
A-t-on retrouvé le sceau de Ponce Pilate ?
Ponce Pilate a-t-il porté cet anneau ? Lui appartenait-il personnellement ? Fait dans un alliage de cuivre, il semble bien peu luxueux pour avoir appartenu directement au préfet de Judée, que l’on imagine plus arborer, de par son rang social, une bague en or ou en argent, éventuellement ornée d’une pierre précieuse. En sus de l’inscription "De Pilate", cet anneau porte l’image d’un cratère, sorte de vase sans poignée dans lequel mélanger le vin et l’eau. Un symbole couramment utilisé dans l’art juif il y a deux millénaires de cela. "Nous ne pensons pas plausible qu’un préfet porte un simple anneau de cuivre avec un motif connu pour être un motif juif en Judée avant et sous Ponce Pilate", estiment les chercheurs. Cette bague a sans doute été fabriquée localement. Mais il semble plus probable qu'elle ait appartenu à un soldat ou à un fonctionnaire chargé d’appliquer son sceau sur des documents.
Mais pourquoi parle-t-on soudain de l’inscription sur cette bague, quasiment un demi-siècle après sa découverte par l’archéologue israélien Gideon Foerster en 1969, sur le site de l’Hérodion, colline abritant le tombeau du roi Hérode Le Grand ? À l’époque, les archéologues n’étaient pas en mesure de déceler qu’il y avait une inscription sur cette bague. Il a fallu, pour faire apparaître cette inscription, faire appel à une technique ultra moderne, la Reflectance Transformation Imaging (RTI). Cette technologie permet de produire une image dynamique à partir d’une série de photographies frontales sous des éclairages artificiels différents. Ainsi, on peut voir en faisant pivoter l’image affichée sur l’écran d’un ordinateur les profondeurs les plus infimes, révéler des repentirs de peintre, des lettres effacées sous le texte de manuscrits, des graffiti, des pétroglyphes, des monnaies... et des sceaux.