
Russie : une Coupe du monde de football à 10 milliards
Certes, à Moscou, comme dans les dix autres cités hôtes, les autorités comptent sur le futur développement régional, notamment touristique, entraîné par les matches et la venue des supporters du monde entier. Mais la corruption endémique a alourdi la facture des stades et infrastructures, dont l'avenir n'est guère certain une fois la compétition close. Pour autant, il fallait être prêt, la Russie l'est. Les douze stades sont opérationnels, à commencer par le stade Loujniki, qui a accueilli ce jeudi la cérémonie d'ouverture et le premier match de la compétition. L'ex stade Lénine a connu deux années de rénovation pour un coût de 330 millions d'euros.
Reste qu'à Samara, la pelouse cultivée en Allemagne a été livrée quelques semaines seulement avant le début de la compétition. Surcoût : 260 millions d'euros. Le pire dossier de cette coupe ? Le stade de Saint-Pétersbourg. "Une triste histoire", a concédé Vladimir Poutine. Sol tremblant sous les joueurs courant trop vite, gazon gorgé d'humidité et couvert de champignons, toit fuyant et bougeant par vents forts, changements de constructeurs, réparations... La note a augmenté 650 millions d'euros au terme de dix ans de travaux. "Avec, comme souvent en Russie, près de 30 % perdus en pots-de-vin et commissions", confie aux Echos Piotr Popov.
A ce jour, la Fifa compte bien que ces stades soient remplis, et à l'abri des risques d'attentats et du hooliganisme. Elle a vendu 2,4 millions de billets, dont un tiers pour les Russes, suivis des Américains et des Brésiliens. La France représente seulement 17 000 spectateurs... Côté sécurité, un « passeport de supporter » permet à la police de vérifier en amont le profil de chaque visiteur.
