International
Fentanyl : les blanchisseurs d’argent chinois font affaire avec les cartels mexicains
C’est une véritable coopération internationale qui encadre le principal trafic de stupéfiants sur le territoire américain. Le fentanyl, un puissant opioïde, fait des ravages et son trafic génère des milliards de bénéfices pour les producteurs d’ingrédients chinois, les confectionneurs et les distributeurs mexicains, et, pour finir, les financiers chinois en charge de blanchir l’argent sale (voir article du Washington Examiner en lien ci-dessous).
La pire épidémie liée à la drogue que les États-Unis n’aient jamais connue a débuté vers l’année 2000. On a d’abord eu une augmentation abusive des prescriptions d’anti-inflammatoires, suivie par une forte croissance de la consommation d’héroïne. La phase actuelle, qui voit le fentanyl inonder le marché de la drogue américain, est différente. Elle implique en effet une coordination entre plusieurs pays et concerne aussi bien la production et le transport, que la distribution et le rapatriement des bénéfices.
Les autorités américaines sont au courant de ces réseaux depuis quelques années mais une nouvelle étape a été franchie. La partie chinoise de cette mafia internationale ne se contente plus de la production des ingrédients du fentanyl, mais s’occupe aussi de faire sortir discrètement les profits du territoire américain. Devant l’ampleur de la catastrophe sanitaire, l’administration Trump avait fait pression en 2019 sur le Président Xi Jinping pour interdire la production de fentanyl.
Les laboratoires responsables de cette production se trouvent… à Wuhan. Ils ont immédiatement réagi en se concentrant sur la production des ingrédients du fentanyl, qui ne sont pas illégaux. Ces produits sont envoyés au Mexique où les pilules de fentanyl sont fabriquées, pour être ensuite envoyées de l’autre côté de la frontière avec les États-Unis. Le problème principal pour les trafiquants était, jusqu’en 2020, le renvoie des bénéfices au Mexique car les mesures de contrôle avaient été renforcées. D’autre part, le gouvernement chinois, sous la pression de Washington, a imposé depuis 2017 aux particuliers un plafond annuel sur les transferts d’argent – 50 000 USD – en devises étrangères.
Les cartels mexicains, déjà en affaires avec les laboratoires, ont donc opté pour le blanchiment d’argent international, secteur dominé par les Chinois. La DEA (Drug Enforcement Administration) sait que des représentants de ces structures financières ont été envoyés au Mexique, pour être au plus proche de leurs clients… Les recettes de la vente de fentanyl sont investies dans des commerces légaux comme des agences immobilières à Vancouver (Canada), ou des casinos à Las Vegas (E.U.). Une fois recyclé, l’argent est renvoyé en Chine puis transféré au Mexique. Avec les profits générés, les cartels peuvent réinvestir et acheter plus d’ingrédients et produire toujours plus de fentanyl. Un seul courtier chinois est soupçonné d’avoir blanchi 65 millions de dollars pour le compte de plusieurs cartels rivaux.
Le modèle des cartels est simple : ils se concentrent sur les drogues qui rapportent le plus et sont les plus faciles à produire. Pendant des décennies, les saisies de drogues à la frontière entre les E.U. et le Mexique concernaient essentiellement la marijuana. Le fentanyl, beaucoup plus profitable et qui peut être produit toute l’année, l’a remplacée. Les chiffres publiés par les douanes américaines donnent le vertige. En 2013, 900 grammes de fentanyl étaient saisis sachant qu’il suffit d’un kilo pour produire 500 000 doses potentiellement mortelles. Entre octobre 2020 et mai 2021, 3,4 tonnes ont été interceptées (l’équivalent d’1,689 milliard de doses).
Tout a donc commencé avec la consommation excessive de médicaments (largement encouragée par les Big Pharma) dont les principes actifs sont de la même famille que l’héroïne et le fentanyl. L’héroïne est un analgésique opiacé très puissant dérivé de la morphine, extraite du pavot. Le fentanyl est synthétisé par l’homme et peut être 100 fois plus puissant que la morphine. Sans odeur ni goût, il est facile à transporter sous la forme de pilules anti douleurs. On a déploré près de 81 000 morts d’overdoses aux États-Unis en 2020, une hausse de 30% par rapport à 2019, et le fentanyl en est devenu la première cause.
Le gouvernement chinois connait parfaitement les personnes et les sociétés qui sont impliquées dans ce trafic. Mais les experts s’accordent à dire qu’une action radicale chinoise ne règlerait pas le problème. Les Indiens frappent déjà à la porte des cartels pour les remplacer. Décidé par le Président Joe Biden, l’arrêt des mesures de contrôle strict à la frontière mexicaine, mises en place par l’Administration Trump, a provoqué un tsunami migratoire.
