International
Amy Coney Barrett à la Cour suprême américaine, une éclatante victoire de Trump
Sa nomination a été confirmée par le Sénat. Par 52 voix contre 48, les Républicains, majoritaires à la chambre haute des Etats-Unis, ont tous, sauf la sénatrice du Maine Susan Collins, ratifié la nomination d’Amy Coney Barrett à la Cour suprême américaine le 26 octobre. Elle est ainsi, à 48 ans, la benjamine de la Cour suprême et la cinquième femme en 231 ans d'histoire. Amy Coney Barrett occupe le siège laissé vacant par le décès, le 18 septembre, de la très progressiste Ruth Bader Ginsburg. Elle-même est une disciple du juge conservateur et catholique Antonin Scalia (décédé en 2016) qui fut autant une icône à droite que Ruth Baber Ginsburg, à gauche.
La nomination d’Amy Coney Barrett est une victoire retentissante de Donald Trump, à huit jours de l'élection présidentielle du 3 novembre. Le président-candidat renforce le poids de ses soutiens à la Cour Suprême en cas de contestation de l’élection. Même s’il devait néanmoins être battu par Joe Biden, il laisse ainsi un héritage durable : la Cour suprême des États-Unis, temple du Droit américain et arbitre des grands sujets de société, est désormais ancrée à droite pour des décennies puisque les juges sont élus à vie.
La Cour suprême compte désormais six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump. En quatre ans de mandat, celui-ci aura d’ailleurs nommé plus de 200 juges conservateurs dans l'ensemble du système judiciaire fédéral. Alors que la nouvelle juge à la Cour suprême venait de prêter serment dans la foulée de sa nomination devant le juge (noir) Clarence Thomas, le président des Etats-Unis a salué un « jour historique pour l'Amérique », louant « les qualifications impeccables », « la générosité dans la foi » et « le caractère en or » de cette mère de famille nombreuse (le foyer très uni d’Any et Jesse Barrett, lui-même ancien procureur fédéral, comporte 7 enfants dont un jeune fils trisomique et deux enfants adoptés en Haïti).
La droite qu’incarne Amy Coney Barrett ne ressemble pas à la droite française toujours à la remorque de la gauche sur les questions sociétales et bioéthiques. Bardée de diplômes, cette ancienne étudiante de la célèbre Université Notre-Dame y a elle-même enseigné le droit avant de siéger trois ans en tant que juge à la Cour d'appel fédérale. C’est une fervente catholique, fermement pro-vie (l’avortement a été légalisé dans tout le pays en 1973 par la décision Roe vs Wade de la Cour suprême). Prenant la parole avant le vote, le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell avait souligné que cette universitaire « brillante » et « qualifiée » applique le Droit et ne se mêle pas de politique. Le sénateur démocrate Chuck Schumer avait répliqué en pointant les « opinions de droite radicale » d’Amy Coney Barrett, non seulement sur l'avortement, mais sur les droits civiques, sur le programme d’assurance-maladie « Obamacare » qu’avait fait adopter l’ancien président démocrate, ou sur l'environnement. Il a conclu son intervention pour déplorer avec des accents dramatiques « l’un des jours les plus sombres de l’histoire américaine ». Ce qui confirme l’ampleur de la transformation opérée par Donald Trump en installant pour des décennies une majorité conservatrice sur la plupart des sujets sociétaux.
La nomination d’Amy Coney Barrett est une victoire retentissante de Donald Trump, à huit jours de l'élection présidentielle du 3 novembre. Le président-candidat renforce le poids de ses soutiens à la Cour Suprême en cas de contestation de l’élection. Même s’il devait néanmoins être battu par Joe Biden, il laisse ainsi un héritage durable : la Cour suprême des États-Unis, temple du Droit américain et arbitre des grands sujets de société, est désormais ancrée à droite pour des décennies puisque les juges sont élus à vie.
La Cour suprême compte désormais six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump. En quatre ans de mandat, celui-ci aura d’ailleurs nommé plus de 200 juges conservateurs dans l'ensemble du système judiciaire fédéral. Alors que la nouvelle juge à la Cour suprême venait de prêter serment dans la foulée de sa nomination devant le juge (noir) Clarence Thomas, le président des Etats-Unis a salué un « jour historique pour l'Amérique », louant « les qualifications impeccables », « la générosité dans la foi » et « le caractère en or » de cette mère de famille nombreuse (le foyer très uni d’Any et Jesse Barrett, lui-même ancien procureur fédéral, comporte 7 enfants dont un jeune fils trisomique et deux enfants adoptés en Haïti).
La droite qu’incarne Amy Coney Barrett ne ressemble pas à la droite française toujours à la remorque de la gauche sur les questions sociétales et bioéthiques. Bardée de diplômes, cette ancienne étudiante de la célèbre Université Notre-Dame y a elle-même enseigné le droit avant de siéger trois ans en tant que juge à la Cour d'appel fédérale. C’est une fervente catholique, fermement pro-vie (l’avortement a été légalisé dans tout le pays en 1973 par la décision Roe vs Wade de la Cour suprême). Prenant la parole avant le vote, le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell avait souligné que cette universitaire « brillante » et « qualifiée » applique le Droit et ne se mêle pas de politique. Le sénateur démocrate Chuck Schumer avait répliqué en pointant les « opinions de droite radicale » d’Amy Coney Barrett, non seulement sur l'avortement, mais sur les droits civiques, sur le programme d’assurance-maladie « Obamacare » qu’avait fait adopter l’ancien président démocrate, ou sur l'environnement. Il a conclu son intervention pour déplorer avec des accents dramatiques « l’un des jours les plus sombres de l’histoire américaine ». Ce qui confirme l’ampleur de la transformation opérée par Donald Trump en installant pour des décennies une majorité conservatrice sur la plupart des sujets sociétaux.