International
Attentat contre Salman Rushdie : le silence retentissant des élites britanniques
Salman Rushdie se remet de l’attaque au couteau perpétrée contre lui, vendredi 12 août, lors d’une conférence dans l’État de New York, aux États-Unis. L’agresseur est un jeune homme d’origine libanaise, un musulman chiite, né après la « fatwa » prononcée en 1989 par l’ayatollah Khomeini. Cet appel à assassiner Salman Rushdie était motivé par la publication des « Versets sataniques ». Le romancier est depuis 33 ans sous protection policière : il est d’autant plus visé qu’il est tenu pour un apostat puisqu’il dénonce la religion de sa naissance (Rushdie est issu d’une famille indienne musulmane).
En Occident, une fois de plus, des médias et des responsables politiques ont eu du mal à appeler un chat un chat : c’est un nouvel attentat islamiste. On a d’abord souligné que les motivations de l’agresseur n’étaient pas « claires » … Quand sa fascination pour le régime iranien est apparue clairement, l’accent a été mis sur l’Iran et sur le Hezbollah, comme pour établir une distinction avec les attaques commises par les suppôts de Daech ou d’Al-Qaïda. Si Sunnites et Chiites se livrent une guerre sans merci, l’exaspération fondamentaliste est manifeste dans les deux branches ennemies de l’Islam, unies dans leur détestation de l’Occident. Charlie Hebdo, quelques heures après cette tentative d’assassinat, avait anticipé la couardise médiatique en publiant un éditorial qui posait ironiquement la question des motivations du djihadiste : une protestation contre le réchauffement climatique ? Contre la baisse du pouvoir d’achat ou l’interdiction d’arroser ses pots de fleurs pendant la canicule ?
Il reste qu’en France, le gouvernement et de nombreux médias et personnalités politiques ont rapidement dénoncé l’attentat et affiché leur total soutien à Salman Rushdie. Rien de tel Outre-Manche. Gavin Mortimer (The Spectator, son article en lien ci-dessous) s’insurge contre la lâcheté de la classe politique britannique, bien plus timorée alors que la victime est un sujet de Sa Majesté. Cette attitude est d’autant plus choquante qu’elle tranche avec le soutien sans nuances apporté à l’Ukraine. Pourtant, l’islamisme a fait bien plus de victimes britanniques que le régime de Vladimir Poutine. Après l’attentat qui a fait 7 morts sur le London Bridge il y a 5 ans, la Première Ministre Theresa May avait déclaré qu’il était « temps d’avoir des conversations difficiles sur l’islamisme au Royaume-Uni ». Las ! La classe politique britannique s’est enfoncée dans le déni, ses membres semblant terrifiés par le risque d’être accusés « d’islamophobie ». Après l’assassinat du parlementaire David Amess, en octobre dernier, le Parlement s’est contenté de dénoncer « la toxicité des réseaux sociaux » … Après l’attaque au couteau contre Rushdie, Sir Keir Starmer (Parti travailliste) et Ed Davey (Parti libéral-démocrate) ont mis presque 24 heures à réagir pour condamner cette tentative d’assassinat. Mark Drakeford (Premier Ministre gallois) et son homologue écossaise Nicola Sturgeon sont restés silencieux. Quant à Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni (démissionnaire depuis le 7 juillet), il a promptement réagi mais en se contentant de condamner une attaque contre « la liberté d’expression ». Au sein du gouvernement conservateur, personne n’a osé nommer le mal : l’islamisme… Même les candidats à la succession de Johnson, tels Rishi Sunak ou Liz Truss, n’ont pas eu le courage de qualifier la nature de l’attentat.
Les politiciens britanniques devraient prendre exemple sur la réaction de la majorité des personnalités politiques françaises selon Mortimer. Pour imparfaite qu’elle soit, elle tranche avec leur « filé à l’anglaise ». Éric Ciotti (LR) a qualifié Rushdie de « symbole contre la barbarie islamiste », rejoint par Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN) a dénoncé « la haine islamiste », Aurore Bergé (Renaissance) a dit que Rushdie était « un symbole mondial de résistance contre le totalitarisme islamiste » … À gauche, Fabien Roussel (PCF) a aussi dénoncé la « haine islamiste » quand Olivier Faure (PS) déclarait : « Les islamistes radicaux qui pensent pouvoir supprimer la liberté de pensée et d’expression ne gagneront jamais ». La France Insoumise, elle, n’a pas voulu fâcher une grande partie de ses électeurs…
Le danger islamiste reste très élevé. Cette nouvelle attaque contre une personnalité protégée pourrait convaincre d’autres « fous d’Allah », qu’ils soient sunnites ou chiites, à passer à l’action... Et ce ne sont pas des éliminations ciblées, comme le tir d’un nouveau missile par un drone qui a coûté la vie à Al Zawahiri, successeur de Ben Laden à la tête d’Al-Qaïda, qui résoudront le problème. Déjà sujet à de très dures sanctions internationales, l’Iran n’a pas intérêt à soutenir de tels attentats. Mais qu’en est-il des pays du Golfe qui sont les grands argentiers du terrorisme sunnite, et du Pakistan qui soutient les Talibans depuis longtemps ? Enfin, quand les pays occidentaux, les instances de l’U.E. en premier lieu, vont-ils publiquement dénoncer l’islamisme comme un danger mortel pour leurs citoyens et pour la paix dans le monde ?