C’est une aubaine pour les cartels. Ils abandonnent des enfants dans le désert côté américain et la police, déjà débordée, doit les secourir en priorité.
La pire épidémie liée à la drogue que les États-Unis n’aient jamais connue a débuté vers l’année 2000. On a d’abord eu une augmentation abusive des prescriptions d’anti-inflammatoires, suivie par une forte croissance de la consommation d’héroïne. La phase actuelle, qui voit le fentanyl inonder le marché de la drogue américain, est différente. Elle implique en effet une coordination entre plusieurs pays et concerne aussi bien la production et le transport, que la distribution et le rapatriement des bénéfices.
Les autorités américaines sont au courant de ces réseaux depuis quelques années mais une nouvelle étape a été franchie. La partie chinoise de cette mafia internationale ne se contente plus de la production des ingrédients du fentanyl, mais s’occupe aussi de faire sortir discrètement les profits du territoire américain. Devant l’ampleur de la catastrophe sanitaire, l’administration Trump avait fait pression en 2019 sur le Président Xi Jinping pour interdire la production de fentanyl.
Les laboratoires responsables de cette production se trouvent… à Wuhan. Ils ont immédiatement réagi en se concentrant sur la production des ingrédients du fentanyl, qui ne sont pas illégaux. Ces produits sont envoyés au Mexique où les pilules de fentanyl sont fabriquées, pour être ensuite envoyées de l’autre côté de la frontière avec les États-Unis. Le problème principal pour les trafiquants était, jusqu’en 2020, le renvoie des bénéfices au Mexique car les mesures de contrôle avaient été renforcées. D’autre part, le gouvernement chinois, sous la pression de Washington, a imposé depuis 2017 aux particuliers un plafond annuel sur les transferts d’argent – 50 000 USD – en devises étrangères.
Les cartels mexicains, déjà en affaires avec les laboratoires, ont donc opté pour le blanchiment d’argent international, secteur dominé par les Chinois. La DEA (Drug Enforcement Administration) sait que des représentants de ces structures financières ont été envoyés au Mexique, pour être au plus proche de leurs clients… Les recettes de la vente de fentanyl sont investies dans des commerces légaux comme des agences immobilières à Vancouver (Canada), ou des casinos à Las Vegas (E.U.). Une fois recyclé, l’argent est renvoyé en Chine puis transféré au Mexique. Avec les profits générés, les cartels peuvent réinvestir et acheter plus d’ingrédients et produire toujours plus de fentanyl. Un seul courtier chinois est soupçonné d’avoir blanchi 65 millions de dollars pour le compte de plusieurs cartels rivaux.
Le modèle des cartels est simple : ils se concentrent sur les drogues qui rapportent le plus et sont les plus faciles à produire. Pendant des décennies, les saisies de drogues à la frontière entre les E.U. et le Mexique concernaient essentiellement la marijuana. Le fentanyl, beaucoup plus profitable et qui peut être produit toute l’année, l’a remplacée. Les chiffres publiés par les douanes américaines donnent le vertige. En 2013, 900 grammes de fentanyl étaient saisis sachant qu’il suffit d’un kilo pour produire 500 000 doses potentiellement mortelles. Entre octobre 2020 et mai 2021, 3,4 tonnes ont été interceptées (l’équivalent d’1,689 milliard de doses).
Tout a donc commencé avec la consommation excessive de médicaments (largement encouragée par les Big Pharma) dont les principes actifs sont de la même famille que l’héroïne et le fentanyl. L’héroïne est un analgésique opiacé très puissant dérivé de la morphine, extraite du pavot. Le fentanyl est synthétisé par l’homme et peut être 100 fois plus puissant que la morphine. Sans odeur ni goût, il est facile à transporter sous la forme de pilules anti douleurs. On a déploré près de 81 000 morts d’overdoses aux États-Unis en 2020, une hausse de 30% par rapport à 2019, et le fentanyl en est devenu la première cause.
Le gouvernement chinois connait parfaitement les personnes et les sociétés qui sont impliquées dans ce trafic. Mais les experts s’accordent à dire qu’une action radicale chinoise ne règlerait pas le problème. Les Indiens frappent déjà à la porte des cartels pour les remplacer. Décidé par le Président Joe Biden, l’arrêt des mesures de contrôle strict à la frontière mexicaine, mises en place par l’Administration Trump, a provoqué un tsunami migratoire.
C’est une aubaine pour les cartels. Ils abandonnent des enfants dans le désert côté américain et la police, déjà débordée, doit les secourir en priorité.