International
En Suède, la victoire des droites unies est une première historique
C’est fait ! Après trois jours de vérifications comptables tant les écarts étaient serrés, les résultats des élections législatives de dimanche dernier en Suède ont été annoncés hier soir, 14 septembre : la coalition de la droite libérale (Modérés, chrétiens-démocrates et Libéraux) et de la droite nationaliste (Démocrates de Suède, SD) a remporté 176 sièges, contre 173 pour la coalition de gauche sortante (en part des voix, le bloc de droite obtient 49,6%, contre 48,9% pour celui de gauche, un ensemble « rouge-vert »). Magdalena Andersson, Premier ministre, a annoncé sa démission, effective ce jeudi 15 septembre. « Merci pour la confiance – maintenant nous allons remettre de l’ordre en Suède ! », a commenté sur Facebook le chef du parti des Modérés, Ulf Kristersson, artisan de la collaboration entre la droite et le SD. « Je commence maintenant le travail pour former un nouveau gouvernement efficace », a-t-il ajouté. Le président du Parlement va lui confier la mission de former une majorité, après des négociations entre partis. L’élection du nouveau chef de gouvernement n’interviendra qu’après le 27 septembre, date de la première session plénière du Parlement.
Qualifier ce scrutin d’historique n’est pas abuser du mot. Jamais la droite qualifiée d’« extrême » en Europe en raison de son nationalisme qui la démarque de la droite libérale classique, n’avait pu rompre le « cordon sanitaire » et sortir de la marginalisation en Suède. Et voilà le SD propulsé par ces élections au rang de premier parti de droite devant les trois partis de la droite traditionnelle avec lesquels il s’est allié, et de deuxième parti du pays, derrière les sociaux-démocrates à gauche ! Le SD obtient 20,6% des voix (il était entré au parlement en 2010 avec 5,7% des voix), ce qui lui donne 73 sièges. Surtout, il progresse de 11 sièges par rapport aux dernières élections de 2018, tandis que les trois autres partis de droite en perdent : – 2 pour les Modérés (68 sièges), – 3 pour les chrétiens-démocrates (19 sièges), – 4 pour les Libéraux (16 sièges). Le chef du SD, Jimmie Åkesson, a promis d’être une « force constructive et d’initiative » au sein du parlement. Il n’a pas obtenu le soutien des trois autres partis de droite pour devenir Premier ministre. La participation au gouvernement du SD, premier parti de la nouvelle majorité mais peu apprécié de ses alliés en raison de ses origines « populistes » voire « néo-fascistes », reste une hypothèse peu probable. Comme l’a laissé entendre Jimmie Åkesson au soir de sa victoire, le SD se contentera vraisemblablement d’appuyer le gouvernement sans en faire partie, position au demeurant plus confortable, d’autant que cette majorité disparate et étriquée ne paraît pas inébranlable !
C’est clairement une immigration incontrôlée et l’explosion de la criminalité qui ont fait grimper le SD d’élection en élection. Proportionnellement à sa population, la Suède est le pays d'Europe qui a accueilli le plus de migrants. En vingt ans, le nombre de résidents nés à l’étranger a plus que doublé. Il atteint aujourd’hui deux millions de personnes, soit un cinquième de la population (10 millions). Les troubles, violences, vols et agressions qui ont explosé dans un pays scandinave renommé jadis pour son calme et sa sécurité, ont franchi un nouveau degré au printemps dernier, avec quinze jours d’émeutes musulmanes qui ont fait une centaine de blessés parmi les forces de l'ordre. La Première ministre aujourd’hui démissionnaire, Magdalena Andersson, avait confessé pour la première fois l’échec des politiques d'intégration (cf. LSDJ n° 1574. Nous écrivions alors : « On peut pronostiquer que le mouvement anti-immigration des Démocrates de Suède, qui est passé de 1,5% des voix en 2002 à 17,5% en 2018, fera un bond encore plus spectaculaire aux prochaines élections législatives, le 11 septembre prochain. ») Le programme du SD pour lutter contre l’immigration consiste essentiellement à conditionner l'accès aux prestations sociales à la citoyenneté suédoise ou à celle d’un pays membre de l'UE, à suspendre la délivrance de titres de séjour permanents, ainsi que la politique du regroupement familial.
