
Le Planning familial plane avec nos impôts
Les signataires dénoncent les « absurdités scientifiques » que répand le Planning familial dans un « lexique trans » publié sur son site. En particulier dans la partie consacrée aux « identités de genre » ou « orientations marginalisées » réunies sous le sigle LGBTQIA+ (pour lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexe, asexuel, le « + » laissant la porte ouverte à l’inventivité du lecteur). « Ce lexique est une négation totale de la science et de la biologie et prétend imposer de nouvelles normes et un nouveau vocabulaire pour soi-disant éduquer nos enfants au nom de l’idéologie transactiviste », accuse Caroline Eliacheff, pédopsychiatre, fondatrice de l’Observatoire La Petite Sirène, qui a pris l’initiative de cette tribune. On peut y lire un « petit florilège » des interdits que voudraient imposer le Planning familial, « pour accueillir le plus respectueusement l’ensemble des personnes ». Exemples : sous l’entrée « assignation à la naissance », le Planning soutient que ce sont « les médecins qui décident si l’individu est un garçon ou une fille selon des normes de longueur du pénis/clitoris »...alors que le « sexe » est un « construit social » selon la théorie du genre adoptée par le Planning. Suit une liste de « termes à ne pas utiliser », tels « mâle/femelle », « termes binaires ne reflétant pas la variété de nos corps et de nos vécus », ou « masculin/féminin » frappés de l’interdit des « stéréotypes genrés ».
Le Planning familial n’en est pas à son coup d’essai. Il avait lancé en août dernier une campagne d’affichage mettant en scène un couple d’hommes sous le titre : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints » ! L’année précédente (2021), une campagne de prétendue « éducation sexuelle » du Planning familial faisait la promotion de la « non-monogamie ». Le Planning est agréé par l'Éducation nationale mais a dû interrompre ses interventions dans les écoles pendant la crise sanitaire (cf. LSDJ n°1236). Il a alors lancé une grande campagne à destination des jeunes sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MonEducSex, avec des slogans de ce type : « Mettre en scène la pièce de Roméo et Juliette, c’est sympa. Mais imaginer que je peux aimer plusieurs personnes, c’est être libre de mes choix. » Une proposition dont le caractère « familial » ne saute pas aux yeux. Un texte explicatif précisait que la monogamie n’est pas la « seule forme de vie sentimentale » : « il peut s’agir de polyamour, de non-monogamie, de relations libres et ouvertes… ».
La promotion du « polyamour » par le Planning s’inscrit dans la conception plus vaste du « féminisme intersectionnel » qu’il a adopté au moins depuis son congrès de Niort, en octobre 2019. « C'est à partir de ce dogme antiscientifique, quasi sectaire, de l'intersectionnalité – mot « savant » dont se pare l'idéologie woke – que le Planning se targue « d'éduquer » les enfants de la maternelle au lycée » à grand renfort de novlangue et d’écriture inclusive, souligne la tribune. Selon une mode venue d’Amérique, « l’intersectionnalité » prône la nécessité de penser ensemble les concepts de classe, de genre et de race. À chacun correspond un type de discriminations, lesquelles s’accumuleraient, s’agissant, par exemple, des discriminations subies Outre-Atlantique par les afro-américains. En revanche, le Planning familial met peu d’empressement à défendre les femmes contre la menace islamique qui ne semble pas propice à une lecture « intersectionnelle » et « déconstruiviste ». Il milite en effet pour « une meilleure inclusion » dans notre société des « femmes voilées ou portant le voile », et son antenne de Grenoble a pris fait et cause, en 2019, pour l'autorisation du burkini dans les piscines municipales. Pour une association féministe, n’y aurait-il pas là comme un paradoxe ?
