Politique
Pas de démocratie sans vrais débats contradictoires
Nos sociétés vivent dans la peur ! Peurs écologiques ou sanitaires jusqu’à en perdre toute joie de vivre ! Paradoxalement, notre cité a peu l’expérience du débat contradictoire authentique qui aurait des vertus apaisantes en montrant la résilience de nos environnements. Quels remèdes proposer ?
En science, nous avons l’expérience des débats de type « équipe bleue / équipe rouge ». Ce concept évoque la confrontation entre des équipes bleues, couleur du consensus, menant des analyses théoriques extrapolées à des réalités complexes. Leurs modèles sont souvent paramétrés en fonction de résultats souhaités, ou retenus sur la base de risques connus. Des équipes rouges, couleur de la contestation, devraient parallèlement tester la résistance des hypothèses consensuelles face à des risques éventuels inconnus et tenter de les réfuter, au sens du philosophe Karl Popper, en les vérifiant sur des données réelles. Les consensus scientifiques ne sont pas des preuves, mais de simples arguments d’autorité n’apportant aucune autorité aux arguments. La dynamique des équipes rouges, plus flexible, est soutenue par un esprit dissident.
Ces méthodes sont pratiquées aux USA, dans l’armée, les entreprises, les universités, à la Chambre des représentants…. Elles sont financées à part entière car la dissidence ne peut être laissée à de simples bénévoles. De multiples expériences devraient être développées en ce sens.
Au parlement, l’Office d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), devrait dégager des budgets à des équipes rouges avant d’organiser des débats publics diffusés sur les chaines parlementaires.
Dans les entreprises, de tels budgets devraient être défiscalisés et les critères de responsabilité sociale et environnementale (RSE) ne devraient pas se limiter à juger leur stratégie sur la seule base des discours consensuels, mais sur leur capacité à financer des recherches « rouges » liées à leur cœur de métier. Par exemple, telle entreprise de froid industriel, devrait consacrer des budgets à des équipes rouges testant la validité des modèles qui ont conduit aux accords de Montréal sur le trou d’ozone : les changements de gaz réfrigérants sont-ils efficients face aux variations de rayons cosmiques ?
En matière de sécurité alimentaire, par exemple, des décrets usant d’allégations scientifiques ne devraient pas être signés sans financement préalable d’études épidémiologiques menées par des équipes rouges. Les présidents de Conseils scientifiques gouvernementaux devraient se soumettre publiquement à des contradicteurs et diffuser les minutes de leurs réunions traitant, par exemple, de la Covid-19.
Les débats devraient être publics. Il est certes difficile à un non spécialiste de débattre avec un spécialiste. Mais point besoin de compétence pour juger de la qualité d’un débat scientifique : tout un chacun, même non spécialiste repère très vite, dans un débat, l’usage d’invectives (complotistes, négationnistes, …) ou d’extrapolations simplificatrices, l’esquive à des questions gênantes ou le recours à de simples arguments d’autorité. C’est pourquoi, en contrepartie des budgets accordés à des équipes rouges, celles-ci s’engageraient à participer à des débats publics.
Les simples échanges d'opinion ne suffisent pas. Certes, tout sujet ne relève pas de la science, mais le libre choix est possible avec d’authentiques échanges d’opinions. Malheureusement, les opinions publiques sont comme les ventriloques d’idéologies préconçues. Il devient difficile de s’interroger sur les ressorts de nos propres opinions : quelle part accordons-nous à la logique plutôt qu’à l’intuition ? Quel est notre degré d’autonomie d’opinion et serions-nous prêts à quitter un groupe pour un autre système de pensée ? Notre vécu est-il plutôt légitimiste plutôt résistante ? Avons-nous besoin d’une autorité de référence ? Accordons-nous du crédit à ce qui ressemble à des consensus ? Quelles sont nos références sociales ou morales ? Notre vision du monde est-elle plutôt matérielle ou spirituelle ? Quelle importance attachons-nous aux symboles, aux rituels ? Si nous ne pouvons répondre à ces questions, nous aurons des difficultés à accepter l’échange d’opinions, voire à changer de points de vue.
L'enjeu derrière tout cela, c'est la démocratie. Malheureusement, nos démocraties sont devenues expertes en organisation de conférence citoyenne ou d’ingénierie de faux consensus sans recours à la controverse publique. Aucune démocratie n’est viable sans respect du principe de subsidiarité. Or le degré d’importance qu’une société accorde à la subsidiarité se mesure à sa capacité à accepter, et même à soutenir, l’émergence de discours dissidents. Les débats contradictoires et les échanges d’opinions n’ont pas pour objectif de construire des consensus, reflets illusoires de fausses vérités ou d’éthiques subjectives mais de construire l’unité d’une cité dans la diversité et la subsidiarité. Les enjeux sont le vivre ensemble et la liberté de conscience dans nos sociétés.
