Politique
A gauche, c’est Mélenchon le patron !
Jean-Luc Mélenchon, Premier ministre, comme le proclame son affiche de campagne pour les législatives ? C’est improbable. Mais Mélenchon, patron de la gauche, c’est fait. La coalition baptisée « Union populaire écologique et sociale » dont il est le « Leader Maximo » rassemble les Insoumis, les Verts, les communistes et les socialistes (du moins, les ralliés), mais elle est écrite à l’encre islamo-gauchiste de La France Insoumise. L’union a tout l’air d’une soumission, voire, s’agissant du PS, d’une dissolution…Il est vrai qu’après la très maigre récolte de sa candidate Anne Hidalgo au premier tour de la présidentielle (1,74 % des voix), le PS d’Olivier Faure n’était guère en mesure d’entamer un bras-de-fer avec Mélenchon (21,95 % des voix, pas loin derrière Marine Le Pen : 23,15 %).
Le « sauve qui peut !» consécutif à ce naufrage a conduit le Conseil national du PS à acter sa soumission aux Insoumis la nuit dernière (5-6 mai). Les mélenchonistes ont proposé aux socialistes soixante-dix circonscriptions (aucune à Paris, où Lamia El Aaraje est sommée de se retirer au profit de « l’insoumise » Danielle Simonnet) alors que les écologistes en avaient obtenu une centaine… Néanmoins, dès le début des négociations, et au grand dam de ses « éléphants », le PS avait entériné la majeure partie des douze mesures phares de l’Union populaire. Certaines sont pourtant aux antipodes des positions que le PS venait de défendre pendant la campagne présidentielle : sur l’Europe (avec désormais le droit de désobéir- « déroger», préfère-t-on dire au PS - aux traités européens- stratégie où le PS et EELV ne voyaient qu’un « Frexit » déguisé), sur l’âge de la retraite (60 ans au lieu des 62 ans naguère défendus par le PS), sur la loi El Khomri, sur le SMIC… Plus fondamentalement, le PS s’est soumis à la volonté de Mélenchon de « rompre avec la monarchie présidentielle » en basculant vers une VIe République communautariste.
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale ressemble à un « trou noir » avalant tous les débris de la gauche dans l’orbite de La France Insoumise. Son appétit est insatiable : loin d’être rebuté, il paraît aiguisé par les plus radicaux des gauchistes, tel le journaliste Aymeric Caron investi par l’Union dans la 18ème circonscription de Paris. Parmi les propositions révolutionnaires de Caron, la plus mémorable est sans doute celle qu’il avait émise en 2017 d’instaurer un « permis de voter » pour en exclure les individus « incultes et irresponsables ». Elle n’aura pas suffi à dissuader le Conseil national du PS de sauter le pas. Même constat pour les clins d’œil aux islamistes qui ont assuré à Mélenchon ses meilleurs scores dans les « banlieues ».
Il faut s’attendre à un rude choc en retour quand certaines fédérations socialistes découvriront l’absence de candidat socialiste dans leur circonscription… Les candidats PS déjà en campagne ne se voient pas s’effacer devant un Insoumis. Les dissidents auront le soutien de nombre d’ « anciens » du gabarit de Stéphane Le Foll, de Bernard Cazeneuve (qui a aussitôt démissionné du PS avec fracas), de Carole Delga, l’influente présidente de la région Occitanie, ou de François Kalfon, membre du bureau national du PS qui a dénoncé « un mauvais accord sur le fond et sur la forme. » « Je vois qu’il y a des convictions qui ont changé de manière opportuniste » a-t-il ajouté.
Entre les ralliés au macronisme et les ralliés au mélenchonisme, la mèche de l’explosion du PS est allumée. « Les socialistes payent le prix de leur paresse et de leur médiocrité », a déclaré en forme d’oraison funèbre, Jacques Attali, l’ancien conseiller de Mitterrand. Un diagnostic qui pourrait s’appliquer aussi à une grosse partie de la droite …Le plus inquiétant, dans cette affaire, c’est la popularité de Jean-Luc Mélenchon : le chef de La France insoumise jouirait d'une bonne image auprès de 35 % des Français (et de 72 % des sympathisants de gauche) selon le baromètre Elabe pour Les Echos et Radio Classique publié ce matin (en lien ci-dessous). Il serait même la deuxième personnalité politique préférée des Français, derrière l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, et progresserait dans toutes les catégories de population. Il dame le pion à Marine Le Pen qui semble avoir disparu du paysage politique malgré son score (41,45% des voix) au second tour de la présidentielle : « 37 % des Français considèrent le leader de La France insoumise comme le premier opposant à Emmanuel Macron, contre 33 % seulement pour la présidente du Rassemblement national. »
A droite, au centre, et dans les rangs de la gauche restée sociale-démocrate, le coup d’éclat du chef de La France Insoumise ne peut que servir Emmanuel Macron et la majorité présidentielle rebaptisée « Renaissance » : après la peur du Covid, après la peur de la guerre, après la peur de « l’extrême droite », voici l’épouvantail Mélenchon !
