tests sur 5 ans. En fait, les financiers semblent avoir déjà anticipé l’abandon des « passeports vaccinaux » et des rappels. Ils veulent un retour à la normale et s’inquiètent des conséquences sociales de politiques trop contraignantes…