Santé
Covid, grippe... bas les masques ?
Depuis le début de cet hiver, les médias occidentaux mettent en avant la menace d’un retour épidémique aggravé par l’explosion du Covid en Chine. De grands journaux américains – le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal et The Atlantic – n’ont pas hésité à soutenir le retour du port du masque obligatoire pour combattre non seulement le Covid mais aussi les grippes saisonnières. Selon eux, il est temps d’adopter le masque systématiquement dès que le vent d’hiver porteur de miasmes se fait sentir… Les autorités de santé encouragent cette pratique tout en restant floues : le CDC (« American Center for Disease Control ») préconise le port du masque « quand le virus circule activement ». Le résultat de ces campagnes est visible : on observe depuis la fin de 2022 le retour du masque, parfois porté par des personnes jeunes et… en pleine nature (01’30’’). Dans plusieurs États américains, les écoles publiques imposent de nouveau le masque.
3 ans se sont écoulés depuis le début de l’épidémie mondiale. Comment se fait-il que le sujet revienne comme un leitmotiv dans les médias ? Les pédopsychiatres alertent sur l’effet désastreux du masque pour les enfants et adolescents. Où sont donc les preuves de l’efficacité du port du masque pour justifier une telle politique ? Contrairement aux vaccins à ARN messager, le masque n’a rien d’une innovation technologique, et les études concernant sa valeur pour juguler les contaminations ne manquent pas. Or les enquêtes mises en avant par les médias, censées démontrer l’intérêt du port du masque, sont de piètre qualité scientifique. D’autres, fondées sur la méthodologie rigoureuse de l’ECA (« Essai Comparatif Aléatoire »), n’accordent aucun bénéfice réel au port du masque à l’échelle d’une population. UnHerd (vidéo en lien ci-dessous) a reçu les docteurs Leslie Bienen et Margery Smelkinson, spécialistes respectivement des politiques de santé publique et des maladies infectieuses, pour comprendre ce que disent les données disponibles.
La première évidence est que les médias (et les gouvernants) ont une fâcheuse tendance à choisir les études dont les résultats conviennent à leur ligne, éditoriale ou politique. Mais toutes les enquêtes ne se valent pas... La méthode de l’ECA, couramment utilisée pour mesurer le bénéfice d’un traitement, est capitale pour limiter les biais de sélection. La règle d’or : les participants sont répartis de manière aléatoire en deux groupes pour permettre une comparaison objective et sur une période étendue. Une étude publiée en novembre 2022 a été largement relayée par les médias pour justifier le retour du masque obligatoire. Elle interprétait des données en provenance d’écoles de l’État du Massachusetts récoltées pendant la vague Omicron alors que de nombreux établissements abandonnaient le port du masque obligatoire en mars (7’48’’). Le résultat : là où le masque n’était plus imposé, une explosion de cas positifs a été détectée. Voilà l’exemple type d’une étude sans valeur scientifique rappellent les deux scientifiques américaines. En effet, les élèves « cas contacts » mais masqués étaient exemptés de tests. On ne peut donc pas conclure à une « explosion épidémique » liée à l’abandon du masque. C’est plutôt qu’on a beaucoup plus testé dans les écoles ne l’imposant plus… Un autre biais majeur était ignoré : les écoles maintenant le port du masque obligatoire accueillaient des populations plus défavorisées que celles qui l’abandonnaient. Ces dernières servaient des communautés moins touchées par l’épidémie jusqu’alors, bénéficiant donc d’une moindre immunité.
Les études rigoureuses existent – mais elles sont largement ignorées. Les Danois en ont mené une à grande échelle, en comparant des groupes masqués et non masqués, qui n’a pas conclu à un bénéfice du port du masque (11’48’’). Le gouvernement du Bangladesh a conduit une enquête très intéressante qui consistait à tester des villages ayant reçu des masques et d’autres non. Là encore, les statistiques n’ont pas permis de conclure à une utilité du masque pour éviter les contaminations.
Les atermoiements au début de l’épidémie sont compréhensibles. Le manque de connaissances sur les modes de transmission d’un nouveau virus entraîne des décisions dans l’urgence. Porter un masque reste une précaution utile en période épidémique pour les personnes fragiles dans des endroits clos. Mais, 3 ans après l’arrivée du Covid, malgré la quantité de données scientifiques recueillies, l’obsession pour le masque généralisé ressemble chez certains à du fétichisme (17’47’’). Le risque est de prendre ce bout de tissu pour une nouvelle « ligne Maginot » face aux virus, faisant oublier le plus important : s’isoler quand on présente des symptômes. L’aspect politique ensuite : agiter des mesures contraignantes comme le port du masque permet aux gouvernants de déplacer la responsabilité d’une crise sur les individus. Il y a pourtant beaucoup à faire pour enrayer une épidémie, comme investir dans des purificateurs d’air et réformer les systèmes de santé défaillants.
