Politique
Le Planning familial plane avec nos impôts
Le vent tourne. Après la Ligue des droits de l’homme (cf. LSDJ n°1878), c’est le Planning familial qui est sur la sellette. Une tribune publiée le 16 avril dans Le Point (en lien ci-dessous) met en garde contre les actions de cette association : « Nos enfants, nos adolescents sont en danger. » Elle est signée par une centaine d’intellectuels et de médecins (tels le professeur Israël Nisand, Élisabeth Badinter, philosophe, Michèle Tribalat, démographe, Didier Sicard, médecin, ou l’ancien ministre de la santé Jean-François Mattei). Ces personnalités accusent le Planning d’« intoxiquer » la jeunesse à grand renfort d’idéologie « transactiviste » (qui tient pour néfaste la désignation par la sexualité corporelle : ainsi il ne faudrait plus parler de « femmes » mais de « personnes menstruées », ni d’« hommes » mais de « personnes qui ont des testicules »). Cette tribune préconise l’arrêt des subventions au Planning familial (2,8 millions d’euros par an venant de l’État et de diverses collectivités), ce qui a piqué au vif la présidente du Planning, Sarah Durocher, qui dénonce une « pure opération politique » (de fait, le sujet est éminemment politique – d’où son importance !).
Les signataires dénoncent les « absurdités scientifiques » que répand le Planning familial dans un « lexique trans » publié sur son site. En particulier dans la partie consacrée aux « identités de genre » ou « orientations marginalisées » réunies sous le sigle LGBTQIA+ (pour lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexe, asexuel, le « + » laissant la porte ouverte à l’inventivité du lecteur). « Ce lexique est une négation totale de la science et de la biologie et prétend imposer de nouvelles normes et un nouveau vocabulaire pour soi-disant éduquer nos enfants au nom de l’idéologie transactiviste », accuse Caroline Eliacheff, pédopsychiatre, fondatrice de l’Observatoire La Petite Sirène, qui a pris l’initiative de cette tribune. On peut y lire un « petit florilège » des interdits que voudraient imposer le Planning familial, « pour accueillir le plus respectueusement l’ensemble des personnes ». Exemples : sous l’entrée « assignation à la naissance », le Planning soutient que ce sont « les médecins qui décident si l’individu est un garçon ou une fille selon des normes de longueur du pénis/clitoris »...alors que le « sexe » est un « construit social » selon la théorie du genre adoptée par le Planning. Suit une liste de « termes à ne pas utiliser », tels « mâle/femelle », « termes binaires ne reflétant pas la variété de nos corps et de nos vécus », ou « masculin/féminin » frappés de l’interdit des « stéréotypes genrés ».
Le Planning familial n’en est pas à son coup d’essai. Il avait lancé en août dernier une campagne d’affichage mettant en scène un couple d’hommes sous le titre : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints » ! L’année précédente (2021), une campagne de prétendue « éducation sexuelle » du Planning familial faisait la promotion de la « non-monogamie ». Le Planning est agréé par l'Éducation nationale mais a dû interrompre ses interventions dans les écoles pendant la crise sanitaire (cf. LSDJ n°1236). Il a alors lancé une grande campagne à destination des jeunes sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MonEducSex, avec des slogans de ce type : « Mettre en scène la pièce de Roméo et Juliette, c’est sympa. Mais imaginer que je peux aimer plusieurs personnes, c’est être libre de mes choix. » Une proposition dont le caractère « familial » ne saute pas aux yeux. Un texte explicatif précisait que la monogamie n’est pas la « seule forme de vie sentimentale » : « il peut s’agir de polyamour, de non-monogamie, de relations libres et ouvertes… ».
La promotion du « polyamour » par le Planning s’inscrit dans la conception plus vaste du « féminisme intersectionnel » qu’il a adopté au moins depuis son congrès de Niort, en octobre 2019. « C'est à partir de ce dogme antiscientifique, quasi sectaire, de l'intersectionnalité – mot « savant » dont se pare l'idéologie woke – que le Planning se targue « d'éduquer » les enfants de la maternelle au lycée » à grand renfort de novlangue et d’écriture inclusive, souligne la tribune. Selon une mode venue d’Amérique, « l’intersectionnalité » prône la nécessité de penser ensemble les concepts de classe, de genre et de race. À chacun correspond un type de discriminations, lesquelles s’accumuleraient, s’agissant, par exemple, des discriminations subies Outre-Atlantique par les afro-américains. En revanche, le Planning familial met peu d’empressement à défendre les femmes contre la menace islamique qui ne semble pas propice à une lecture « intersectionnelle » et « déconstruiviste ». Il milite en effet pour « une meilleure inclusion » dans notre société des « femmes voilées ou portant le voile », et son antenne de Grenoble a pris fait et cause, en 2019, pour l'autorisation du burkini dans les piscines municipales. Pour une association féministe, n’y aurait-il pas là comme un paradoxe ?
