Sport
Messi sur le toit du monde
« Divin Messi ! » s’extasient en chœur les journaux de la planète au lendemain du sacre argentin. Une hymne universelle au petit génie de Rosario et à sa performance toute « maradonienne » jusqu'au bout d’une finale « d'anthologie ».
Le temps et l’espace ne suffisent plus à qualifier ce dieu du stade. L’Olympe n’est plus à sa mesure. Pour The Times, Lionel Messi « a planté son drapeau au sommet de l'Everest ». La Süddeutsche Zeitung écrit que « Lionel Messi crée une œuvre éternelle » en remportant « le premier titre de champion du monde dans une cathédrale blanche et bleue ». Oui, le Qatar hébergeait bien une « cathédrale ». Qui peut dire encore que le foot n’est pas une religion quand le quotidien sportif argentin Olé titre sobrement « Gloire éternelle à Messi » ? Ou bien quand L’Équipe parle d’« un événement majeur de l'histoire du jeu qui rapproche cet artiste absolu de l'immortalité ». Rien que ça.
On dirait même que les morts communiquent avec les vivants lorsque la Gazzetta dello Sport se dit convaincue que Messi est « un trait d'union avec Maradona ». Avec son 1m69, soit 4 de plus que le « Pibe de Oro » mort en 2020, en serait-il un sosie, une réincarnation ? Qui se souvient de son but contre Getafe (2007) peut se plaire à y croire. Alors âgé de 19 ans, Messi marque comme Maradona contre l’Angleterre, en 1986 au Mexique. Messi, ce jour-là, commençait à écrire sa légende. Á 35 ans, le voila donc honoré du seul trophée qui lui manquait. Avec sept buts, dont deux inscrits lors de cette finale phénoménale, Messi vient de guider l'Albiceleste vers la terre promise, ce sacre qui lui échappait depuis 36 ans.
Messi est-il cependant le plus grand joueur de tous les temps ? Tous ou presque répondent « oui » aujourd'hui, même si Pelé reste le seul footballeur à avoir gagné trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970). Maradona, champion du monde 1986 et finaliste quatre ans plus tard, ne brandit point la Coupe d'Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions. Le palmarès de Messi apparaît ainsi presque inégalé, avec un Mondial (2022), une Copa America (2021), quatre Ligues des champions, une multitude de championnats et de coupes nationales et sept Ballons d'Or (!). Avec ce 41e trophée collectif conquis chez les professionnels, sans compter un Mondial des moins de 20 ans, le petit Argentin supplante de beaucoup Pelé, Maradona, Zidane, Di Stéfano, Cruyff ou encore Beckenbauer. Dani Alves, son ancien partenaire au FC Barcelone, est l’un des rares joueurs à compter plus de trophées que lui (43). Et il semble que ce soit la fin de la rivalité avec Ronaldo, lui qui ne sera jamais champion du monde. « Le Mondial-2022 met fin au débat Messi x CR7 : l'Argentin est le meilleur joueur des 50 dernières années », conclut le site d'informations brésilien Uol. Messi aligne des statistiques stratosphériques comme buteur (+700 dont 91 buts sur une seule année, en 2015), passeur (+500 passes décisives), dribbleur hors pair (+1.800 joueurs éliminés) mais il est plus que cela : avec ses actions qui font rêver, sa frappe de balle soudaine, précise et très puissante, sa vision du jeu extraordinaire et ses passes incroyables, il est depuis longtemps appelé le GOAT (« Greatest of All Times »).
Après la finale, le Roi Pelé envoya ce message : « Sa trajectoire le méritait. » Quittons les chiffres et le jeu pour se tourner vers la vie du prodige. Le documentaire de Mediapro nous renseigne sur Messi avant Messi. Les témoignages touchants de ses proches évoquent son parcours hors-norme. Une leçon de vie et un conte de fées. Trois mots pourraient en résumer l’esprit :
La confiance : le jeune Messi, très petit, timide et introverti, doit tout à sa grand-mère, Célia, morte en 1998. C’est elle qui crut en lui. Sans elle, peut-être que ce surdoué de la balle errerait toujours dans les rues crasseuses de Rosario et du quartier ouvrier de Santa Fe. Il la remercie à chaque but, le regard et les index levés vers le ciel, après un signe de croix : « Elle me manque tellement. J’aurais tellement voulu qu’elle voie ce que je suis devenu ! ». Le FC Barcelone aussi croira en ce petit, quand il fallut l'accueillir avec sa famille et payer son traitement pour qu’il grandît au-delà du 1m50 où le destin le condamnait. Ronaldinho ou Frank Rijkaard jouèrent ensuite le rôle de parrains auprès de cet adolescent taciturne.
La persévérance : faut-il rappeler que la « puce » perdit trois finales de Copa America (2007, 2015, 2016) et une au Mondial (2014) ? Les échecs jalonnent aussi son palmarès. Mais la pression qu’il eut très jeune quand il fut confié à la Masia barcelonaise à l'âge de 13 ans le fortifia à l’extrême, lui interdisant de renoncer.
La vaillance : Messi est une machine inarrêtable. Privé de ballon, il se sent désœuvré. Sans doute aussi pour faire mentir sa petite taille dont il fera une force pour aller vite et passer partout. Pour la Gazzetta dello Sport, « Messi est un génie dans un corps ordinaire, ou plutôt dans un corps qui n’a rien d’athlétique ». Mais « dans le football, ce physique peut suffire si vous avez la tête d’un artiste et le pied de Dieu ».
