Khéops, la dernière des « merveilles du monde »
Des 7 « merveilles du monde » que distinguait le monde antique, il n'en reste qu'une. La pyramide de Khéops à Gizeh en Égypte, la plus grande des pyramides, le monument le plus élevé de l'Antiquité, culminant à 147 mètres de haut. Toutes les autres ont disparu. Des jardins suspendus de Babylone, de la statue de Zeus à Olympie, du Temple d'Artémis à Éphèse, du Mausolée monumental d'Halicarnasse en Turquie, du Colosse de Rhodes et du Phare d'Alexandrie, il ne reste rien. La pyramide de Khéops n'est cependant pas complètement intacte : le parement de marbre blanc qui la recouvrait intégralement et la rendait totalement lisse a entièrement disparu, à la suite d'un tremblement de terre. Il n'en reste qu'au sommet de la pyramide voisine, dite de Khéphren, qui est à quelques mètres près aussi haute.
Cette réalisation extraordinaire constitue une longue suite de mystères auxquels peu de réponses ont été apportées. La théorie officielle, qui ne s'appuie sur aucun hiéroglyphe, ni aucune autre source locale, mais sur des récits tardifs des Grecs de l'Antiquité, Strabon, Hérodote et Diodore, est qu'elle fut élevée en 2500 ans avant JC pour servir de tombeau ou de cénotaphe au « petit Pharaon » Khéops. Mais le musée du Caire ne détient de lui qu'une statue de 7 centimètres de hauteur, et il a oublié d'inscrire son nom quelque part dans ce qui restera la plus grande structure jamais construite par l'homme pendant près de 4000 ans.
La géométrie de la grande pyramide et son positionnement interrogent fortement. Alignée avec une précision étonnante sur les points cardinaux, elle contient en sa structure interne des chambres et des galeries réalisées avec des angles et des proportions remarquables, qui supposent des connaissances mathématiques très avancées. La chambre dite royale en particulier, au cœur de la pyramide, a des proportions très particulières. On retrouve d'innombrables occurrences du nombre d'or et de Pi dans sa structure, et sur les hauteur, largeur, longueur, diagonales, ce qui ne peut être un hasard .
Sa construction trouble les meilleurs ingénieurs. Qui a construit, à quelle époque et comment cet édifice énigmatique dans lequel il n'y a pas d'inscriptions officielles ni de restes humains ? Quelques bribes d'explication existent grâce aux dernières découvertes. Comme l'explique le magazine Geo, des fragments de papyrus découverts en 2013 à Ouadi El Jarf, font état du transport de blocs de granits de la carrière de Tourah, pour le revêtement de la pyramide, avec une équipe de 160 ouvriers qualifiés. En 2017, la mission Scanpyramids a révélé un espace creux inconnu au-dessus de la grande galerie de la grande pyramide. En 2018, une autre découverte a permis d'exhumer une rampe semblable à celles qui ont probablement été utilisées pour monter les blocs acheminés depuis le Nil.
Mais personne ne répond aux questions les plus troublantes : Khéops contient plus de 2,4 millions de blocs de pierre de 1,5 à 2 tonnes en moyenne, qui auraient été posés, selon le discours convenu, en 20 ans, il y a 4500 ans : soit plus de 300 blocs par jour, c'est-à-dire 1 toutes les 2 minutes ! Outre la question d'une organisation incroyablement puissante que cela aurait nécessité à une époque où les hommes en Europe s'habillaient en peaux de bêtes, comment les 200 strates de pierres ont-elles pu être élevées ? Quelles techniques utilisaient-ils ? Comment pouvait être assurée l'alimentation et l'intendance de ces équipes ? On serait bien incapable de réaliser une telle prouesse de nos jours !
Énigme dans l'énigme : le granit de la chambre du roi provient d'une carrière d'Assouan située à 900 km de là, avec des dalles de 12 à 70 tonnes ( !). Or, même avec nos plus puissantes grues modernes il serait impossible ou incroyablement difficile de transporter et de positionner de telles dalles ! Les 100 blocs de la chambre sont par ailleurs polis et assemblés avec une précision qui relève de la technologie moderne. Pourquoi et surtout comment ? Il s'agit d'un savoir technologique qui semble avoir disparu d'un coup.
La seule chose certaine, c'est que les mystères de l'Antiquité abondent : Gizeh et d'autres réalisations antiques constituent des prouesses technologiques qui n'ont pu être réalisées que par une civilisation très avancée. Cela pose de grandes questions non résolues, qui vont certainement conduire à des remises en cause profondes des schémas de pensée actuels. En attendant, un magnifique spectacle proposé à Paris, nous invite à contempler en réalité virtuelle la dernière des antiques « merveille du monde ».