Économie
Hyperinflation : faux débat !
Le monde vit une crise inédite, car nous faisons face à la fois à une crise de l'offre et à une crise de la demande. Devant cette situation un certain nombre d'"experts" tentent de faire des prévisions, ce qui semble complètement impossible tant la situation est inconnue, dans sa nature même.
En effet, à la double crise de l'offre et de la demande s'ajoutent les effets de la mondialisation, car tout le monde dépend plus ou moins de tout le monde (sauf peut-être la Chine, en tout cas du côté de l'offre) et le moindre blocage dans la chaîne d'approvisionnement est capable de bloquer des industries entières.
Nul ne sait aujourd'hui combien de morts fera l'épidémie de coronavirus. Mais une chose est sûre, c'est que, comme à chaque crise, la crise économique conséquence de cette maladie fera de nombreux millions de morts et de désespérés (beaucoup plus que la maladie), partout dans le monde, parmi les pauvres. Il est donc vital que cette crise soit amortie et dure le moins possible.
Rapidement cette fois les banques centrales ont ouvert les vannes et les Etats essaient de mettre en place des mesures de soutien aux personnes et aux sociétés. Pour une fois, les autorités semblent avoir pris la mesure du problème.
Immédiatement cependant, des voix s'élèvent pour prédire une inflation élevée. C'est le même discours qui a retardé les mesures ad hoc lors de la crise financière de 2008. Il est, en effet, quasi certain que si des mesures avaient été prises aussi rapidement lors de cette crise financière, les dommages auraient été bien moindres !
D'où peut venir l'inflation ? Sûrement pas par les coûts (en dehors du renchérissement de la main d'œuvre en Chine), donc partiellement par la demande. Trop d'argent disponible pour acheter des biens fait monter les prix. Mais pour que cela se produise, il faudrait que les acteurs économiques se lancent dans une consommation débridée. Pour le moment tout le monde prie pour que cela arrive : ce serait le signe de la réussite des plans ; c'est malheureusement peu vraisemblable avant un long délai. Pour qu'une poussée inflationniste puisse exister, il faudrait que les banques continuent à prêter de manière débridée, et pendant longtemps, pour démultiplier cette injection de monnaie primaire : nous en sommes très loin.
D'un autre côté, il faut bien prendre en compte que, par l'argent mis sur le marché, les banques centrales ne font qu'éviter une crise de liquidités à court terme et compenser les immenses pertes réalisées sur les actifs (Wall Street a perdu 15.000 milliards de $ !). La monnaie ainsi créée compense les pertes en capital du monde, permet de maintenir des échanges et remplace une part du crédit que les sociétés et les individus ne s'accordent plus.
Prenons un exemple : les compagnies aériennes vont vraisemblablement devoir être nationalisées pour éviter la faillite. La planche à billets va donc fournir l'argent pour souscrire à ces augmentations de capital : la contrepartie est la ruine des anciens actionnaires. Les compagnies aériennes sont l'exemple le plus évident, mais on peut prévoir la nationalisation partielle de beaucoup d'entreprises (compagnies d'assurance, industrie automobile, banques, hôtels) avec les mêmes conséquences. De même, les gens au chômage vont utiliser cet argent-subvention pour survivre. On voit mal comment tout cela pourrait nourrir une inflation structurelle (en dehors des micro-marchés comme les pâtes alimentaires, si elles venaient à manquer).
Dans le système US, les retraites sont basées sur la capitalisation des cotisations. Une baisse de 50% de Wall Street signifie une baisse de 50% des pensions. Comme après 2008, il faudra longtemps avant que l’économie américaine se relève d’un tel choc.
En un mot, ces déficits vont être financés par les banques centrales et ils ne seront jamais remboursés, sans aucun effet sur l'inflation, comme au Japon où la dette publique atteint aujourd'hui 200% du PIB.
Plus la crise sera longue, plus la reprise économique sera compliquée, car à cause de l'interdépendance des économies, il faudra faire redémarrer tout le monde en même temps, et cela va coûter cher. Mais les finances publiques financées par la création monétaire ne sont pas le problème.