Le temps et l’espace ne suffisent plus à qualifier ce dieu du stade. L’Olympe n’est plus à sa mesure. Pour The Times, Lionel Messi « a planté son drapeau au sommet de l'Everest ». La Süddeutsche Zeitung écrit que « Lionel Messi crée une œuvre éternelle » en remportant « le premier titre de champion du monde dans une cathédrale blanche et bleue ». Oui, le Qatar hébergeait bien une « cathédrale ». Qui peut dire encore que le foot n’est pas une religion quand le quotidien sportif argentin Olé titre sobrement « Gloire éternelle à Messi » ? Ou bien quand L’Équipe parle d’« un événement majeur de l'histoire du jeu qui rapproche cet artiste absolu de l'immortalité ». Rien que ça.
On dirait même que les morts communiquent avec les vivants lorsque la Gazzetta dello Sport se dit convaincue que Messi est « un trait d'union avec Maradona ». Avec son 1m69, soit 4 de plus que le « Pibe de Oro » mort en 2020, en serait-il un sosie, une réincarnation ? Qui se souvient de son but contre Getafe (2007) peut se plaire à y croire. Alors âgé de 19 ans, Messi marque comme Maradona contre l’Angleterre, en 1986 au Mexique. Messi, ce jour-là, commençait à écrire sa légende. Á 35 ans, le voila donc honoré du seul trophée qui lui manquait. Avec sept buts, dont deux inscrits lors de cette finale phénoménale, Messi vient de guider l'Albiceleste vers la terre promise, ce sacre qui lui échappait depuis 36 ans.
Messi est-il cependant le plus grand joueur de tous les temps ? Tous ou presque répondent « oui » aujourd'hui, même si Pelé reste le seul footballeur à avoir gagné trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970). Maradona, champion du monde 1986 et finaliste quatre ans plus tard, ne brandit point la Coupe d'Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions. Le palmarès de Messi apparaît ainsi presque inégalé, avec un Mondial (2022), une Copa America (2021), quatre Ligues des champions, une multitude de championnats et de coupes nationales et sept Ballons d'Or (!). Avec ce 41e trophée collectif conquis chez les professionnels, sans compter un Mondial des moins de 20 ans, le petit Argentin supplante de beaucoup Pelé, Maradona, Zidane, Di Stéfano, Cruyff ou encore Beckenbauer. Dani Alves, son ancien partenaire au FC Barcelone, est l’un des rares joueurs à compter plus de trophées que lui (43). Et il semble que ce soit la fin de la rivalité avec Ronaldo, lui qui ne sera jamais champion du monde. « Le Mondial-2022 met fin au débat Messi x CR7 : l'Argentin est le meilleur joueur des 50 dernières années », conclut le site d'informations brésilien Uol. Messi aligne des statistiques stratosphériques comme buteur (+700 dont 91 buts sur une seule année, en 2015), passeur (+500 passes décisives), dribbleur hors pair (+1.800 joueurs éliminés) mais il est plus que cela : avec ses actions qui font rêver, sa frappe de balle soudaine, précise et très puissante, sa vision du jeu extraordinaire et ses passes incroyables, il est depuis longtemps appelé le GOAT (« Greatest of All Times »).
Après la finale, le Roi Pelé envoya ce message : « Sa trajectoire le méritait. » Quittons les chiffres et le jeu pour se tourner vers la vie du prodige. Le documentaire de Mediapro nous renseigne sur Messi avant Messi. Les témoignages touchants de ses proches évoquent son parcours hors-norme. Une leçon de vie et un conte de fées. Trois mots pourraient en résumer l’esprit :
La confiance : le jeune Messi, très petit, timide et introverti, doit tout à sa grand-mère, Célia, morte en 1998. C’est elle qui crut en lui. Sans elle, peut-être que ce surdoué de la balle errerait toujours dans les rues crasseuses de Rosario et du quartier ouvrier de Santa Fe. Il la remercie à chaque but, le regard et les index levés vers le ciel, après un signe de croix : « Elle me manque tellement. J’aurais tellement voulu qu’elle voie ce que je suis devenu ! ». Le FC Barcelone aussi croira en ce petit, quand il fallut l'accueillir avec sa famille et payer son traitement pour qu’il grandît au-delà du 1m50 où le destin le condamnait. Ronaldinho ou Frank Rijkaard jouèrent ensuite le rôle de parrains auprès de cet adolescent taciturne.
La persévérance : faut-il rappeler que la « puce » perdit trois finales de Copa America (2007, 2015, 2016) et une au Mondial (2014) ? Les échecs jalonnent aussi son palmarès. Mais la pression qu’il eut très jeune quand il fut confié à la Masia barcelonaise à l'âge de 13 ans le fortifia à l’extrême, lui interdisant de renoncer.
La vaillance : Messi est une machine inarrêtable. Privé de ballon, il se sent désœuvré. Sans doute aussi pour faire mentir sa petite taille dont il fera une force pour aller vite et passer partout. Pour la Gazzetta dello Sport, « Messi est un génie dans un corps ordinaire, ou plutôt dans un corps qui n’a rien d’athlétique ». Mais « dans le football, ce physique peut suffire si vous avez la tête d’un artiste et le pied de Dieu ».