Économie
Suède : un gisement de terres rares qui change la donne
L'indépendance n'est pas un sport facile. L'Union Européenne le vérifie chaque jour, en tentant de réduire sa dépendance au pétrole et au gaz russe. Mais alors qu'elle a récemment décidé d'abandonner les véhicules thermiques pour le tout électrique à l'horizon 2035, un autre souci majeur demeure : à l’heure actuelle, la grande majorité des terres rares utilisées au sein de l'Union Européenne afin de produire des véhicules électriques ou des éoliennes sont en fait importées de Chine. Un quasi monopole dangereux à tous points de vue...
La découverte tout juste annoncée en Suède, à 145 km du cercle polaire arctique, pourrait changer la donne à l'avenir. Il s’agit en effet « du plus grand gisement connu d’éléments de terres rares dans notre partie du monde, a expliqué dans un communiqué Jan Moström, PDG du groupe minier public suédois LKAB. Il pourrait devenir un élément de base important pour la production des matières premières critiques absolument cruciales pour la transition verte. » C'est d'autant plus vrai qu'à l'heure actuelle, aucune mine de terres rares n'est exploitée sur le sol européen. Ce gisement de Per Geijer (du nom d’un géologue suédois) se situe au nord de la ville minière de Kiruna, où une mine de fer est déjà exploitée depuis 125 ans. En plus de 400 millions de tonnes de minerai de fer et de de l’équivalent d’un quart des besoins européens en phosphore, il contiendrait au moins un million de tonnes d’oxydes de terres rares, soit environ 1% des réserves mondiales, selon les estimations de l'US Geological Survey.
Alors que la Suède occupe actuellement la présidence tournante de l'Union Européenne, l'annonce de cette découverte a volontairement été faite durant une visite d’une délégation de la Commission européenne dans le pays. « L’électrification, l’autosuffisance et l’indépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie et de la Chine commenceront dans cette mine », a ainsi déclaré la vice-première ministre et ministre de l’Économie et de l’Énergie suédoise, Ebba Busch. En effet, qu'il s'agisse de produire des moteurs de voitures ou des rotors d'éoliennes, disposer de terres rares est crucial. Mais que sont exactement ces terres rares ? Il s'agit d'une famille de 17 éléments parmi les plus lourds du tableau périodique de Mendeleïev. Elles sont notamment exploitées pour leurs propriétés électromagnétiques. À elles seules, quatre terres rares – néodyme, praséodyme, dysprosium et terbium – représentent 90% de la valorisation d'un marché estimé à 1,7 milliard de dollars par an par Roskill en 2019. Le gisement découvert en Suède contiendrait en grande majorité (81%) des terres rares légères et en minorité (19%) des terres rares lourdes.
Rome ne s'est pas faite en un jour : commencer à exploiter ce gisement de terres rares devrait prendre dix à quinze ans, le temps d'obtenir les nombreuses autorisations nécessaires à l'exploitation d'un tel gisement. Sauf volonté européenne d'accélérer les choses afin de réduire au plus vite la dépendance à la Chine en la matière. « Un long chemin reste à parcourir avant une mise en exploitation. Nous prévoyons qu’il faudra plusieurs années pour étudier le gisement et les conditions d’une exploitation rentable et durable », a expliqué le PDG de LKAB, Jan Moström. Il faut dire que la quantité de roches à extraire pour en retirer ces métaux rares est dantesque. En général, les gisements les plus importants en contiennent moins de 5%. C'est pourquoi la ville minière, déjà mise en danger par sa mine de fer (qui fournit déjà à elle seule 80% du minerai de fer produit en Europe), va sans doute devoir poursuivre son déménagement (entamé en 2007) vers des sols plus stables. Des quartiers entiers ont déjà été déplacés à quelques kilomètres de là pour éviter leur effondrement.
La découverte tout juste annoncée en Suède, à 145 km du cercle polaire arctique, pourrait changer la donne à l'avenir. Il s’agit en effet « du plus grand gisement connu d’éléments de terres rares dans notre partie du monde, a expliqué dans un communiqué Jan Moström, PDG du groupe minier public suédois LKAB. Il pourrait devenir un élément de base important pour la production des matières premières critiques absolument cruciales pour la transition verte. » C'est d'autant plus vrai qu'à l'heure actuelle, aucune mine de terres rares n'est exploitée sur le sol européen. Ce gisement de Per Geijer (du nom d’un géologue suédois) se situe au nord de la ville minière de Kiruna, où une mine de fer est déjà exploitée depuis 125 ans. En plus de 400 millions de tonnes de minerai de fer et de de l’équivalent d’un quart des besoins européens en phosphore, il contiendrait au moins un million de tonnes d’oxydes de terres rares, soit environ 1% des réserves mondiales, selon les estimations de l'US Geological Survey.
Alors que la Suède occupe actuellement la présidence tournante de l'Union Européenne, l'annonce de cette découverte a volontairement été faite durant une visite d’une délégation de la Commission européenne dans le pays. « L’électrification, l’autosuffisance et l’indépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie et de la Chine commenceront dans cette mine », a ainsi déclaré la vice-première ministre et ministre de l’Économie et de l’Énergie suédoise, Ebba Busch. En effet, qu'il s'agisse de produire des moteurs de voitures ou des rotors d'éoliennes, disposer de terres rares est crucial. Mais que sont exactement ces terres rares ? Il s'agit d'une famille de 17 éléments parmi les plus lourds du tableau périodique de Mendeleïev. Elles sont notamment exploitées pour leurs propriétés électromagnétiques. À elles seules, quatre terres rares – néodyme, praséodyme, dysprosium et terbium – représentent 90% de la valorisation d'un marché estimé à 1,7 milliard de dollars par an par Roskill en 2019. Le gisement découvert en Suède contiendrait en grande majorité (81%) des terres rares légères et en minorité (19%) des terres rares lourdes.
Rome ne s'est pas faite en un jour : commencer à exploiter ce gisement de terres rares devrait prendre dix à quinze ans, le temps d'obtenir les nombreuses autorisations nécessaires à l'exploitation d'un tel gisement. Sauf volonté européenne d'accélérer les choses afin de réduire au plus vite la dépendance à la Chine en la matière. « Un long chemin reste à parcourir avant une mise en exploitation. Nous prévoyons qu’il faudra plusieurs années pour étudier le gisement et les conditions d’une exploitation rentable et durable », a expliqué le PDG de LKAB, Jan Moström. Il faut dire que la quantité de roches à extraire pour en retirer ces métaux rares est dantesque. En général, les gisements les plus importants en contiennent moins de 5%. C'est pourquoi la ville minière, déjà mise en danger par sa mine de fer (qui fournit déjà à elle seule 80% du minerai de fer produit en Europe), va sans doute devoir poursuivre son déménagement (entamé en 2007) vers des sols plus stables. Des quartiers entiers ont déjà été déplacés à quelques kilomètres de là pour éviter leur effondrement.