International
Avec la Chine, c’est la « guerre froide » tous azimuts !
Accusations, sanctions, procès d’espions, expulsions …la situation se tend entre les Occidentaux, Etats-Unis en tête, et la Chine. Entre Washington et Pékin, les rapports sont au plus bas depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 1979. Leur confrontation atteint tous les domaines : commerciaux, technologiques et géostratégiques.
Depuis le début de l’année, les deux superpuissances se renvoient la responsabilité de la pandémie de la Covid-19. A ce grief s’ajoute la réprobation croissante des Occidentaux pour la répression chinoise contre les défenseurs de la démocratie à Hongkong et contre la minorité musulmane des Ouighours dans la province du Xinjiang (le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian s’est attiré les foudres de Pékin en évoquant devant l’Assemblée nationale, le 21 juillet, des « camps d’internement, de détentions massives, de disparitions, de travail forcé, de stérilisations forcées » des Ouighours). Les soupçons de cyberattaque et d’espionnage pratiqués à grande échelle et tous azimuts par Pékin alimentent en particulier le feuilleton autour du géant des télécommunications Huawei, champion de la 5G, qui voit les portes se fermer à ses produits sous la pression américaine. L’approche des élections présidentielles aux Etats-Unis jette de l’huile sur le feu. Donald Trump attaque son rival démocrate Joe Biden, ainsi que les administrations précédentes, sur leur naïveté à l’égard de la Chine. Les démocrates rétorquent en citant des flatteries adressées naguère par Trump au président chinois Xi Jinping.
Le coup de force de la Chine communiste qui a imposé sa « loi sécuritaire » à Hongkong en violation du traité de rétrocession avec le Royaume Uni, est un traumatisme pour les démocraties. Cette loi a conduit Londres à suspendre son traité d’extradition avec Hongkong et à offrir l’accès à la citoyenneté britannique à quelque 3 millions de Hongkongais. L’Europe elle-même s’est réveillée : « L’UE va développer une réponse coordonnée en soutien de l’autonomie de Hongkong », a promis Josep Borrell, son ministre des Affaires étrangères. Donald Trump a saisi l’occasion pour décréter une nouvelle série de sanctions contre Pékin. Il vient de signer un projet de loi visant les fonctionnaires chinois impliqués dans l’imposition de la loi sécuritaire à Hongkong, et un décret mettant fin aux mesures commerciales préférentielles réservées au territoire « spécial ». Des sanctions supplémentaires, comme la privation de visas pour les membres du parti communiste chinois et leurs familles, sont aussi dans les tuyaux. Tandis que la fille du fondateur de Huawei est en résidence surveillée au Canada depuis le 1er décembre 2018 en attendant une possible extradition vers les Etats-Unis, d’autres milliardaires de la nomenklatura, tous membres du parti communiste, tel Jack Ma, propriétaire du géant du commerce en ligne Alibaba, sont menacés de lourdes sanctions financières et d’être privés de visas. Ces péripéties contrecarrent la publicité que Xi Jinping a entrepris de faire dans le monde du « modèle chinois ».
Les tensions grandissent en mer de Chine méridionale où Pékin veut étendre sa zone maritime au grand dam des pays riverains soutenus par Washington. Elles se manifestent aussi dans le détroit de Taïwan (l’île indépendante, soutenue par les Etats-Unis, maintenue en alerte par les évènements de Hongkong) et même dans le golfe Persique, alors que la Chine s’est rapprochée spectaculairement de l’Iran, bête noire des Américains dans la région.
