Histoire
La première femme embauchée par les Musées du Vatican était juive
34 ans d’histoire viennent de recevoir un précieux éclairage grâce au journal de Bartolomeo Nogara, philologue, archéologue, et directeur des Musées du Vatican de 1920 à 1954. Sa famille a remis le 2 mai dernier aux autorités vaticanes les 41 carnets dans lesquels le savant italien consignait au jour le jour son travail pour moderniser les Musées entrepris sur ordre du pape Benoît XV, ou encore ses conversations avec le pape puis ses successeurs Pie XI et Pie XII. Ces carnets constituent une mine d’informations de première main sur cette période, et notamment sur le rôle du Saint-Siège au cours de la Seconde guerre mondiale. Le Vatican abrita notamment plusieurs membres de la résistance italienne, cachés sous de faux noms parmi les travailleurs des douze musées du Vatican.
On savait déjà que de nombreux juifs, souvent des familles entières, avaient dû leur salut pendant la guerre à leur hébergement au Vatican ou dans des propriétés du Saint-Siège, telle la résidence pontificale de Castel Gandolfo. Mais on apprend grâce aux carnets du professeur Nogara que sur sa proposition, dès 1934, le pape Pie XI (1922-1939) avait permis à l’archéologue juive Hermine Speier, née en 1898 à Francfort-sur-le-Main et docteur de l’université d’Heidelberg, de retrouver un poste, après son licenciement par les nazis alors qu’elle travaillait aux archives photographiques de l'Institut allemand d'archéologie (DAI) à Rome. Hermine Speier devint ainsi la première femme employée par les Musées du Vatican. C’est l’un des défis que le plus petit État du monde envoya à Hitler, avec le double message du refus de l’antisémitisme et de l’engagement pour la promotion féminine (notons que depuis le 1er janvier 2017, une femme, l’historienne de l’art Barbara Jatta, est la première directrice des musées du Vatican).
Non seulement Hermine Speier resta en poste -et à l’abri- tout au long de la guerre, mais elle ne prit sa retraite qu’en 1967, sous le pontificat de Paul VI, avant de se retirer en Suisse (elle mourut à Montreux le 12 janvier 1989). Elle s’était convertie au catholicisme sous le pontificat de Pie XII.
On savait déjà que de nombreux juifs, souvent des familles entières, avaient dû leur salut pendant la guerre à leur hébergement au Vatican ou dans des propriétés du Saint-Siège, telle la résidence pontificale de Castel Gandolfo. Mais on apprend grâce aux carnets du professeur Nogara que sur sa proposition, dès 1934, le pape Pie XI (1922-1939) avait permis à l’archéologue juive Hermine Speier, née en 1898 à Francfort-sur-le-Main et docteur de l’université d’Heidelberg, de retrouver un poste, après son licenciement par les nazis alors qu’elle travaillait aux archives photographiques de l'Institut allemand d'archéologie (DAI) à Rome. Hermine Speier devint ainsi la première femme employée par les Musées du Vatican. C’est l’un des défis que le plus petit État du monde envoya à Hitler, avec le double message du refus de l’antisémitisme et de l’engagement pour la promotion féminine (notons que depuis le 1er janvier 2017, une femme, l’historienne de l’art Barbara Jatta, est la première directrice des musées du Vatican).
Non seulement Hermine Speier resta en poste -et à l’abri- tout au long de la guerre, mais elle ne prit sa retraite qu’en 1967, sous le pontificat de Paul VI, avant de se retirer en Suisse (elle mourut à Montreux le 12 janvier 1989). Elle s’était convertie au catholicisme sous le pontificat de Pie XII.