Politique
Banlieues : le plan Borloo, nouveau coup d’épée dans l’eau ?
L'ancien ministre de la Ville Jean-Louis Borloo a rendu le 26 avril à Édouard Philippe un nouveau plan pour «faire revenir la République» dans ce qu’il est convenu d’appeler les « quartiers difficiles ». Cette entreprise de « réconciliation nationale » face au «repli identitaire et communautaire» concernerait 1500 quartiers ou banlieues en déshérence où vivent difficilement quelque 6 millions d'habitants. La mise en œuvre des «19 programmes robustes, structurants, innovants» de ce deuxième plan Borloo nécessiterait la création d'un fonds de 5 milliards d'euros - et d’injecter jusqu’à 48 milliards en cinq ans. D’où sans doute la fraîcheur avec laquelle le Premier ministre l’a accueilli …
Mais les maires des cités dortoirs, quelles que soient leurs couleurs politiques, ne manifestent pas non plus un enthousiasme débordant. Sans doute ont-ils de bonnes raisons de douter de la réalité d’un tel financement, mais surtout, ils savent d’expérience que la priorité n’est pas la rénovation urbaine même si celle-ci est à l’arrêt depuis cinq ans. C’est le déficit d’éducation, de culture, d’intégration qui est la cause essentielle du marasme des banlieues et du «nouvel apartheid» que redoute Jean-Louis Borloo. Certes, son rapport évoque la nécessité d'investir dans la petite enfance et la scolarisation et d’affecter 100 millions d'euros à la sécurité de « 60 villes les plus en difficultés»… Mais ce saupoudrage n’est-il pas dérisoire au regard des problèmes sécuritaires que posent les banlieues en proie aux islamistes et aux dealers, en dépit des 43 milliards d'euros injectés par l’Etat depuis 2004 sous la houlette de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), créée par… Jean-Louis Borloo ?
Xavier Lemoine, le maire divers-droite de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), exprime sobrement les réserves que lui inspire ce nouveau plan Borloo dans cet entretien au Figaro.
Mais les maires des cités dortoirs, quelles que soient leurs couleurs politiques, ne manifestent pas non plus un enthousiasme débordant. Sans doute ont-ils de bonnes raisons de douter de la réalité d’un tel financement, mais surtout, ils savent d’expérience que la priorité n’est pas la rénovation urbaine même si celle-ci est à l’arrêt depuis cinq ans. C’est le déficit d’éducation, de culture, d’intégration qui est la cause essentielle du marasme des banlieues et du «nouvel apartheid» que redoute Jean-Louis Borloo. Certes, son rapport évoque la nécessité d'investir dans la petite enfance et la scolarisation et d’affecter 100 millions d'euros à la sécurité de « 60 villes les plus en difficultés»… Mais ce saupoudrage n’est-il pas dérisoire au regard des problèmes sécuritaires que posent les banlieues en proie aux islamistes et aux dealers, en dépit des 43 milliards d'euros injectés par l’Etat depuis 2004 sous la houlette de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), créée par… Jean-Louis Borloo ?
Xavier Lemoine, le maire divers-droite de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), exprime sobrement les réserves que lui inspire ce nouveau plan Borloo dans cet entretien au Figaro.