Le « sauve qui peut !» consécutif à ce naufrage a conduit le Conseil national du PS à acter sa soumission aux Insoumis la nuit dernière (5-6 mai). Les mélenchonistes ont proposé aux socialistes soixante-dix circonscriptions (aucune à Paris, où Lamia El Aaraje est sommée de se retirer au profit de « l’insoumise » Danielle Simonnet) alors que les écologistes en avaient obtenu une centaine… Néanmoins, dès le début des négociations, et au grand dam de ses « éléphants », le PS avait entériné la majeure partie des douze mesures phares de l’Union populaire. Certaines sont pourtant aux antipodes des positions que le PS venait de défendre pendant la campagne présidentielle : sur l’Europe (avec désormais le droit de désobéir- « déroger», préfère-t-on dire au PS - aux traités européens- stratégie où le PS et EELV ne voyaient qu’un « Frexit » déguisé), sur l’âge de la retraite (60 ans au lieu des 62 ans naguère défendus par le PS), sur la loi El Khomri, sur le SMIC… Plus fondamentalement, le PS s’est soumis à la volonté de Mélenchon de « rompre avec la monarchie présidentielle » en basculant vers une VIe République communautariste.
La Nouvelle Union populaire écologique et sociale ressemble à un « trou noir » avalant tous les débris de la gauche dans l’orbite de La France Insoumise. Son appétit est insatiable : loin d’être rebuté, il paraît aiguisé par les plus radicaux des gauchistes, tel le journaliste Aymeric Caron investi par l’Union dans la 18ème circonscription de Paris. Parmi les propositions révolutionnaires de Caron, la plus mémorable est sans doute celle qu’il avait émise en 2017 d’instaurer un « permis de voter » pour en exclure les individus « incultes et irresponsables ». Elle n’aura pas suffi à dissuader le Conseil national du PS de sauter le pas. Même constat pour les clins d’œil aux islamistes qui ont assuré à Mélenchon ses meilleurs scores dans les « banlieues ».
Il faut s’attendre à un rude choc en retour quand certaines fédérations socialistes découvriront l’absence de candidat socialiste dans leur circonscription… Les candidats PS déjà en campagne ne se voient pas s’effacer devant un Insoumis. Les dissidents auront le soutien de nombre d’ « anciens » du gabarit de Stéphane Le Foll, de Bernard Cazeneuve (qui a aussitôt démissionné du PS avec fracas), de Carole Delga, l’influente présidente de la région Occitanie, ou de François Kalfon, membre du bureau national du PS qui a dénoncé « un mauvais accord sur le fond et sur la forme. » « Je vois qu’il y a des convictions qui ont changé de manière opportuniste » a-t-il ajouté.
Entre les ralliés au macronisme et les ralliés au mélenchonisme, la mèche de l’explosion du PS est allumée. « Les socialistes payent le prix de leur paresse et de leur médiocrité », a déclaré en forme d’oraison funèbre, Jacques Attali, l’ancien conseiller de Mitterrand. Un diagnostic qui pourrait s’appliquer aussi à une grosse partie de la droite …Le plus inquiétant, dans cette affaire, c’est la popularité de Jean-Luc Mélenchon : le chef de La France insoumise jouirait d'une bonne image auprès de 35 % des Français (et de 72 % des sympathisants de gauche) selon le baromètre Elabe pour Les Echos et Radio Classique publié ce matin (en lien ci-dessous). Il serait même la deuxième personnalité politique préférée des Français, derrière l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, et progresserait dans toutes les catégories de population. Il dame le pion à Marine Le Pen qui semble avoir disparu du paysage politique malgré son score (41,45% des voix) au second tour de la présidentielle : « 37 % des Français considèrent le leader de La France insoumise comme le premier opposant à Emmanuel Macron, contre 33 % seulement pour la présidente du Rassemblement national. »
A droite, au centre, et dans les rangs de la gauche restée sociale-démocrate, le coup d’éclat du chef de La France Insoumise ne peut que servir Emmanuel Macron et la majorité présidentielle rebaptisée « Renaissance » : après la peur du Covid, après la peur de la guerre, après la peur de « l’extrême droite », voici l’épouvantail Mélenchon !