
Faut-il interdire l’écriture inclusive ?
Ces professionnels du langage ne sont pas les seuls à se méfier de cette tendance clairement militante. Le député LREM de l’Indre, François Jolivet, a ainsi préparé une proposition de loi visant carrément à interdire l’écriture inclusive à l’école, un « phénomène de mode » dans une République qui « manque de repères ». En effet, par militantisme, des enseignants tentent de lui faire faire son entrée à l’école. Suivons l’avis officiel de l’Académie française, estime le député. Car pour les Académiciens, cette pratique débouche sur « une langue désunie, disparate» qui « crée une confusion confinant à l’illisibilité ».
Et si, pour une fois, l’on prenait en compte l’intérêt des enfants au lieu de se servir encore une fois de l’école comme d’un laboratoire à idéologies ? Pour François Jolivet, le projet de loi contre le séparatisme vise à conforter les grands principes républicains et à son sens, la langue française en est un « Parler une langue correcte, compréhensible et pouvant être apprise par tous est un ferment d’identité nationale », estime-t-il. Pour autant, son amendement a été jugé irrecevable par Richard Ferrand car modifiant le code de l’Éducation nationale. Il faudra donc y revenir, par une autre voie. En effet, « rappelons une évidence : la langue est à tout le monde », soulignaient les 32 linguistes ayant signé une tribune commune au titre explicite : « Une "écriture excluante" » qui « s’impose par la propagande ».