Les partisans de l'ivermectine : ni chevaux ni vaches ?
Avons-nous une nouvelle preuve que le vent a commencé à tourner pour le récit officiel de la pandémie de Covid-19 ? Le 21 mars, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a accepté de retirer ses messages très influents sur les médias sociaux publiés contre l'utilisation de l'ivermectine pour traiter le Covid-19. Ayant publié un article intitulé « Pourquoi vous ne devriez pas utiliser l'ivermectine pour traiter ou prévenir le COVID-19 » en mars 2021, une augmentation rapide des prescriptions de ce médicament (utilisé à la fois en médecine vétérinaire et humaine) en août 2021 a poussé la FDA à le présenter sur Twitter exclusivement comme un vermifuge pour animaux : « Vous n'êtes pas un cheval. Vous n'êtes pas une vache. Sérieusement, tout le monde. Arrêtez ça. » Visionné 23,7 millions de fois en deux jours, ce tweet a ensuite été renforcé par des propos semblables contre l'ivermectine dans les médias américains et internationaux. Certains (New York Times, Associated Press, The Guardian) ont dû par la suite corriger leurs approximations flagrantes.
En juin 2022, les médecins Mary Talley Bowden, Robert Apter et Paul Marik — un éminent partisan de l'ivermectine contre le Covid-19 — ont intenté une action en justice contre la FDA pour ingérence dans leur pratique de la médecine. L'action a d'abord été rejetée au motif que la FDA bénéficie d'une « immunité souveraine » ; mais en septembre 2023 une cour d'appel de la Nouvelle-Orléans a statué que la FDA avait outrepassé son autorité : « La FDA n'est pas un médecin. Elle a le pouvoir d'informer, d'annoncer et de renseigner, mais pas d'approuver, de dénoncer ou de conseiller ». Le 21 mars, un accord a été conclu selon lequel la FDA a accepté de retirer tous ses messages contre l'ivermectine, les médecins acceptant de renoncer à leur action en justice.
Le même jour, le pharmacologue et ancien fonctionnaire de la FDA David Gortler a témoigné à Washington, au sujet de la campagne de la FDA, devant le sous-comité sur la pandémie de la Chambre des représentants. Utilisant la métaphore de la production de nouvelles voitures, Gortler a comparé la rapidité de l'approbation des injections d'ARNm contre le Covid-19 avec l'opposition aux médicaments connus tels que l'ivermectine. Il décrit les premières comme des voitures montées en « 45 minutes », « étudiées, fabriquées et distribuées aux conducteurs à la vitesse de la lumière (warp speed), ce qui signifie que la moindre erreur dans la conception ultra complexe de la nouvelle voiture signifierait qu'elle pourrait ne pas fonctionner du tout ». Quant aux anciennes voitures, ayant « même reçu un prix Nobel pour leur sécurité et leur fiabilité » (référence au prix décerné en 2015 au découvreur de l'ivermectine Satoshi Omura), « le gouvernement déclare par fiat que la voiture « 45 minutes » est non seulement la meilleure — mais la seule — voiture qu'il faille utiliser sur ses routes, et que les voitures plus anciennes et traditionnelles ne devraient être conduites que par des chevaux et des vaches ». Gortler s'insurge contre le traitement des dissidents scientifiques : « Ne pas se plier aux exigences du gouvernement signifie que je pourrais perdre mon emploi, […] que je serais qualifié d'égoïste et de stupide, et que je serais tourné en dérision en tant que colporteur de fausses informations ». Sa conclusion : « la dialectique scientifique intelligente ne devrait pas seulement être encouragée, elle devrait être exigée. Au lieu de cela, elle a été étouffée. »
La FDA continue à dire que l'efficacité de l'ivermectine contre le Covid-19 n'a pas été démontrée. Toutefois, comme l'a fait remarquer le Dr Pierre Kory, collègue de Paul Marik et auteur du livre La guerre contre l'ivermectine, beaucoup soupçonnent l'action de la FDA d'être motivée par le fait que la réutilisation d'un médicament connu et bon marché contre le coronavirus menaçait à la fois le programme de vaccination et les produits coûteux (remdesivir, molnupiravir, Paxlovid) développés par les sociétés pharmaceutiques. Quant à la collaboration étroite entre les autorités sanitaires et les médias en 2021, Kory soulève la question de l'éventuel rôle de coordination de la société de relations publiques Weber Shandwick, qui a travaillé pour le Center for Disease Control (CDC) mais aussi pour Pfizer-BioNTech et Moderna. En octobre 2022, le sénateur Rand Paul avait déjà signalé ce conflit d'intérêt potentiel par écrit à la directrice du CDC, Rachelle Walensky, notant que le CDC avait accordé un contrat de 55 millions de dollars à Weber en septembre 2020, entre autres pour promouvoir les vaccins. Trois mois plus tard, des recommandations pour les injections de ses clients Pfizer-BioNTech et Moderna ont été transmises au CDC. Rand Paul a écrit que « les Américains attendent et méritent l'impartialité des entités chargées d'émettre des recommandations sur l'utilisation des vaccins COVID-19 ». Le degré réel de cette impartialité reste un sujet de discussion. C'est néanmoins un débat dont les autorités pourraient ne pas sortir indemnes à voir le recul pris par la FDA sur l'ivermectine.