Vous devriez sincèrement vous méfier du 3 janvier... De celui-ci comme de tous les autres, en général. Pour quelle raison ? Une récente étude de l'Insee s'est penchée en détail sur comment l'on meurt en France, mais aussi sur… quand ! On y apprend ainsi que le 3 janvier est en fait la date enregistrant le plus grand nombre de décès dans l'Hexagone. À cette date, de 2004 à 2023, ce sont en moyenne 1900 personnes qui succombent, contre « seulement » 1600 les autres jours de l'année… Selon Chloé Tavan, de l'Insee, « il s'agit d'un jour qui suit les fêtes de fin d'année. On peut donc penser qu'il y a des facteurs de nature psychologique qui vont jouer derrière ce qu'on appelle "report de la mort" d'une personne qui serait malade ou en fin de vie et qui pourrait retarder l'inévitable pour profiter d'un moment de convivialité en famille supplémentaire. »

On découvre également au détour de cette enquête le syndrome dit « de l'anniversaire ». En effet, le jour de son anniversaire est aussi l'un des jours les plus meurtriers de l'année, surtout chez les jeunes. Ce phénomène, appelé « birthday effect » en anglais, a été observé dans d'autres pays, comme la Suisse ou les États-Unis. Ainsi, en France, de 1994 à 2023, la moyenne des décès ce jour-là aura été supérieure de 6 % à la moyenne de la période. Ce risque est légèrement plus élevé pour les hommes (+7 %) que pour les femmes (+6 %). Les hommes âgés de 18 à 29 ans et de 30 à 39 ans sont les plus concernés (+24 % de décès le jour de leur anniversaire). Un « syndrome de l'anniversaire » qui pourrait s'expliquer par des comportements à risque, entre accidents de la route et chutes. Mais aussi par « des accidents cardio-vasculaires pour les personnes d'âge intermédiaire liés à la consommation excessive d'alcool ». L'Insee nous apprend également que le dimanche est le jour de la semaine le moins meurtrier, tandis que le mardi est, à l'inverse, le plus fatal, toutes tranches d'âge et lieux de décès confondus.

C'est un fait : de manière générale, les personnes âgées meurent moins l'été. Contrairement aux idées reçues, l'été, malgré les canicules, est en effet nettement moins meurtrier pour les personnes âgées que l'hiver.  Ainsi, les 90 ans ou plus connaissent effectivement une sous-mortalité en juin, juillet et août (-14 %) et une surmortalité en janvier (+21 %) et en février (+18 %). À l'inverse, ce sont les jeunes qui décèdent le plus pendant l'été : toujours selon l'Insee, les 1‑17 ans connaissent une surmortalité en juillet (+11 %) et les 18‑29 ans en juin (+3 %), juillet (+7 %) et août (+6 %). Des jeunes qui décèdent plus fréquemment sur la voie ou dans un lieu public (27 % des 18‑29 ans, contre 1 % des décès de l'ensemble de la population). Sans surprise, en revanche, chez les 18-29 ans, la mortalité est plus élevée le week-end : les jeunes sont encore et toujours davantage concernés par les morts accidentelles, sur la route notamment.

En 2023, 639 300 personnes sont mortes en France, soit 35 900 personnes de moins qu'en 2022, année de forte mortalité. Qu'en sera-t-il pour 2024 ? En fin de compte, c'est le 15 août le jour le moins meurtrier de l'année. Il faut dire que les décès sont moins fréquents les jours fériés. Seraient-ils bons pour la santé, au-delà d'un repos mérité ? Pas exactement : en réalité, entre prises en charge moins fréquentes à l'hôpital ces jours-là et moindre nombre d'interventions programmées lors de ces jours de repos habituels, ce sont surtout les décès à l'hôpital qui diminuent davantage lors des jours fériés…