En science, nous avons l’expérience des débats de type « équipe bleue / équipe rouge ». Ce concept évoque la confrontation entre des équipes bleues, couleur du consensus, menant des analyses théoriques extrapolées à des réalités complexes. Leurs modèles sont souvent paramétrés en fonction de résultats souhaités, ou retenus sur la base de risques connus. Des équipes rouges, couleur de la contestation, devraient parallèlement tester la résistance des hypothèses consensuelles face à des risques éventuels inconnus et tenter de les réfuter, au sens du philosophe Karl Popper, en les vérifiant sur des données réelles. Les consensus scientifiques ne sont pas des preuves, mais de simples arguments d’autorité n’apportant aucune autorité aux arguments. La dynamique des équipes rouges, plus flexible, est soutenue par un esprit dissident.
Ces méthodes sont pratiquées aux USA, dans l’armée, les entreprises, les universités, à la Chambre des représentants…. Elles sont financées à part entière car la dissidence ne peut être laissée à de simples bénévoles. De multiples expériences devraient être développées en ce sens.
Au parlement, l’Office d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), devrait dégager des budgets à des équipes rouges avant d’organiser des débats publics diffusés sur les chaines parlementaires.
Dans les entreprises, de tels budgets devraient être défiscalisés et les critères de responsabilité sociale et environnementale (RSE) ne devraient pas se limiter à juger leur stratégie sur la seule base des discours consensuels, mais sur leur capacité à financer des recherches « rouges » liées à leur cœur de métier. Par exemple, telle entreprise de froid industriel, devrait consacrer des budgets à des équipes rouges testant la validité des modèles qui ont conduit aux accords de Montréal sur le trou d’ozone : les changements de gaz réfrigérants sont-ils efficients face aux variations de rayons cosmiques ?
En matière de sécurité alimentaire, par exemple, des décrets usant d’allégations scientifiques ne devraient pas être signés sans financement préalable d’études épidémiologiques menées par des équipes rouges. Les présidents de Conseils scientifiques gouvernementaux devraient se soumettre publiquement à des contradicteurs et diffuser les minutes de leurs réunions traitant, par exemple, de la Covid-19.
Les débats devraient être publics. Il est certes difficile à un non spécialiste de débattre avec un spécialiste. Mais point besoin de compétence pour juger de la qualité d’un débat scientifique : tout un chacun, même non spécialiste repère très vite, dans un débat, l’usage d’invectives (complotistes, négationnistes, …) ou d’extrapolations simplificatrices, l’esquive à des questions gênantes ou le recours à de simples arguments d’autorité. C’est pourquoi, en contrepartie des budgets accordés à des équipes rouges, celles-ci s’engageraient à participer à des débats publics.
Les simples échanges d'opinion ne suffisent pas. Certes, tout sujet ne relève pas de la science, mais le libre choix est possible avec d’authentiques échanges d’opinions. Malheureusement, les opinions publiques sont comme les ventriloques d’idéologies préconçues. Il devient difficile de s’interroger sur les ressorts de nos propres opinions : quelle part accordons-nous à la logique plutôt qu’à l’intuition ? Quel est notre degré d’autonomie d’opinion et serions-nous prêts à quitter un groupe pour un autre système de pensée ? Notre vécu est-il plutôt légitimiste plutôt résistante ? Avons-nous besoin d’une autorité de référence ? Accordons-nous du crédit à ce qui ressemble à des consensus ? Quelles sont nos références sociales ou morales ? Notre vision du monde est-elle plutôt matérielle ou spirituelle ? Quelle importance attachons-nous aux symboles, aux rituels ? Si nous ne pouvons répondre à ces questions, nous aurons des difficultés à accepter l’échange d’opinions, voire à changer de points de vue.
L'enjeu derrière tout cela, c'est la démocratie. Malheureusement, nos démocraties sont devenues expertes en organisation de conférence citoyenne ou d’ingénierie de faux consensus sans recours à la controverse publique. Aucune démocratie n’est viable sans respect du principe de subsidiarité. Or le degré d’importance qu’une société accorde à la subsidiarité se mesure à sa capacité à accepter, et même à soutenir, l’émergence de discours dissidents. Les débats contradictoires et les échanges d’opinions n’ont pas pour objectif de construire des consensus, reflets illusoires de fausses vérités ou d’éthiques subjectives mais de construire l’unité d’une cité dans la diversité et la subsidiarité. Les enjeux sont le vivre ensemble et la liberté de conscience dans nos sociétés.