La Suède doit prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier prochain. La victoire de cette coalition des droites prend une portée symbolique dans toute l’UE. Le Figaro (15 septembre, en lien ci-dessous) relève « La progression fulgurante des partis de droite nationaliste et radicale en Europe ». Prochain test : les législatives du 25 septembre en Italie où le parti Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni, est largement favori (cf. LSDJ n°1662).
Qualifier ce scrutin d’historique n’est pas abuser du mot. Jamais la droite qualifiée d’« extrême » en Europe en raison de son nationalisme qui la démarque de la droite libérale classique, n’avait pu rompre le « cordon sanitaire » et sortir de la marginalisation en Suède. Et voilà le SD propulsé par ces élections au rang de premier parti de droite devant les trois partis de la droite traditionnelle avec lesquels il s’est allié, et de deuxième parti du pays, derrière les sociaux-démocrates à gauche ! Le SD obtient 20,6% des voix (il était entré au parlement en 2010 avec 5,7% des voix), ce qui lui donne 73 sièges. Surtout, il progresse de 11 sièges par rapport aux dernières élections de 2018, tandis que les trois autres partis de droite en perdent : – 2 pour les Modérés (68 sièges), – 3 pour les chrétiens-démocrates (19 sièges), – 4 pour les Libéraux (16 sièges). Le chef du SD, Jimmie Åkesson, a promis d’être une « force constructive et d’initiative » au sein du parlement. Il n’a pas obtenu le soutien des trois autres partis de droite pour devenir Premier ministre. La participation au gouvernement du SD, premier parti de la nouvelle majorité mais peu apprécié de ses alliés en raison de ses origines « populistes » voire « néo-fascistes », reste une hypothèse peu probable. Comme l’a laissé entendre Jimmie Åkesson au soir de sa victoire, le SD se contentera vraisemblablement d’appuyer le gouvernement sans en faire partie, position au demeurant plus confortable, d’autant que cette majorité disparate et étriquée ne paraît pas inébranlable !
C’est clairement une immigration incontrôlée et l’explosion de la criminalité qui ont fait grimper le SD d’élection en élection. Proportionnellement à sa population, la Suède est le pays d'Europe qui a accueilli le plus de migrants. En vingt ans, le nombre de résidents nés à l’étranger a plus que doublé. Il atteint aujourd’hui deux millions de personnes, soit un cinquième de la population (10 millions). Les troubles, violences, vols et agressions qui ont explosé dans un pays scandinave renommé jadis pour son calme et sa sécurité, ont franchi un nouveau degré au printemps dernier, avec quinze jours d’émeutes musulmanes qui ont fait une centaine de blessés parmi les forces de l'ordre. La Première ministre aujourd’hui démissionnaire, Magdalena Andersson, avait confessé pour la première fois l’échec des politiques d'intégration (cf. LSDJ n° 1574. Nous écrivions alors : « On peut pronostiquer que le mouvement anti-immigration des Démocrates de Suède, qui est passé de 1,5% des voix en 2002 à 17,5% en 2018, fera un bond encore plus spectaculaire aux prochaines élections législatives, le 11 septembre prochain. ») Le programme du SD pour lutter contre l’immigration consiste essentiellement à conditionner l'accès aux prestations sociales à la citoyenneté suédoise ou à celle d’un pays membre de l'UE, à suspendre la délivrance de titres de séjour permanents, ainsi que la politique du regroupement familial.
La Suède doit prendre la présidence tournante de l'Union européenne le 1er janvier prochain. La victoire de cette coalition des droites prend une portée symbolique dans toute l’UE. Le Figaro (15 septembre, en lien ci-dessous) relève « La progression fulgurante des partis de droite nationaliste et radicale en Europe ». Prochain test : les législatives du 25 septembre en Italie où le parti Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni, est largement favori (cf. LSDJ n°1662).