Dernier épisode du bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine : la fermeture du consulat chinois à Houston (Texas) le 22 juillet. « Une escalade sans précédent des récentes mesures prises par les Etats-Unis envers la Chine », a dénoncé le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères qui a promis « des contre-mesures fermes » dans le cas où Washington camperait sur sa décision. Réplique de la secrétairerie d’Etat : le président Donald Trump a pris cette décision à cause « du vol persistant de technologie américaine par des représentants et agents du gouvernement chinois », du « détournement des systèmes d'échanges universitaires » et du « comportement des diplomates chinois au consulat de Houston, incompatible avec les pratiques normales de la diplomatie ». Il était grand temps d’agir, a renchéri le président républicain de la commission du renseignement du Sénat, car le consulat de la Chine à Houston est « le cœur du vaste réseau d’espions et d’opérations d’influence du Parti communiste chinois aux Etats-Unis ». Ce consulat de Huston était l’un des cinq de la Chine aux États-Unis : on pourra en fermer d’autres, a averti Trump. La veille (21 juillet), le ministère américain de la Justice avait inculpé deux Chinois pour des attaques informatiques contre des entreprises engagées dans la recherche d'un vaccin anti-Covid-19. Bref, la température monte sur tous les fronts de cette nouvelle « guerre froide » …
Depuis le début de l’année, les deux superpuissances se renvoient la responsabilité de la pandémie de la Covid-19. A ce grief s’ajoute la réprobation croissante des Occidentaux pour la répression chinoise contre les défenseurs de la démocratie à Hongkong et contre la minorité musulmane des Ouighours dans la province du Xinjiang (le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian s’est attiré les foudres de Pékin en évoquant devant l’Assemblée nationale, le 21 juillet, des « camps d’internement, de détentions massives, de disparitions, de travail forcé, de stérilisations forcées » des Ouighours). Les soupçons de cyberattaque et d’espionnage pratiqués à grande échelle et tous azimuts par Pékin alimentent en particulier le feuilleton autour du géant des télécommunications Huawei, champion de la 5G, qui voit les portes se fermer à ses produits sous la pression américaine. L’approche des élections présidentielles aux Etats-Unis jette de l’huile sur le feu. Donald Trump attaque son rival démocrate Joe Biden, ainsi que les administrations précédentes, sur leur naïveté à l’égard de la Chine. Les démocrates rétorquent en citant des flatteries adressées naguère par Trump au président chinois Xi Jinping.
Le coup de force de la Chine communiste qui a imposé sa « loi sécuritaire » à Hongkong en violation du traité de rétrocession avec le Royaume Uni, est un traumatisme pour les démocraties. Cette loi a conduit Londres à suspendre son traité d’extradition avec Hongkong et à offrir l’accès à la citoyenneté britannique à quelque 3 millions de Hongkongais. L’Europe elle-même s’est réveillée : « L’UE va développer une réponse coordonnée en soutien de l’autonomie de Hongkong », a promis Josep Borrell, son ministre des Affaires étrangères. Donald Trump a saisi l’occasion pour décréter une nouvelle série de sanctions contre Pékin. Il vient de signer un projet de loi visant les fonctionnaires chinois impliqués dans l’imposition de la loi sécuritaire à Hongkong, et un décret mettant fin aux mesures commerciales préférentielles réservées au territoire « spécial ». Des sanctions supplémentaires, comme la privation de visas pour les membres du parti communiste chinois et leurs familles, sont aussi dans les tuyaux. Tandis que la fille du fondateur de Huawei est en résidence surveillée au Canada depuis le 1er décembre 2018 en attendant une possible extradition vers les Etats-Unis, d’autres milliardaires de la nomenklatura, tous membres du parti communiste, tel Jack Ma, propriétaire du géant du commerce en ligne Alibaba, sont menacés de lourdes sanctions financières et d’être privés de visas. Ces péripéties contrecarrent la publicité que Xi Jinping a entrepris de faire dans le monde du « modèle chinois ».
Les tensions grandissent en mer de Chine méridionale où Pékin veut étendre sa zone maritime au grand dam des pays riverains soutenus par Washington. Elles se manifestent aussi dans le détroit de Taïwan (l’île indépendante, soutenue par les Etats-Unis, maintenue en alerte par les évènements de Hongkong) et même dans le golfe Persique, alors que la Chine s’est rapprochée spectaculairement de l’Iran, bête noire des Américains dans la région.
Dernier épisode du bras de fer entre les Etats-Unis et la Chine : la fermeture du consulat chinois à Houston (Texas) le 22 juillet. « Une escalade sans précédent des récentes mesures prises par les Etats-Unis envers la Chine », a dénoncé le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères qui a promis « des contre-mesures fermes » dans le cas où Washington camperait sur sa décision. Réplique de la secrétairerie d’Etat : le président Donald Trump a pris cette décision à cause « du vol persistant de technologie américaine par des représentants et agents du gouvernement chinois », du « détournement des systèmes d'échanges universitaires » et du « comportement des diplomates chinois au consulat de Houston, incompatible avec les pratiques normales de la diplomatie ». Il était grand temps d’agir, a renchéri le président républicain de la commission du renseignement du Sénat, car le consulat de la Chine à Houston est « le cœur du vaste réseau d’espions et d’opérations d’influence du Parti communiste chinois aux Etats-Unis ». Ce consulat de Huston était l’un des cinq de la Chine aux États-Unis : on pourra en fermer d’autres, a averti Trump. La veille (21 juillet), le ministère américain de la Justice avait inculpé deux Chinois pour des attaques informatiques contre des entreprises engagées dans la recherche d'un vaccin anti-Covid-19. Bref, la température monte sur tous les fronts de cette nouvelle « guerre froide » …