Le vrai drame serait que le professeur Didier Raoult ait tort, que les dépistages ne puissent pas être généralisés, que les masques continuent à manquer, que le virus ne puisse pas être rapidement maîtrisé et qu'on ne puisse pas sortir rapidement du confinement qui fait durer la crise !
En effet, à la double crise de l'offre et de la demande s'ajoutent les effets de la mondialisation, car tout le monde dépend plus ou moins de tout le monde (sauf peut-être la Chine, en tout cas du côté de l'offre) et le moindre blocage dans la chaîne d'approvisionnement est capable de bloquer des industries entières.
Nul ne sait aujourd'hui combien de morts fera l'épidémie de coronavirus. Mais une chose est sûre, c'est que, comme à chaque crise, la crise économique conséquence de cette maladie fera de nombreux millions de morts et de désespérés (beaucoup plus que la maladie), partout dans le monde, parmi les pauvres. Il est donc vital que cette crise soit amortie et dure le moins possible.
Rapidement cette fois les banques centrales ont ouvert les vannes et les Etats essaient de mettre en place des mesures de soutien aux personnes et aux sociétés. Pour une fois, les autorités semblent avoir pris la mesure du problème.
Immédiatement cependant, des voix s'élèvent pour prédire une inflation élevée. C'est le même discours qui a retardé les mesures ad hoc lors de la crise financière de 2008. Il est, en effet, quasi certain que si des mesures avaient été prises aussi rapidement lors de cette crise financière, les dommages auraient été bien moindres !
D'où peut venir l'inflation ? Sûrement pas par les coûts (en dehors du renchérissement de la main d'œuvre en Chine), donc partiellement par la demande. Trop d'argent disponible pour acheter des biens fait monter les prix. Mais pour que cela se produise, il faudrait que les acteurs économiques se lancent dans une consommation débridée. Pour le moment tout le monde prie pour que cela arrive : ce serait le signe de la réussite des plans ; c'est malheureusement peu vraisemblable avant un long délai. Pour qu'une poussée inflationniste puisse exister, il faudrait que les banques continuent à prêter de manière débridée, et pendant longtemps, pour démultiplier cette injection de monnaie primaire : nous en sommes très loin.
D'un autre côté, il faut bien prendre en compte que, par l'argent mis sur le marché, les banques centrales ne font qu'éviter une crise de liquidités à court terme et compenser les immenses pertes réalisées sur les actifs (Wall Street a perdu 15.000 milliards de $ !). La monnaie ainsi créée compense les pertes en capital du monde, permet de maintenir des échanges et remplace une part du crédit que les sociétés et les individus ne s'accordent plus.
Prenons un exemple : les compagnies aériennes vont vraisemblablement devoir être nationalisées pour éviter la faillite. La planche à billets va donc fournir l'argent pour souscrire à ces augmentations de capital : la contrepartie est la ruine des anciens actionnaires. Les compagnies aériennes sont l'exemple le plus évident, mais on peut prévoir la nationalisation partielle de beaucoup d'entreprises (compagnies d'assurance, industrie automobile, banques, hôtels) avec les mêmes conséquences. De même, les gens au chômage vont utiliser cet argent-subvention pour survivre. On voit mal comment tout cela pourrait nourrir une inflation structurelle (en dehors des micro-marchés comme les pâtes alimentaires, si elles venaient à manquer).
Dans le système US, les retraites sont basées sur la capitalisation des cotisations. Une baisse de 50% de Wall Street signifie une baisse de 50% des pensions. Comme après 2008, il faudra longtemps avant que l’économie américaine se relève d’un tel choc.
En un mot, ces déficits vont être financés par les banques centrales et ils ne seront jamais remboursés, sans aucun effet sur l'inflation, comme au Japon où la dette publique atteint aujourd'hui 200% du PIB.
Plus la crise sera longue, plus la reprise économique sera compliquée, car à cause de l'interdépendance des économies, il faudra faire redémarrer tout le monde en même temps, et cela va coûter cher. Mais les finances publiques financées par la création monétaire ne sont pas le problème.
Le vrai drame serait que le professeur Didier Raoult ait tort, que les dépistages ne puissent pas être généralisés, que les masques continuent à manquer, que le virus ne puisse pas être rapidement maîtrisé et qu'on ne puisse pas sortir rapidement du confinement qui fait durer la crise !