En Occident, une fois de plus, des médias et des responsables politiques ont eu du mal à appeler un chat un chat : c’est un nouvel attentat islamiste. On a d’abord souligné que les motivations de l’agresseur n’étaient pas « claires » … Quand sa fascination pour le régime iranien est apparue clairement, l’accent a été mis sur l’Iran et sur le Hezbollah, comme pour établir une distinction avec les attaques commises par les suppôts de Daech ou d’Al-Qaïda. Si Sunnites et Chiites se livrent une guerre sans merci, l’exaspération fondamentaliste est manifeste dans les deux branches ennemies de l’Islam, unies dans leur détestation de l’Occident. Charlie Hebdo, quelques heures après cette tentative d’assassinat, avait anticipé la couardise médiatique en publiant un éditorial qui posait ironiquement la question des motivations du djihadiste : une protestation contre le réchauffement climatique ? Contre la baisse du pouvoir d’achat ou l’interdiction d’arroser ses pots de fleurs pendant la canicule ?
Il reste qu’en France, le gouvernement et de nombreux médias et personnalités politiques ont rapidement dénoncé l’attentat et affiché leur total soutien à Salman Rushdie. Rien de tel Outre-Manche. Gavin Mortimer (The Spectator, son article en lien ci-dessous) s’insurge contre la lâcheté de la classe politique britannique, bien plus timorée alors que la victime est un sujet de Sa Majesté. Cette attitude est d’autant plus choquante qu’elle tranche avec le soutien sans nuances apporté à l’Ukraine. Pourtant, l’islamisme a fait bien plus de victimes britanniques que le régime de Vladimir Poutine. Après l’attentat qui a fait 7 morts sur le London Bridge il y a 5 ans, la Première Ministre Theresa May avait déclaré qu’il était « temps d’avoir des conversations difficiles sur l’islamisme au Royaume-Uni ». Las ! La classe politique britannique s’est enfoncée dans le déni, ses membres semblant terrifiés par le risque d’être accusés « d’islamophobie ». Après l’assassinat du parlementaire David Amess, en octobre dernier, le Parlement s’est contenté de dénoncer « la toxicité des réseaux sociaux » … Après l’attaque au couteau contre Rushdie, Sir Keir Starmer (Parti travailliste) et Ed Davey (Parti libéral-démocrate) ont mis presque 24 heures à réagir pour condamner cette tentative d’assassinat. Mark Drakeford (Premier Ministre gallois) et son homologue écossaise Nicola Sturgeon sont restés silencieux. Quant à Boris Johnson, Premier ministre du Royaume-Uni (démissionnaire depuis le 7 juillet), il a promptement réagi mais en se contentant de condamner une attaque contre « la liberté d’expression ». Au sein du gouvernement conservateur, personne n’a osé nommer le mal : l’islamisme… Même les candidats à la succession de Johnson, tels Rishi Sunak ou Liz Truss, n’ont pas eu le courage de qualifier la nature de l’attentat.
Les politiciens britanniques devraient prendre exemple sur la réaction de la majorité des personnalités politiques françaises selon Mortimer. Pour imparfaite qu’elle soit, elle tranche avec leur « filé à l’anglaise ». Éric Ciotti (LR) a qualifié Rushdie de « symbole contre la barbarie islamiste », rejoint par Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN) a dénoncé « la haine islamiste », Aurore Bergé (Renaissance) a dit que Rushdie était « un symbole mondial de résistance contre le totalitarisme islamiste » … À gauche, Fabien Roussel (PCF) a aussi dénoncé la « haine islamiste » quand Olivier Faure (PS) déclarait : « Les islamistes radicaux qui pensent pouvoir supprimer la liberté de pensée et d’expression ne gagneront jamais ». La France Insoumise, elle, n’a pas voulu fâcher une grande partie de ses électeurs…
Le danger islamiste reste très élevé. Cette nouvelle attaque contre une personnalité protégée pourrait convaincre d’autres « fous d’Allah », qu’ils soient sunnites ou chiites, à passer à l’action... Et ce ne sont pas des éliminations ciblées, comme le tir d’un nouveau missile par un drone qui a coûté la vie à Al Zawahiri, successeur de Ben Laden à la tête d’Al-Qaïda, qui résoudront le problème. Déjà sujet à de très dures sanctions internationales, l’Iran n’a pas intérêt à soutenir de tels attentats. Mais qu’en est-il des pays du Golfe qui sont les grands argentiers du terrorisme sunnite, et du Pakistan qui soutient les Talibans depuis longtemps ? Enfin, quand les pays occidentaux, les instances de l’U.E. en premier lieu, vont-ils publiquement dénoncer l’islamisme comme un danger mortel pour leurs citoyens et pour la paix dans le monde ?