Société
Si l’insécurité est un « sentiment », c’est qu’on la sent rudement passer !
C’est une polémique ministérielle qui a l’air d’un jeu de rôles pour illustrer, sur ce chapitre comme sur d’autres, le « en même temps » macronien. À droite, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à gauche, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. Le premier reprend le terme droitier d’« ensauvagement » pour qualifier l’évolution de la société française, terme que le second récuse pour reprendre le mantra-cataplasme de gauche du « sentiment d’insécurité ». Comme ça, tout le monde est content ou devrait l’être : le « premier flic de France » donne de la voix pour afficher sa détermination à terrasser le crime et la délinquance, tandis que le Garde des Sceaux s’inscrit dans le sillage de Christiane Taubira comme rempart des droits individuels contre la droitisation de la société. Mais ce duo d’équilibristes « n’imprime pas ». Car « en même temps », les faits divers s’accumulent, et les chiffres de la délinquance, que le ministre de l’Intérieur promet de produire désormais chaque mois, sont éloquents.
Résumons ici la compilation réalisée par Le Figaro (6 septembre, en lien ci-dessous) en croisant les indicateurs qui retracent l’activité des services de police et de gendarmerie, les plaintes transmises à la justice, et l’enquête dite de « victimation » (Insee-ONDRP), menée depuis 2007 pour mesurer les atteintes à l’intégrité physique des personnes :
Les homicides et tentatives d’homicides ? Ils sont passés de 2155 à 3562 par an entre 1999 et 2019, soit, rapportés à la population française, une augmentation de 50% en vingt ans (chiffres établis sur la base des travaux des criminologues Alain Bauer et Christophe Soullez).
Les coups et blessures volontaires ? Ils ont plus que doublé, passant de 110 000 à près de 280 000 par an (sachant que seulement une victime de violences physiques sur quatre dépose une plainte…)
Les violences contre les dépositaires de l’autorité ? Elles sont passées sur la même période de quelque 15 500 environ à plus 38 500 par an, soit pas loin du triple.
Les menaces et chantages ? Elles ont explosé d’environ 50 000 à 141 000, soit +150% ! Les séquestrations ? Elles sont passées de 1600 environ à plus de 4 200. Les agressions hors vol ? Plus de 200% !
El les simples cambriolages ? Selon le criminologue Xavier Raufer, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris I, « depuis quatre ans, [le ministère de] l'Intérieur a froidement cessé de fournir à ces instances [ONU et UE] les chiffres officiels sur les cambriolages commis France, tant ils sont désastreux - en soi d'abord mais aussi, à les comparer à ceux de nos voisins; les cambriolages étant les infractions qui exaspèrent le plus les Français. » Comme pour les braquages et les homicides, la France serait largement en tête par rapport à ses voisins (Italie, Espagne, Allemagne) d’après les données de la police et de la gendarmerie, avec 374 777 cambriolages en 2018 soit 560 pour 100 000 habitants, contre 316 en Italie, 323 en Espagne et 393 en Allemagne. « Ce sont bien sûr les seules infractions connues des autorités, l'enquête de victimation CVS donnant 490 000 familles cambriolées soit, effarant total, plus de 1 340 cambriolages chaque jour de l'année » en France, souligne Xavier Raufer (article en lien ci-dessous).
Résumons ici la compilation réalisée par Le Figaro (6 septembre, en lien ci-dessous) en croisant les indicateurs qui retracent l’activité des services de police et de gendarmerie, les plaintes transmises à la justice, et l’enquête dite de « victimation » (Insee-ONDRP), menée depuis 2007 pour mesurer les atteintes à l’intégrité physique des personnes :
Les homicides et tentatives d’homicides ? Ils sont passés de 2155 à 3562 par an entre 1999 et 2019, soit, rapportés à la population française, une augmentation de 50% en vingt ans (chiffres établis sur la base des travaux des criminologues Alain Bauer et Christophe Soullez).
Les coups et blessures volontaires ? Ils ont plus que doublé, passant de 110 000 à près de 280 000 par an (sachant que seulement une victime de violences physiques sur quatre dépose une plainte…)
Les violences contre les dépositaires de l’autorité ? Elles sont passées sur la même période de quelque 15 500 environ à plus 38 500 par an, soit pas loin du triple.
Les menaces et chantages ? Elles ont explosé d’environ 50 000 à 141 000, soit +150% ! Les séquestrations ? Elles sont passées de 1600 environ à plus de 4 200. Les agressions hors vol ? Plus de 200% !
El les simples cambriolages ? Selon le criminologue Xavier Raufer, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris I, « depuis quatre ans, [le ministère de] l'Intérieur a froidement cessé de fournir à ces instances [ONU et UE] les chiffres officiels sur les cambriolages commis France, tant ils sont désastreux - en soi d'abord mais aussi, à les comparer à ceux de nos voisins; les cambriolages étant les infractions qui exaspèrent le plus les Français. » Comme pour les braquages et les homicides, la France serait largement en tête par rapport à ses voisins (Italie, Espagne, Allemagne) d’après les données de la police et de la gendarmerie, avec 374 777 cambriolages en 2018 soit 560 pour 100 000 habitants, contre 316 en Italie, 323 en Espagne et 393 en Allemagne. « Ce sont bien sûr les seules infractions connues des autorités, l'enquête de victimation CVS donnant 490 000 familles cambriolées soit, effarant total, plus de 1 340 cambriolages chaque jour de l'année » en France, souligne Xavier Raufer (article en lien ci-dessous).