Les signataires dénoncent les « absurdités scientifiques » que répand le Planning familial dans un « lexique trans » publié sur son site. En particulier dans la partie consacrée aux « identités de genre » ou « orientations marginalisées » réunies sous le sigle LGBTQIA+ (pour lesbiennes, gays, bi, trans, queer, intersexe, asexuel, le « + » laissant la porte ouverte à l’inventivité du lecteur). « Ce lexique est une négation totale de la science et de la biologie et prétend imposer de nouvelles normes et un nouveau vocabulaire pour soi-disant éduquer nos enfants au nom de l’idéologie transactiviste », accuse Caroline Eliacheff, pédopsychiatre, fondatrice de l’Observatoire La Petite Sirène, qui a pris l’initiative de cette tribune. On peut y lire un « petit florilège » des interdits que voudraient imposer le Planning familial, « pour accueillir le plus respectueusement l’ensemble des personnes ». Exemples : sous l’entrée « assignation à la naissance », le Planning soutient que ce sont « les médecins qui décident si l’individu est un garçon ou une fille selon des normes de longueur du pénis/clitoris »...alors que le « sexe » est un « construit social » selon la théorie du genre adoptée par le Planning. Suit une liste de « termes à ne pas utiliser », tels « mâle/femelle », « termes binaires ne reflétant pas la variété de nos corps et de nos vécus », ou « masculin/féminin » frappés de l’interdit des « stéréotypes genrés ».
Le Planning familial n’en est pas à son coup d’essai. Il avait lancé en août dernier une campagne d’affichage mettant en scène un couple d’hommes sous le titre : « Au Planning, on sait que les hommes aussi peuvent être enceints » ! L’année précédente (2021), une campagne de prétendue « éducation sexuelle » du Planning familial faisait la promotion de la « non-monogamie ». Le Planning est agréé par l'Éducation nationale mais a dû interrompre ses interventions dans les écoles pendant la crise sanitaire (cf. LSDJ n°1236). Il a alors lancé une grande campagne à destination des jeunes sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MonEducSex, avec des slogans de ce type : « Mettre en scène la pièce de Roméo et Juliette, c’est sympa. Mais imaginer que je peux aimer plusieurs personnes, c’est être libre de mes choix. » Une proposition dont le caractère « familial » ne saute pas aux yeux. Un texte explicatif précisait que la monogamie n’est pas la « seule forme de vie sentimentale » : « il peut s’agir de polyamour, de non-monogamie, de relations libres et ouvertes… ».
La promotion du « polyamour » par le Planning s’inscrit dans la conception plus vaste du « féminisme intersectionnel » qu’il a adopté au moins depuis son congrès de Niort, en octobre 2019. « C'est à partir de ce dogme antiscientifique, quasi sectaire, de l'intersectionnalité – mot « savant » dont se pare l'idéologie woke – que le Planning se targue « d'éduquer » les enfants de la maternelle au lycée » à grand renfort de novlangue et d’écriture inclusive, souligne la tribune. Selon une mode venue d’Amérique, « l’intersectionnalité » prône la nécessité de penser ensemble les concepts de classe, de genre et de race. À chacun correspond un type de discriminations, lesquelles s’accumuleraient, s’agissant, par exemple, des discriminations subies Outre-Atlantique par les afro-américains. En revanche, le Planning familial met peu d’empressement à défendre les femmes contre la menace islamique qui ne semble pas propice à une lecture « intersectionnelle » et « déconstruiviste ». Il milite en effet pour « une meilleure inclusion » dans notre société des « femmes voilées ou portant le voile », et son antenne de Grenoble a pris fait et cause, en 2019, pour l'autorisation du burkini dans les piscines municipales. Pour une association féministe, n’y aurait-il pas là comme un paradoxe ?
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Le Point