
Quand le réalisateur de « L’exorciste » en rencontre un vrai...
Le réalisateur connaissait le prêtre grâce à son premier livre (Un exorciste raconte, 1992), dans lequel celui-ci parlait du célèbre film de Friedkin de 1973. « Il y disait que, malgré les effets spéciaux exagérés, j’avais aidé des millions de gens à comprendre son travail. » « À l’époque, j’ai trouvé que c’était une histoire formidable, brillante, puissante, raconte Friedkin. Je croyais en tout ce que je filmais, je pensais que ça pouvait se produire. A mes yeux, cela ne relevait pas du fantastique ou de l’imaginaire. » Dans ce documentaire, présenté hors compétition fin août à la Mostra de Venise, William Friedkin a cette fois filmé un véritable exorcisme, en accord avec le père Amorth. Quel effet cela fait-il d’assister à une telle scène ? « C’est troublant. Terrifiant. J’étais très proche d’elle, à moins d’un mètre. Elle prétendait être possédée par Satan lui-même. L’exorcisme, qui a finalement échoué, se déroulait en latin : elle répondait aux questions en italien et en latin, alors qu’elle ne connaît pas cette langue. Mais le démon visiblement, si. »
Et maintenant, croit-il vraiment aux possessions démoniaques ? « Evidemment, j’étais sceptique avant de rencontrer le père Amorth. Mais maintenant, je crois en la sincérité de son travail. » Et d’ajouter : « Voici ce que je crois : nous ne savons rien. Aucun de nous ne sait rien sur les mystères de la vie, de l’amour, de la naissance, de la mort, de la foi. Nous ne savons pas s’il y a une vie après la mort. Il y a, dans Hamlet, une réplique que je considère comme une vérité universelle. Hamlet dit à Horatio : “Il existe plus de choses au Paradis et sur Terre, que n’en peut rêver ta philosophie.” Je ne peux pas vraiment dire que je suis agnostique, car c’est un grand mot. Mais je crois en l’idée de Dieu. »
