International
70e anniversaire de la République populaire de Chine : ce qui gâche un peu la fête
Personne ne s’attendait à ce que les fastueuses commémorations du 70ème anniversaire de la République populaire de Chine, ce 1er octobre, se déroulent dans une atmosphère bon enfant. Pas vraiment le genre du Parti communiste chinois (PCC) ni d’ailleurs d’aucun parti communiste au pouvoir. Mais ce qui devait être une triomphale autocélébration se heurte à un obstacle contre lequel la dictature totalitaire la plus sophistiquée demeure impuissante : le temps. Pas la météo (encore qu’elle aussi échappe à la puissance publique) mais le calendrier. Car ce 70ème anniversaire ne rencontre pas ce que les Grecs appelaient le « kairos », le moment opportun, le contexte favorable.
Déjà, organiser ces défilés martiaux place Tian'anmen 30 ans après la sanglante répression des manifestations d’étudiants (dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, bilan officiel 241 morts, 10.000 selon les Archives nationales britanniques) laisse un goût amer à ceux qui en ont gardé la mémoire. Cette coïncidence est d’ailleurs pointée par les manifestants actuels de Hongkong qui se sont jurés de gâcher l’anniversaire (qu’ils ont baptisé « jour de la tragédie nationale ») quel que soit le prix à payer. Au bout de dix-sept semaines d’émeutes, la « région administrative spéciale » de Hongkong s’incruste comme un caillou dans la chaussure du nouveau « Grand Timonier » Xi Jinping. Certes, les « cybercenseurs » de la République populaire veillent à colmater les fuites auprès des presque 1,4 milliard de chinois du continent, mais l’opinion publique mondiale a pris fait et cause pour ces manifestants de la liberté.
En organisant « le plus grand défilé militaire de son histoire », Pékin ne fait rien pour rasséréner la communauté internationale. Succédant aux grandes manœuvres de la marine chinoise du mois d’avril, les chars, les drones, les avions de chasse furtifs et les nouveaux missiles balistiques intercontinentaux exhibés aujourd’hui place Tian'anmen rappellent les parades de la place Rouge au plus fort de la Guerre froide (la portée de 15.000 km du nouveau missile intercontinental DF-41, équipé d’une dizaine de têtes nucléaires, lui permet d’atteindre n’importe quel point du territoire américain).
Le moment coïncide aussi avec un net ralentissement de la croissance (au plus bas depuis 30 ans) sur fond de guerre économique avec les Etats-Unis, et avec un écart croissant entre riches et pauvres.
Rien ne peut masquer ces tendances de fond, pas même les avancées technologiques les plus spectaculaires surtout quand elles favorisent, telle la reconnaissance faciale généralisée, le « flicage » le plus abouti jamais imposé à une société humaine. Avec l’instauration en cours d’un « système de notation citoyenne » permettant un implacable contrôle social high tech de chaque individu, le « rêve chinois », mot d’ordre de Xi Jinping qui multiplie les hommages à Mao, vire au cauchemar.
Déjà, organiser ces défilés martiaux place Tian'anmen 30 ans après la sanglante répression des manifestations d’étudiants (dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, bilan officiel 241 morts, 10.000 selon les Archives nationales britanniques) laisse un goût amer à ceux qui en ont gardé la mémoire. Cette coïncidence est d’ailleurs pointée par les manifestants actuels de Hongkong qui se sont jurés de gâcher l’anniversaire (qu’ils ont baptisé « jour de la tragédie nationale ») quel que soit le prix à payer. Au bout de dix-sept semaines d’émeutes, la « région administrative spéciale » de Hongkong s’incruste comme un caillou dans la chaussure du nouveau « Grand Timonier » Xi Jinping. Certes, les « cybercenseurs » de la République populaire veillent à colmater les fuites auprès des presque 1,4 milliard de chinois du continent, mais l’opinion publique mondiale a pris fait et cause pour ces manifestants de la liberté.
En organisant « le plus grand défilé militaire de son histoire », Pékin ne fait rien pour rasséréner la communauté internationale. Succédant aux grandes manœuvres de la marine chinoise du mois d’avril, les chars, les drones, les avions de chasse furtifs et les nouveaux missiles balistiques intercontinentaux exhibés aujourd’hui place Tian'anmen rappellent les parades de la place Rouge au plus fort de la Guerre froide (la portée de 15.000 km du nouveau missile intercontinental DF-41, équipé d’une dizaine de têtes nucléaires, lui permet d’atteindre n’importe quel point du territoire américain).
Le moment coïncide aussi avec un net ralentissement de la croissance (au plus bas depuis 30 ans) sur fond de guerre économique avec les Etats-Unis, et avec un écart croissant entre riches et pauvres.
Rien ne peut masquer ces tendances de fond, pas même les avancées technologiques les plus spectaculaires surtout quand elles favorisent, telle la reconnaissance faciale généralisée, le « flicage » le plus abouti jamais imposé à une société humaine. Avec l’instauration en cours d’un « système de notation citoyenne » permettant un implacable contrôle social high tech de chaque individu, le « rêve chinois », mot d’ordre de Xi Jinping qui multiplie les hommages à Mao, vire au cauchemar.