Société
19 millions d'immigrés et descendants d'immigrés en France selon l'Insee
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié fin mars un dossier sur les « immigrés et descendants d'immigrés en France » (en lien ci-dessous) afin de donner des « informations objectives pour alimenter le débat ». Celui-ci paraît indispensable ! Cette étude de deux cents pages comportant de nombreux graphiques révèle en effet que la population française compte à présent (d'après une comptabilité arrêtée fin 2021) 6,9 millions d'immigrés « officiels » (personnes nées à l'étranger et résidant sur le territoire) sur 67,6 millions d'habitants, soit 10,3 % de la population. Cette proportion était de 6,5 % en 1968. Sur trois générations, l'immigration représente plus de 19 millions de personnes (7 millions d'immigrés, 7,3 millions de personnes ayant au moins un parent immigré, et 4,8 millions d'immigrés de troisième génération), soit plus d'un habitant sur quatre. « Entre 1999 et 2021, le nombre d'immigrés a été multiplié par 1,6 tandis que la population totale a été multipliée par 1,1 », notent les auteurs de l'étude. 41 % de ces émigrés récents viennent d'Afrique dont 21 % du Maghreb, 33 % d'Europe, 15 % d'Asie et 11 % d'Amérique et d'Océanie.
Ces émigrés sont jeunes (moins de 26 ans pour la moitié d'entre eux) et plus de la moitié sont des femmes. 87 700 titres de séjour ont été délivrés pour étudier en France, 85 800 au titre du regroupement familial. Quant à la répartition des immigrés sur le sol français, elle se concentre sur une douzaine de départements, la région Ile-de-France en recevant 37 %. Ce n'est pas partout « le grand remplacement » mais en de nombreux endroits un grand chambardement. Rappelons qu'il s'agit de personnes recensées officiellement et dont certaines (2,5 millions) ont acquis la nationalité française. Ces chiffres n'intègrent pas l'île de Mayotte, submergée par l'immigration clandestine. Les clandestins échappent par définition aux radars... 500 000 clandestins vivraient en France selon Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (le double, selon Marine Le Pen et Eric Zemmour). Dans cet entretien à Cnews (12/12/2022), Didier Leschi a exposé les difficultés que rencontre la France avec certains pays africains, notamment ceux du Maghreb, pour faire rapatrier les immigrés clandestins.
Si la part des personnes nées à l'étranger (12,8 %) situe la France dans la moyenne européenne (12,4 %), « la part de personnes vivant en France ayant au moins un parent né à l'étranger est l'une des plus élevées parmi les pays européens, compte tenu de l'ancienneté de son histoire migratoire » expliquent les auteurs de ce dossier : « en 2021, 12,9 % des personnes âgées de 15 à 74 ans vivant en France ont au moins un parent né à l'étranger, contre 7,1 % en moyenne pour les pays de l'UE ». La persistance de ces liens n'est pas de nature à faciliter l'intégration et l'assimilation. La difficulté est aggravée par le peu de qualification des immigrés qui choisissent la France : « On a une grande proportion, un tiers d'hommes ou de femmes qui sont peu diplômés. C'est une des caractéristiques de notre immigration par rapport à d'autres pays de l'OCDE (…) en plus avec les arrivées de personnes venant de pays destructurés » explique encore Didier Leschi sur France culture (1/03/2023) dans un débat sur l'immigration, avec Pierre Brochand, ancien directeur général de la Sécurité extérieure.
Le choc démographique et civilisationnel que provoque l'émigration en France ne mérite-t-il pas un débat national plus vital que celui de la réforme des retraites ? En tête des pays concernés par l'immigration en Europe, la France ou plutôt ceux qui la dirigent restent tétanisés par cette question aujourd'hui largement ouverte dans la plupart des autres pays européens, Grande-Bretagne, Danemark, Suède, Italie… C'est pourtant un des premiers sujets de préoccupation de sept Français sur dix confrontés à l'inefficacité de 22 lois sur l'immigration en trente ans.
Ces émigrés sont jeunes (moins de 26 ans pour la moitié d'entre eux) et plus de la moitié sont des femmes. 87 700 titres de séjour ont été délivrés pour étudier en France, 85 800 au titre du regroupement familial. Quant à la répartition des immigrés sur le sol français, elle se concentre sur une douzaine de départements, la région Ile-de-France en recevant 37 %. Ce n'est pas partout « le grand remplacement » mais en de nombreux endroits un grand chambardement. Rappelons qu'il s'agit de personnes recensées officiellement et dont certaines (2,5 millions) ont acquis la nationalité française. Ces chiffres n'intègrent pas l'île de Mayotte, submergée par l'immigration clandestine. Les clandestins échappent par définition aux radars... 500 000 clandestins vivraient en France selon Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (le double, selon Marine Le Pen et Eric Zemmour). Dans cet entretien à Cnews (12/12/2022), Didier Leschi a exposé les difficultés que rencontre la France avec certains pays africains, notamment ceux du Maghreb, pour faire rapatrier les immigrés clandestins.
Si la part des personnes nées à l'étranger (12,8 %) situe la France dans la moyenne européenne (12,4 %), « la part de personnes vivant en France ayant au moins un parent né à l'étranger est l'une des plus élevées parmi les pays européens, compte tenu de l'ancienneté de son histoire migratoire » expliquent les auteurs de ce dossier : « en 2021, 12,9 % des personnes âgées de 15 à 74 ans vivant en France ont au moins un parent né à l'étranger, contre 7,1 % en moyenne pour les pays de l'UE ». La persistance de ces liens n'est pas de nature à faciliter l'intégration et l'assimilation. La difficulté est aggravée par le peu de qualification des immigrés qui choisissent la France : « On a une grande proportion, un tiers d'hommes ou de femmes qui sont peu diplômés. C'est une des caractéristiques de notre immigration par rapport à d'autres pays de l'OCDE (…) en plus avec les arrivées de personnes venant de pays destructurés » explique encore Didier Leschi sur France culture (1/03/2023) dans un débat sur l'immigration, avec Pierre Brochand, ancien directeur général de la Sécurité extérieure.
Le choc démographique et civilisationnel que provoque l'émigration en France ne mérite-t-il pas un débat national plus vital que celui de la réforme des retraites ? En tête des pays concernés par l'immigration en Europe, la France ou plutôt ceux qui la dirigent restent tétanisés par cette question aujourd'hui largement ouverte dans la plupart des autres pays européens, Grande-Bretagne, Danemark, Suède, Italie… C'est pourtant un des premiers sujets de préoccupation de sept Français sur dix confrontés à l'inefficacité de 22 lois sur l'immigration en trente ans.
La sélection
Immigrés et descendants d'immigrés
Insee