3 ans se sont écoulés depuis le début de l’épidémie mondiale. Comment se fait-il que le sujet revienne comme un leitmotiv dans les médias ? Les pédopsychiatres alertent sur l’effet désastreux du masque pour les enfants et adolescents. Où sont donc les preuves de l’efficacité du port du masque pour justifier une telle politique ? Contrairement aux vaccins à ARN messager, le masque n’a rien d’une innovation technologique, et les études concernant sa valeur pour juguler les contaminations ne manquent pas. Or les enquêtes mises en avant par les médias, censées démontrer l’intérêt du port du masque, sont de piètre qualité scientifique. D’autres, fondées sur la méthodologie rigoureuse de l’ECA (« Essai Comparatif Aléatoire »), n’accordent aucun bénéfice réel au port du masque à l’échelle d’une population. UnHerd (vidéo en lien ci-dessous) a reçu les docteurs Leslie Bienen et Margery Smelkinson, spécialistes respectivement des politiques de santé publique et des maladies infectieuses, pour comprendre ce que disent les données disponibles.
La première évidence est que les médias (et les gouvernants) ont une fâcheuse tendance à choisir les études dont les résultats conviennent à leur ligne, éditoriale ou politique. Mais toutes les enquêtes ne se valent pas... La méthode de l’ECA, couramment utilisée pour mesurer le bénéfice d’un traitement, est capitale pour limiter les biais de sélection. La règle d’or : les participants sont répartis de manière aléatoire en deux groupes pour permettre une comparaison objective et sur une période étendue. Une étude publiée en novembre 2022 a été largement relayée par les médias pour justifier le retour du masque obligatoire. Elle interprétait des données en provenance d’écoles de l’État du Massachusetts récoltées pendant la vague Omicron alors que de nombreux établissements abandonnaient le port du masque obligatoire en mars (7’48’’). Le résultat : là où le masque n’était plus imposé, une explosion de cas positifs a été détectée. Voilà l’exemple type d’une étude sans valeur scientifique rappellent les deux scientifiques américaines. En effet, les élèves « cas contacts » mais masqués étaient exemptés de tests. On ne peut donc pas conclure à une « explosion épidémique » liée à l’abandon du masque. C’est plutôt qu’on a beaucoup plus testé dans les écoles ne l’imposant plus… Un autre biais majeur était ignoré : les écoles maintenant le port du masque obligatoire accueillaient des populations plus défavorisées que celles qui l’abandonnaient. Ces dernières servaient des communautés moins touchées par l’épidémie jusqu’alors, bénéficiant donc d’une moindre immunité.
Les études rigoureuses existent – mais elles sont largement ignorées. Les Danois en ont mené une à grande échelle, en comparant des groupes masqués et non masqués, qui n’a pas conclu à un bénéfice du port du masque (11’48’’). Le gouvernement du Bangladesh a conduit une enquête très intéressante qui consistait à tester des villages ayant reçu des masques et d’autres non. Là encore, les statistiques n’ont pas permis de conclure à une utilité du masque pour éviter les contaminations.
Les atermoiements au début de l’épidémie sont compréhensibles. Le manque de connaissances sur les modes de transmission d’un nouveau virus entraîne des décisions dans l’urgence. Porter un masque reste une précaution utile en période épidémique pour les personnes fragiles dans des endroits clos. Mais, 3 ans après l’arrivée du Covid, malgré la quantité de données scientifiques recueillies, l’obsession pour le masque généralisé ressemble chez certains à du fétichisme (17’47’’). Le risque est de prendre ce bout de tissu pour une nouvelle « ligne Maginot » face aux virus, faisant oublier le plus important : s’isoler quand on présente des symptômes. L’aspect politique ensuite : agiter des mesures contraignantes comme le port du masque permet aux gouvernants de déplacer la responsabilité d’une crise sur les individus. Il y a pourtant beaucoup à faire pour enrayer une épidémie, comme investir dans des purificateurs d’air et réformer les systèmes de santé défaillants.
La sélection
The scientific case against face masks
UnHerd