International
Brexit, pourquoi ça coince ?
Acquis après des mois de négociations difficiles ponctuées de rebondissements, l’accord sur le Brexit présenté par Theresa May au Parlement britannique a fait l’objet d’un rejet historique, par 432 voix contre 202. Inacceptable aux yeux des Britanniques, l’accord semble pourtant non-renégociable pour la Commission européenne. À moins de deux mois de la date prévue pour une sortie effective de l’Union européenne, se profile donc le risque d’un incertain no deal, une sortie sans accord.
L’accord présenté par Theresa May avait en effet tout d’une capitulation en rase campagne, tenant pour beaucoup au problème irlandais : un "filet de sécurité" ou "backstop", inclus dans l’accord pour garantir l’absence de frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord -sous souveraineté britannique- maintenait de fait le Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE. Conséquence : les Britanniques ne pouvaient négocier leurs propres accords commerciaux et devaient respecter les règles du marché commun tant que prévalait ce backstop. Pas surprenant qu’un tel marché de dupes ait été rejeté. Mais comment en est-on arrivé à un tel résultat, si contraire au souhait initial des partisans du Brexit de recouvrer leur souveraineté ?
Selon l’économiste David Cayla, cela s’explique par l’incapacité structurelle de l’Union européenne à négocier. Agrégat complexe d’intérêts nationaux différents, et dénuée de chef élu et légitime, l’UE ne peut transgresser ses propres règles sans menacer sa cohérence d’ensemble. Or il n’est point de négociation sans compromis et sans une inventivité nécessaire pour dépasser les points de blocage. Ne reste pour l’Union que l’option d’une intransigeance totale face aux Etats qui remettent en cause son fonctionnement. Ainsi de la Grèce en 2015 et du Royaume-Uni en 2019, qui ont donné l’impression de négocier seuls face à un mur. Cette position très ferme a aussi été celle de la France, qui a pourtant un fort intérêt à renégocier au mieux ses fortes relations commerciales, diplomatiques et militaires avec Londres.
Un accord est-il pour autant impossible ? La perspective d’un no deal, qui n’est dans l’intérêt de personne, pourrait certes imposer un compromis tardif et acceptable pour le Royaume-Uni, à condition que l’UE parvienne à dépasser sa position dogmatique. La prolongation des négociations offrirait également un certain répit. Quoiqu’il en soit, le Parlement britannique a montré qu’il préfèrerait le risque d’un no deal à un bad deal.
L’accord présenté par Theresa May avait en effet tout d’une capitulation en rase campagne, tenant pour beaucoup au problème irlandais : un "filet de sécurité" ou "backstop", inclus dans l’accord pour garantir l’absence de frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord -sous souveraineté britannique- maintenait de fait le Royaume-Uni dans une union douanière avec l’UE. Conséquence : les Britanniques ne pouvaient négocier leurs propres accords commerciaux et devaient respecter les règles du marché commun tant que prévalait ce backstop. Pas surprenant qu’un tel marché de dupes ait été rejeté. Mais comment en est-on arrivé à un tel résultat, si contraire au souhait initial des partisans du Brexit de recouvrer leur souveraineté ?
Selon l’économiste David Cayla, cela s’explique par l’incapacité structurelle de l’Union européenne à négocier. Agrégat complexe d’intérêts nationaux différents, et dénuée de chef élu et légitime, l’UE ne peut transgresser ses propres règles sans menacer sa cohérence d’ensemble. Or il n’est point de négociation sans compromis et sans une inventivité nécessaire pour dépasser les points de blocage. Ne reste pour l’Union que l’option d’une intransigeance totale face aux Etats qui remettent en cause son fonctionnement. Ainsi de la Grèce en 2015 et du Royaume-Uni en 2019, qui ont donné l’impression de négocier seuls face à un mur. Cette position très ferme a aussi été celle de la France, qui a pourtant un fort intérêt à renégocier au mieux ses fortes relations commerciales, diplomatiques et militaires avec Londres.
Un accord est-il pour autant impossible ? La perspective d’un no deal, qui n’est dans l’intérêt de personne, pourrait certes imposer un compromis tardif et acceptable pour le Royaume-Uni, à condition que l’UE parvienne à dépasser sa position dogmatique. La prolongation des négociations offrirait également un certain répit. Quoiqu’il en soit, le Parlement britannique a montré qu’il préfèrerait le risque d’un no deal à un bad deal.